Les fibroblastes sont d’origine mésenchymateuse et constituent la catégorie cellulaire la plus nombreuse dans le derme normal. Ils sont plus nombreux et métaboliquement plus actifs dans le derme papillaire que dans le derme réticulaire.
Les fibroblastes sont habituellement identifiés sur la base de caractères non spécifiques par leur forme (fusiforme ou étoilée avec des prolongements très fins venant au contact d’autres cellules sans fusionner avec elles), la présence de filaments intermédiaires de vimentine, la synthèse de collagènes interstitielles et de fibronectine. A ce jour, aucun marqueur spécifique et fiable n’a été trouvé pour discriminer les fibroblastes. Les principales approches proposées jusqu’à présent pour identifier les fibroblastes in vivo ont été faites sur la base d’activité particulière d’enzymes, de la production spécifique de certains composants de la matrice extracellulaire comme les protéoglycannes ou sur la détermination d’un facteur de forme nucléaire par analyse d’image.
En absence de critères spécifiques permettant de bien les différencier, les fibroblastes représentent donc une population cellulaire très hétérogène et il est actuellement impossible d’établir une classification. Ce qui semble évident est que les fibroblastes sont sensibles à leur environnement et aux messages qu’ils reçoivent de celui-ci. Par exemple, dans la peau humaine , les fibroblastes du derme au contact des kératinocytes et des cellules endothéliales produisent du collagène de type IV au sein des membranes basales de la jonction dermo-épidermique et des vaisseaux sanguins ; en l’absence de ces interactions, à distance de ces deux types cellulaires, ils vont synthétiser les collagènes interstitiels et de l’élastine pour former la matrice extracellulaire dermique. Il a également été montré que les fibroblastes du derme réticulaire ou du derme papillaire, ou ceux associés aux follicules pileux avaient des comportements différents en culture cellulaire. Ainsi, les fibroblastes papillaires se divisent plus rapidement que les fibroblastes réticulaires d’un même site. De plus, des fibroblastes réticulaires ensemencés dans une lattice de collagène de type I contractent plus rapidement cette lattice que les fibroblastes papillaires. Enfin, les fibroblastes réticulaires produisent plus de versicanne que les fibroblastes papillaires alors que ces derniers secrétent plus de décorine.
La fonction principale des fibroblastes est de produire ou de dégrader et donc d’organiser les composants de la matrice extracellulaire avec laquelle, ils interagissent par l’intermédiaire de récepteurs membranaires de type intégrine. Les fibroblastes ont une forte activité synthétique ; ils sécrètent du collagène, de l’élastine, de la fibrilline, de la substance fondamentale, des facteurs de croissance et des enzymes dont des collagénases et des inhibiteurs de protéases matricielles pour dégrader la matrice extracellulaire, la renouveler et la réorganiser. Un même fibroblaste est capable de secréter plus d’un type de collagène et de l’élastine simultanément.
Les fibroblastes coopérent avec les kératinocytes pour organiser la jonction dermo-épidermique. Les deux types cellulaires produisent du collagène de type IV un composant majeur de la lamina densa et du collagène de type VII, le composant principal des fibres d’ancrage. Les fibroblastes sont une source majeure de l’entactine/nidogène-1.
Ils interviennent également dans la régulation physiologique de la peau en secrétant un large panel de cytokines et joue un rôle majeur dans les interactions dermo-épidermiques.
La substance fondamentale contient des composants secrétés par les fibroblastes, entre autres des glycosaminoglycannes, des protéoglycannes et de la fibronectine, qui permettent les interactions cellule-matrice, les mouvements cellulaires et le contrôle de l’environnement cellulaire en matière d’hydratation et d’équilibre ionique.
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