p align=justify>Lors des étapes terminales de la différenciation épidermique, les kératinocytes subissent d’importants changements morphologiques avec notamment le remplacement de la membrane plasmique par une coque protéique rigide et insoluble, l’enveloppe cornée. Au niveau interne, la structure protéique est liée aux composants de la matrice fibreuse par des liaisons covalentes. Au niveau externe, elle est recouverte d’une structure lipidique constituée d’une monocouche d’acylcéramides dont l’une des extrémités interagit avec les lipides des espaces intercornéocytaires.
L’enveloppe cornée se met en place progressivement. La phase d’initiation a lieu sous la membrane plasmique des kératinocytes épineux avec l’assemblage covalent de plusieurs précurseurs protéiques grâce à l’action de différentes transglutaminases. Ces enzymes catalysent la formation de liaisons covalentes entre les résidus glutamine et lysine des protéines. Il y a tout d’abord mise en place d’un réseau covalent de périplakine, d’envoplakine et d’involucrine formant une véritable armature protéique, qui s’étend progressivement depuis la plaque desmosomale sur toute la face interne de la membrane plasmique. Dans un deuxième temps, se met en place une monocouche lipidique au niveau de la face externe. Les acylcéramides, issus de la sécrétion des corps lamellaires, sont liés de façon covalente par des liens esters à l’échafaudage protéique déjà en place par l’action de la transglutaminase 1. Ils remplacent ainsi progressivement les phospholipides de la membrane plasmique. De façon concomitante, la structure protéique primaire est renforcée par la liaison covalente d’autres protéines telles que la loricrine , les protéines « Small PRolin Rich », des protéines de la famille S100, les protéines « late-cornified envelope », l’hornerine, etc. Finalement, cette coque protéique est liée de manière covalente aux filaments de kératines et à la filaggrine . Au cours de sa mise en place, l’enveloppe cornée englobe une partie des composants intracellulaires et transmembranaires des desmosomes .
L’enveloppe cornée permet, de par son échafaudage protéique, la séquestration des macrofibrilles de kératines de la matrice cornéocytaire et, de par sa structure lipidique, l’ancrage aux lipides intercornéocytaires . Ainsi, cette structure hautement résistante contribue aux propriétés biomécaniques de la couche cornée .
Site réalisé avec SPIP 3.0.17 + AHUNTSIC
Visiteurs connectés : 21