Le coup de chaleur survient lorsque les mécanismes de thermorégulation s’avèrent dépassés. Il associe une hyperthermie majeure et brutale (>40°C) à des troubles neurologiques graves (délire, hallucinations, convulsions, coma). A ces signes peuvent s’ajouter un arrêt de la sudation se manifestant par une peau sèche et chaude, et une défaillance multi viscérale (atteinte des fonctions hépatique et rénale) (Bouchama et Knochel, 2002). On retrouve fréquemment une hyperventilation, une tachycardie et une hypotension artérielle. Les jeunes enfants et les personnes âgées représentent deux populations particulièrement exposées à ce syndrome.
On décrit habituellement deux formes de coup de chaleur, selon les circonstances de survenue : l’une due a des conditions climatiques exceptionnelles, l’autre résultante d’un exercice physique générant une production de chaleur endogène supérieure aux capacités de dissipation calorique de l’organisme (Loutan et Chappuis, 2002 ; Worfolk, 2002 ; Khosla et Guntupalli, 1999 ; Carroll, 2002 ; Bouchama et Knochel, 2002). En cas de coup de chaleur lié a l’exercice, la température extérieure n’est pas nécessairement excessivement élevée. Les sujets effectuant une activité physique importante (sportifs, pompiers, ouvriers-manœuvres) constituent les personnes a risque. Dans cette forme de coup de chaleur, la sueur persiste.
Le pronostic du coup de chaleur dépend de la rapidité de prise en charge efficace. Les médicaments antipyrétiques ne possèdent aucune efficacité dans cette indication, car il ne s’agit pas d’une perturbation de la température hypothalamique de référence, comme nous le détaillerons en cas de fièvre . Le traitement consiste à placer le sujet dans un environnement frais, au repos, en enlevant ses vêtements pour évacuer la chaleur accumulée (Khosla et Guntupalli, 1999). Des méthodes de refroidissement externe peuvent être mise en œuvre en cas d’hyperthermie importante : application de glace sur différentes parties du corps (dissipation de la chaleur par conduction ), ventilation d’air frais après avoir mouillé le corps du patient (pertes de chaleur par convection et évaporation ) (Worfolk, 2002 ; Khosla et Guntupalli, 1999 ; Bouchama et Knochel, 2002). Une réhydratation s’avère nécessaire : voie orale avec des solutions glyco-électrolytiques en l’absence de troubles de la conscience ou du comportement. Dans le cas contraire, on utilise la voie intraveineuse. Lorsque la ponction veineuse s’avère impossible, comme chez les personnes âgées, la réhydratation par voie sous-cutanée représente une alternative intéressante. La mortalité attribuée au coup de chaleur varie de 10% a 80%, selon la gravite initiale des cas (Mégabarne et al, 2003 ; Loutan et Chappuis, 2002). Prés d’un tiers des patients survivant à ce trouble grave présente des séquelles neurologiques à type de paralysies motrices et d’atteintes cérébelleuses.
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