Biologie de la peau https://biologiedelapeau.fr/ fr SPIP - www.spip.net Le mélanocyte et la pigmentation https://biologiedelapeau.fr/spip.php?article12 https://biologiedelapeau.fr/spip.php?article12 2022-09-24T13:54:00Z text/html fr Michel Démarchez mélanocyte/mélanocytes mélanosome/mélanosomes Les enzymes de la pigmentation mélanine/mélanines pigmentation cutanée/pigmentation Canitie/Blanchiment des cheveux vitiligo <p>La pigmentation de la peau est un processus complexe qui, dans l'épiderme comme dans les follicules pileux, débute avec la synthèse de la mélanine dans les mélanosomes au sein des mélanocytes, suivie par le transfert des mélanosomes aux kératinocytes environnants qui vont ultérieurement transporter le pigment et éventuellement le dégrader.<br class='autobr' /> Chez l'homme, l'ensemble de la population des mélanocytes se localise dans les follicules pileux et dans l'assise basale de l'épiderme. Quelle que soit leur (...)</p> - <a href="https://biologiedelapeau.fr/spip.php?rubrique40" rel="directory">Les mélanocytes</a> / <a href="https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot100" rel="tag">mélanocyte/mélanocytes</a>, <a href="https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot101" rel="tag">mélanosome/mélanosomes</a>, <a href="https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot102" rel="tag">Les enzymes de la pigmentation</a>, <a href="https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot103" rel="tag">mélanine/mélanines</a>, <a href="https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot104" rel="tag">pigmentation cutanée/pigmentation</a>, <a href="https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot263" rel="tag">Canitie/Blanchiment des cheveux</a>, <a href="https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot264" rel="tag">vitiligo</a> <div class='rss_chapo'><p align=justify> La <a href='https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot104' name='mot104_0' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>pigmentation</span><span class="gl_js" title="pigmentation cutanée<br />pigmentation"> </span><span class="gl_jst" title="Chez l'Homme, la couleur de la peau et des poils est principalement déterminée par le nombre, la taille, le type et le mode de répartition des mélanosomes. Il est particulièrement intéressant de noter que dans les conditions normales, les différences raciales de pigmentation de la peau chez l'Homme ne reposent pas sur des différences numériques de la population mélanocytaire épidermique. Pour une zone déterminée, le nombre de mélanocytes épidermiques est sensiblement identique chez le noir, le blanc ou l'asiatique. Les facteurs prépondérants dans le déterminisme de la couleur de la peau sont donc le type de pigment synthétisé et le niveau d'activité des mélanocytes.<br /><br /> <br />Les principales étapes qui déterminent la pigmentation constitutive de la peau et qui sont les mêmes dans les peaux de différents groupes ethniques ou les différentes races, sont : la migration des mélanoblastes vers l'épiderme, leur survie et leur différenciation en mélanocytes, la densité des mélanocytes, l'expression et la fonction des constituants enzymatiques et structuraux des mélanosomes, la synthèse des différents types de mélanine (eu- et pheomélanine), le transport des mélanosomes aux dendrites du mélanocyte, le transfert des mélanosomes aux kératinocytes et finalement la distribution des mélanines et leur dégradation au niveau de la peau.<br /><br /> <br />La pigmentation peut être modulée par un grand nombre de facteurs intrinséques ou extrinséques, tels que la région du corps, les différences de sexe, d'ethnies, les anomalies génétiques, l'âge, des réponses variables aux signaux hormonaux, des changements liés au cycle pilaire, le climat, les saisons, l'exposition aux UV, le contact avec des toxines, des polluants, des infections microbiennes.<br /><br /> <br />Des facteurs intrinséques qui régulent la pigmentation peuvent provenir non seulement des kératinocytes et des fibroblastes mais également des cellules endothèliales et des hormones véhiculées par l'apport sanguin, des cellules inflammatoires et du système nerveux.<br /><br /> <br />Dans les keratinocytes, Foxn1 et p53 sont des facteurs de transcription qui régulent la pigmentation cutanée via le FGFbéta et des dérivés de POMC tels que la α-MSH et l'ACTH, respectivement. D'autres activateurs kératinocytaires de la mélanogénèse sont le SCF/steel factor (stem cell factor ), l'HGF (hepatocyte growth factor ), le GM-CSF (granulocyte-macrophage colony-stimulating factor), le NGF (nerve growth factor ), l'endorphine, l'endotheline-1 (ET-1), la prostaglandine (PG)E2/PGF2α et le LIF( leukemia inhibitory factor ).<br /><br /> <br />Dickkopf 1 (DKK1) est un inhibiteur de la voie de signalisation Wnt qui est abondamment secrété dans le derme des plantes des pieds et des paumes des mains. DKK1 inhibe la prolifération et la fonction des mélanocytes en inhibant la voie de la mélanogénèse au niveau de la transcription des facteurs comme Mitf et de la production des protéines mélanogéniques. DKK1 affecte également le transfert de la mélanine des mélanocytes aux kératinocytes en supprimant l'expression de PAR-2. <br /><br /> <br />Les cellules endothéliales sont des sources d'endothéline-1, de prostaglandines PGE2/PGF2, et d'oxyde nitrique (NO) qui active la pigmentation cutanée.<br /><br /> <br />Les nerfs produisent différents stimulateurs des mélanocytes, tels que le NGF (Nerve Growth Factor) ou la CGRP (calcitonin gene- related peptide).<br /><br /> <br />Les estrogènes stimulent la pigmentation et les androgènes l'inhibent. Les produits de clivage de la pro-opiomelanocortin, alpha-MSH, ACTH, et endorphine sont des facteurs hormonaux qui stimulent la mélanogénèse.<br /><br /> <br />Les prostaglandines, les thromboxanes, et les leucotriènes augmentent l'activité tyrosinase et sont responsables de l'hyperpigmentation post inflammatoire. Par contre, l'IL6 et le TNFalpha sont des inhibiteurs de la pigmentation cutanée. L'histamine, le NO, le GM-CSF, et l'alpha-MSH sont d'autres facteurs produits au cours de l'inflammation qui augmentent la mélanogénèse.<br /><br /><br /><strong> La pigmentation induite par les UVs</strong><br /><br /> <br />L'irradiation UV est également bien connue pour augmenter la plupart des facteurs qui stimulent la mélanogénèse. Les UVs induisent une réponse immédiate et une réponse plus tardive. L' action immédiate (quelques minutes) persiste plusieurs jours mais cette augmentation rapide de la pigmentation résulte seulement de l'oxydation de pigments préexistants et de la redistribution des mélanosomes sans augmentation de la mélanogenèse. La réponse tardive aux UVs correspond à une augmentation de la mélanogénèse qui résulte d' une augmentation de l'expression de MITF, un régulateur majeur de la transcription de la pigmentation et de ces cibles en aval incluant Pmel17, MART-1, la tyrosinase, Tyrp1, Tyrp2 / Dct. De plus, les mélanocytes épidermiques et également les kératinocytes répondent à une exposition aux UVs en augmentant leurs productions en alpha-MSH et ACTH, qui, à leur tour, induisent une augmentation de l'expression de MC1R à la surface des mélanocytes et stimulent ainsi la mélanogénèse.<br /><br /> <br />Les personnes à peau claire, avec une faible habilité à bronzer, ou présentant des tâches de rousseur avec ou sans cheveux roux, ont un risque double d'avoir un mélanome. Les polymorphismes du gène MC1R sont associés à ce risque. Le mélanome est rarement présent chez les personnes n'ayant pas la peau blanche, avec une incidence 10 à 20 fois moins élevée.<br /><br /> <span class="csfoo htmla"></span><dl class="spip_document_70 spip_documents spip_documents_center"> <dt><img src="IMG/jpg/classification_des_phototypes.jpg" width="710" height="349" alt="JPEG - 141.8 ko" /></dt> <dt class="spip_doc_titre" style="width:350px;"><strong> Phototypes, DEM et SPF</strong></dt> </dl><span class="csfoo htmlb"></span>"> </span></a> de la peau est un processus complexe qui, dans l'<a href='https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot116' name='mot116_1' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>épiderme</span><span class="gl_js" title="épiderme"> </span><span class="gl_jst" title="L'épiderme, est la couche la plus superficielle de la peau. C'est un épithélium squameux stratifié kératinisé qui se renouvelle continuellement. Les kératinocytes représente la population majoritaire des cellules épidermiques (90 à 95 %). Les autres types cellulaires sont les mélanocytes, les cellules de Langerhans et les cellules de Merkel. L'épiderme ne contient ni vaisseau sanguin ni vaisseau lymphatique, mais renferme de nombreuses terminaisons nerveuses libres. La fonction primaire de l'épiderme est de produire la couche cornée qui forme une couche protectrice semi-perméable permettant la vie terrestre, en empèchant la perte en eau, en maintenant une hydratation satisfaisante de la peau et en évitant une hyperhydratation."> </span></a> comme dans les follicules pileux, débute avec la synthèse de la <a href='https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot103' name='mot103_2' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>mélanine</span><span class="gl_js" title="mélanine<br />mélanines"> </span><span class="gl_jst" title="Les mélanocytes humains produisent deux types chimiquement distincts de mélanines, l'eumélanine, un pigment de couleur brun-noir et, la pheomélanine, un pigment de couleur jaune-rouge."> </span></a> dans les <a href='https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot101' name='mot101_3' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>mélanosomes</span><span class="gl_js" title="mélanosome<br />mélanosomes"> </span><span class="gl_jst" title="Les mélanosomes sont des organites intracellulaires spécifiques des mélanocytes, synthétisant la mélanine."> </span></a> au sein des <a href='https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot100' name='mot100_4' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>mélanocytes</span><span class="gl_js" title="mélanocyte<br />mélanocytes"> </span><span class="gl_jst" title="Le mélanocyte est une cellule dendritique de la peau possédant une activité dopa-oxydasique et produisant la mélanine, le pigment de la peau."> </span></a>, suivie par le transfert des mélanosomes aux <a href='https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot119' name='mot119_5' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>kératinocytes</span><span class="gl_js" title="kératinocyte<br />kératinocytes"> </span><span class="gl_jst" title="Les kératinocytes représente la population majoritaire des cellules épidermiques (90 à 95 %)."> </span></a> environnants qui vont ultérieurement transporter le pigment et éventuellement le dégrader.</p> <p align=justify>Chez l'homme, l'ensemble de la population des mélanocytes se localise dans les follicules pileux et dans l'assise basale de l'épiderme. Quelle que soit leur localisation dans la peau, les mélanocytes ont une origine embryologique commune, la crête neurale dont elles dérivent sous formes de mélanoblastes (cellules non-pigmentées).</p> <p align=justify>Il existe deux types de mélanine dans les cellules épidermiques, l'eumélanine, un pigment de couleur brun-noir, et la pheomélanine un pigment de couleur jaune-rouge. Dans les mélanocytes, cohabitent des eumélanosomes et des phéomélanosomes. La tyrosinase est l'enzyme-clé qui régule les premières étapes de la synthèse de la phéomélanine et de l'eumélanine : la conversion de la L-tyrosine en L-3,4-dihydroxyphénylalanine (L-DOPA) et l'oxydation de ce composé en dopaquinone. A partir de la dopaquinone, les voies de synthèse diffèrent pour l'eumélanine et la phéomélanine.</p> <p align=justify>Le rôle majeur des mélanines est de protéger la peau contre les effets néfastes des rayons <a href='https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot162' name='mot162_6' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>UV</span><span class="gl_js" title="rayonnement ultraviolet<br />UV<br />UVA<br />UVB<br />UVC"> </span><span class="gl_jst" title="Les rayonnements ultraviolets (UV) sont des rayonnements électromagnétiques dont la longueur d'onde est comprise entre 100 et 400 nm. Le spectre UV est sous‐divisé en 3 régions : les UVA (λ = 320–400 nm), les UVB (λ = 280–320 nm) et les UVC (λ = 100–280 nm)."> </span></a> et d'empécher ainsi le développement de cancers cutanés.</p> <p align=justify>Chez l'Homme, comme chez les autres Mammifères, la couleur de la peau et des poils est principalement déterminée par le nombre, la taille, le type et le mode de répartition des mélanosomes. Il est particulièrement intéressant de noter que dans les conditions normales, les différences raciales de pigmentation de la peau chez l'Homme ne reposent pas sur le nombre de mélanocytes présents dans l'épiderme. Pour une zone déterminée, le nombre de mélanocytes épidermiques est sensiblement identique chez le noir, le blanc ou l'asiatique. Les facteurs prépondérants dans le déterminisme de la couleur de la peau sont donc le type de mélanine synthétisé et le niveau d'activité des mélanocytes.</p></div> <div class='rss_texte'><div class="cs_sommaire cs_sommaire_sans_fond" id="outil_sommaire"> <div class="cs_sommaire_inner"> <div class="cs_sommaire_titre_sans_fond"> Sommaire </div> <div class="cs_sommaire_corps"> <ul> <li><a title="1. Les mélanocytes" href="https://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend#outil_sommaire_0">1. Les mélanocytes</a></li> <li><a title="2. Les mélanosomes" href="https://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend#outil_sommaire_1">2. Les mélanosomes</a> <ul> <li><a title="2.1 Structure des mélanosomes" href="https://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend#outil_sommaire_2">2.1 Structure des mélanosomes</a></li> <li><a title="2.2 Les enzymes de la pigmentation" href="https://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend#outil_sommaire_3">2.2 Les enzymes de la pigmentation</a></li> <li><a title="2.3 Transport et transfert des mélanosomes" href="https://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend#outil_sommaire_4">2.3 Transport et transfert des mélanosomes</a></li></ul></li> <li><a title="3. Les mélanines" href="https://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend#outil_sommaire_5">3. Les mélanines</a></li> <li><a title="4. La pigmentation cutanée" href="https://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend#outil_sommaire_6">4. La pigmentation cutanée</a></li> <li><a title="5. La pigmentation induite par les UVs" href="https://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend#outil_sommaire_7">5. La pigmentation induite par les UVs</a></li> <li><a title="6. La canitie" href="https://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend#outil_sommaire_8">6. La canitie</a></li> <li><a title="Le vitiligo" href="https://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend#outil_sommaire_9">Le vitiligo</a></li> <li><a title="Bibliographie" href="https://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend#outil_sommaire_10">Bibliographie</a></li> </ul> </div> </div> </div><p align=justify>La couleur de la <a href='https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot115' name='mot115_0' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>peau humaine</span><span class="gl_js" title="peau humaine"> </span><span class="gl_jst" title="La peau qu'on appelle également tégument (du latin tegumentum, couverture) est l'enveloppe de notre corps ; elle est en continuité avec les muqueuses qui recouvrent les cavités naturelles de notre organisme. Elle est également l'organe le plus visible et le plus vaste de notre organisme avec une surface de 1.8 m<sup class="typo_exposants">2</sup> et un poids de 3 kg en moyenne chez l'homme adulte de 70 kg."> </span></a> normale s'étend du blanc au marron foncé presque noir avec parfois des tons rosés presque cuivrés. Elle résulte de la contribution d'un mélange de 4 pigments, l'hémoglobine oxygéné (rouge) des capillaires, l'hémoglobine réduite (bleu) des veinules du <a href='https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot117' name='mot117_1' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>derme</span><span class="gl_js" title="derme"> </span><span class="gl_jst" title="Le derme est une des trois couches constitutives de la peau comprise entre l'épiderme et l'hypoderme. C'est un tissu conjonctif qui est principalement composé d'une matrice extracellulaire produite par des fibroblastes, la principale population cellulaire dermique."> </span></a>, le caroténe alimentaire (jaune) et la <a href='https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot103' name='mot103_2' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>mélanine</span><span class="gl_js" title="mélanine<br />mélanines"> </span><span class="gl_jst" title="Les mélanocytes humains produisent deux types chimiquement distincts de mélanines, l'eumélanine, un pigment de couleur brun-noir et, la pheomélanine, un pigment de couleur jaune-rouge."> </span></a> produite localement. Néanmoins, c'est principalement la quantité et le type de mélanine (eumélanines, phaeomélanines, trichochromes)produit par les <a href='https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot100' name='mot100_3' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>mélanocytes</span><span class="gl_js" title="mélanocyte<br />mélanocytes"> </span><span class="gl_jst" title="Le mélanocyte est une cellule dendritique de la peau possédant une activité dopa-oxydasique et produisant la mélanine, le pigment de la peau."> </span></a> cutanés, dans l'<a href='https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot116' name='mot116_4' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>épiderme</span><span class="gl_js" title="épiderme"> </span><span class="gl_jst" title="L'épiderme, est la couche la plus superficielle de la peau. C'est un épithélium squameux stratifié kératinisé qui se renouvelle continuellement. Les kératinocytes représente la population majoritaire des cellules épidermiques (90 à 95 %). Les autres types cellulaires sont les mélanocytes, les cellules de Langerhans et les cellules de Merkel. L'épiderme ne contient ni vaisseau sanguin ni vaisseau lymphatique, mais renferme de nombreuses terminaisons nerveuses libres. La fonction primaire de l'épiderme est de produire la couche cornée qui forme une couche protectrice semi-perméable permettant la vie terrestre, en empèchant la perte en eau, en maintenant une hydratation satisfaisante de la peau et en évitant une hyperhydratation."> </span></a> et dans les follicules pileux qui déterminent principalement les différences dans la couleur de la peau, des poils et des cheveux entre les individus. </p> <p align=justify>La <a href='https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot104' name='mot104_5' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>pigmentation</span><span class="gl_js" title="pigmentation cutanée<br />pigmentation"> </span><span class="gl_jst" title="Chez l'Homme, la couleur de la peau et des poils est principalement déterminée par le nombre, la taille, le type et le mode de répartition des mélanosomes. Il est particulièrement intéressant de noter que dans les conditions normales, les différences raciales de pigmentation de la peau chez l'Homme ne reposent pas sur des différences numériques de la population mélanocytaire épidermique. Pour une zone déterminée, le nombre de mélanocytes épidermiques est sensiblement identique chez le noir, le blanc ou l'asiatique. Les facteurs prépondérants dans le déterminisme de la couleur de la peau sont donc le type de pigment synthétisé et le niveau d'activité des mélanocytes.<br /><br /> <br />Les principales étapes qui déterminent la pigmentation constitutive de la peau et qui sont les mêmes dans les peaux de différents groupes ethniques ou les différentes races, sont : la migration des mélanoblastes vers l'épiderme, leur survie et leur différenciation en mélanocytes, la densité des mélanocytes, l'expression et la fonction des constituants enzymatiques et structuraux des mélanosomes, la synthèse des différents types de mélanine (eu- et pheomélanine), le transport des mélanosomes aux dendrites du mélanocyte, le transfert des mélanosomes aux kératinocytes et finalement la distribution des mélanines et leur dégradation au niveau de la peau.<br /><br /> <br />La pigmentation peut être modulée par un grand nombre de facteurs intrinséques ou extrinséques, tels que la région du corps, les différences de sexe, d'ethnies, les anomalies génétiques, l'âge, des réponses variables aux signaux hormonaux, des changements liés au cycle pilaire, le climat, les saisons, l'exposition aux UV, le contact avec des toxines, des polluants, des infections microbiennes.<br /><br /> <br />Des facteurs intrinséques qui régulent la pigmentation peuvent provenir non seulement des kératinocytes et des fibroblastes mais également des cellules endothèliales et des hormones véhiculées par l'apport sanguin, des cellules inflammatoires et du système nerveux.<br /><br /> <br />Dans les keratinocytes, Foxn1 et p53 sont des facteurs de transcription qui régulent la pigmentation cutanée via le FGFbéta et des dérivés de POMC tels que la α-MSH et l'ACTH, respectivement. D'autres activateurs kératinocytaires de la mélanogénèse sont le SCF/steel factor (stem cell factor ), l'HGF (hepatocyte growth factor ), le GM-CSF (granulocyte-macrophage colony-stimulating factor), le NGF (nerve growth factor ), l'endorphine, l'endotheline-1 (ET-1), la prostaglandine (PG)E2/PGF2α et le LIF( leukemia inhibitory factor ).<br /><br /> <br />Dickkopf 1 (DKK1) est un inhibiteur de la voie de signalisation Wnt qui est abondamment secrété dans le derme des plantes des pieds et des paumes des mains. DKK1 inhibe la prolifération et la fonction des mélanocytes en inhibant la voie de la mélanogénèse au niveau de la transcription des facteurs comme Mitf et de la production des protéines mélanogéniques. DKK1 affecte également le transfert de la mélanine des mélanocytes aux kératinocytes en supprimant l'expression de PAR-2. <br /><br /> <br />Les cellules endothéliales sont des sources d'endothéline-1, de prostaglandines PGE2/PGF2, et d'oxyde nitrique (NO) qui active la pigmentation cutanée.<br /><br /> <br />Les nerfs produisent différents stimulateurs des mélanocytes, tels que le NGF (Nerve Growth Factor) ou la CGRP (calcitonin gene- related peptide).<br /><br /> <br />Les estrogènes stimulent la pigmentation et les androgènes l'inhibent. Les produits de clivage de la pro-opiomelanocortin, alpha-MSH, ACTH, et endorphine sont des facteurs hormonaux qui stimulent la mélanogénèse.<br /><br /> <br />Les prostaglandines, les thromboxanes, et les leucotriènes augmentent l'activité tyrosinase et sont responsables de l'hyperpigmentation post inflammatoire. Par contre, l'IL6 et le TNFalpha sont des inhibiteurs de la pigmentation cutanée. L'histamine, le NO, le GM-CSF, et l'alpha-MSH sont d'autres facteurs produits au cours de l'inflammation qui augmentent la mélanogénèse.<br /><br /><br /><strong> La pigmentation induite par les UVs</strong><br /><br /> <br />L'irradiation UV est également bien connue pour augmenter la plupart des facteurs qui stimulent la mélanogénèse. Les UVs induisent une réponse immédiate et une réponse plus tardive. L' action immédiate (quelques minutes) persiste plusieurs jours mais cette augmentation rapide de la pigmentation résulte seulement de l'oxydation de pigments préexistants et de la redistribution des mélanosomes sans augmentation de la mélanogenèse. La réponse tardive aux UVs correspond à une augmentation de la mélanogénèse qui résulte d' une augmentation de l'expression de MITF, un régulateur majeur de la transcription de la pigmentation et de ces cibles en aval incluant Pmel17, MART-1, la tyrosinase, Tyrp1, Tyrp2 / Dct. De plus, les mélanocytes épidermiques et également les kératinocytes répondent à une exposition aux UVs en augmentant leurs productions en alpha-MSH et ACTH, qui, à leur tour, induisent une augmentation de l'expression de MC1R à la surface des mélanocytes et stimulent ainsi la mélanogénèse.<br /><br /> <br />Les personnes à peau claire, avec une faible habilité à bronzer, ou présentant des tâches de rousseur avec ou sans cheveux roux, ont un risque double d'avoir un mélanome. Les polymorphismes du gène MC1R sont associés à ce risque. Le mélanome est rarement présent chez les personnes n'ayant pas la peau blanche, avec une incidence 10 à 20 fois moins élevée.<br /><br /> <span class="csfoo htmla"></span><dl class="spip_document_70 spip_documents spip_documents_center"> <dt><img src="IMG/jpg/classification_des_phototypes.jpg" width="710" height="349" alt="JPEG - 141.8 ko" /></dt> <dt class="spip_doc_titre" style="width:350px;"><strong> Phototypes, DEM et SPF</strong></dt> </dl><span class="csfoo htmlb"></span>"> </span></a> de la peau est un processus complexe qui, dans l'épiderme comme dans les follicules pileux, débute avec la synthèse de la mélanine dans les <a href='https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot101' name='mot101_6' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>mélanosomes</span><span class="gl_js" title="mélanosome<br />mélanosomes"> </span><span class="gl_jst" title="Les mélanosomes sont des organites intracellulaires spécifiques des mélanocytes, synthétisant la mélanine."> </span></a> au sein des mélanocytes, suivie par le transfert des mélanosomes au <a href='https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot119' name='mot119_7' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>kératinocytes</span><span class="gl_js" title="kératinocyte<br />kératinocytes"> </span><span class="gl_jst" title="Les kératinocytes représente la population majoritaire des cellules épidermiques (90 à 95 %)."> </span></a> environnants qui vont ultérieurements transporter le pigment et éventuellement le dégrader.</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_0"><a title="Sommaire" href="https://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>1. Les mélanocytes</h3><p align=justify>Le mélanocyte est une cellule dendritique de la peau possédant une activité dopa-oxydasique et produisant la mélanine. Dans la peau, les mélanocytes sont distribués régulièrement dans l'assise basale de l'épiderme et se localisent au niveau de l'infundibulum et au sommet des papilles dermiques dans les follicules pileux. Des mélanocytes dermiques ont également été décrits chez l'Homme mais dans des circonstances très particulières (tache mongolique, naevus de OtA).</p> <p align=justify>Le nombre de mélanocytes par mm2 est de 2000 ou plus dans la peau exposée du visage et dans la peau du scrotum ou du prépuce et de 1000 à 1500 mélanocytes par mm2 sur le reste du corps des populations caucasiennes, négroîdes et mongoloîdes ; les différences raciales dans la pigmentation ne sont pas dues à des différences dans le nombre de mélanocytes.</p> <p align=justify>Les mélanocytes épidermiques sont dispersés de façon régulière, parmi les kératinocytes basaux de l'épiderme selon un ratio de 1:10. Un mélanocyte distribue la mélanine qu'il produit à environ 36 kératinocytes avoisinants, constituant avec ceux-ci une unité fonctionnelle, appelée unité épidermique de mélanisation.</p> <p align=justify>En microscopie électronique, les mélanocytes se caractérisent par un cytoplasme clair, ne contenant ni tonofilaments, ni <a href='https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot50' name='mot50_8' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>desmosomes</span><span class="gl_js" title="desmosome<br />desmosomes"> </span><span class="gl_jst" title="Le desmosome est un système de jonction entre deux kératinocytes qui participent au maintien de la cohésion de l'épiderme."> </span></a>, mais contenant de nombreux microfilaments et des organelles spécifiques, les mélanosomes à différents stades de maturation.</p> <dl class='spip_document_69 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='https://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH375/melanocytephngreffee2thesex-web-francais-82462.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 166.9 ko' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:350px;'><strong>. 1)Un mélanocyte humain observé avec un microscope électronique à transmission dans une peau humaine deux mois après transplantation sur la souris nude (x 10000) ; 2) détail d'un autre mélanocyte montrant les mélanosomes (x20000).</strong></dt> <dd class='spip_doc_descriptif' style='width:350px;'>Noter la présence des mélanosomes à différents stades de différenciation, l'absence de desmosomes avec les kératinocytes voisins, et la localisation du mélanocyte à la jonction dermo-épidermique avec interruption de la lamina densa à son niveau. </dd> </dl><p align=justify>L'activité des mélanocytes épidermiques est continue alors que celle des mélanocytes des follicules pileux suit le rythme du cycle pilaire et a lieu uniquement pendant les phases anagène III à IV. Le turnover de la population des mélanocytes épidermiques est faible avec de rares mitoses alors que la population mélanocytaire du bulbe pileux est renouvelée à chaque cycle. Pendant les phases télogène et catagène du cycle pilaire certains mélanocytes bulbaires survivent et se dédifférencient en perdant leur activité DOPA-oxydase formant ainsi un réservoir bulbaire. Puis, au début de la phase télogène, ces mélanocytes vont proliférer, se différencier, et repeupler le bulbe pileux.</p> <p align=justify>Quelle que soit leur localisation dans la peau, les mélanocytes ont une origine embryologique commune, la crête neurale. Les précurseurs des mélanocytes, les mélanoblastes, sont de grandes cellules rondes ou ovalaires qui se différencient en mélanocytes en devenant dendritique et en démontrant une activité DOPA oxydase. Cette différenciation a lieu chez l'homme entre la 8<sup class="typo_exposants">e</sup> et la 14<sup class="typo_exposants">e</sup> semaine de gestation. Les mélanocytes colonisent le derme et l'épiderme avant la différenciation des poils et, au stade initial de l'apparition des poils, se répartissent au hasard sans localisation privilégiée dans l'ébauche pilaire. Ce n'est qu'après le sixième mois de la vie intra-utérine, que les mélanocytes se localiseront dans l'infundibulum et au sommet de la papille dermique dans le bulbe pileux. Le nombre des mélanocytes dermiques diminue durant la gestation et ils ont virtuellement disparu à la naissance, alors que les mélanocytes épidermiques établis à la <a href='https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot118' name='mot118_9' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>jonction dermo-épidermique</span><span class="gl_js" title="jonction dermo-épidermique"> </span><span class="gl_jst" title="La jonction dermo-épidermique également dénommée membrane basale épidermique, est la région acellulaire qui sépare le derme de l'épiderme."> </span></a> continuent de proliférer et commencent à produire des mélanosomes dans lesquels est synthétisée la mélanine.</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_1"><a title="Sommaire" href="https://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>2. Les mélanosomes</h3><p align=justify>Les mélanosomes sont des organites intracellulaires spécifiques des mélanocytes, synthétisant la mélanine, et ayant des caractères communs avec les lysosomes puisqu'ils contiennent comme ceux-ci des hydrolases acides et des marqueurs de la membrane lysosomale (LAMPs = lysosomal-associated membrane proteins). Ils appartiennent à une famille d'organites spécifiques d'un type cellulaire, appelés organites liés au lysosomes (LROs = Lysosome-Related Organelles) qui comprennent les granules lytiques des lymphocytes T cytotoxiques et des cellules naturelles tueuses,les granules denses des plaquettes, les granules basophiles et les granules azurophiles des neutrophiles et les corps de Weibel-Palade des cellules endothéliales. Le composant structural principal spécifique des mélanosomes est Pmel17/gp100/Silv .</p> <p align=justify>Les mélanosomes résultent de la fusion entre des vésicules, contenant de la tyrosinase, de la dopachrome tautomérase (ou TRP2) et de la DHICA oxydase, dérivées de l'appareil de Golgi et des vésicules contenant les composants structurels des mélanosomes produites par le réticulum endoplasmique granulaire. Ces organites contiennent un matériel fibrillaire ou lamellaire présentant une périodicité caractéristique.</p> <h4 class="spip" id="outil_sommaire_2"><a title="Sommaire" href="https://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>2.1 Structure des mélanosomes</h4><p align=justify>La structure des mélanosomes différe selon le type de mélanine qu'ils produisent, les eumélanosomes associés à la synthèse d'eumélanines et les phaemélanosomes associés à la synthèse de pheomélanines. Dans les mélanocytes cohabitent des eumélanosomes et des phéomélanosomes.</p> <p align=justify>Quatre stades de différenciation sont classiquement décrits pour ces deux types de mélanosomes et sont déterminés en fonction de leur structure et de la quantité, la qualité et l'arrangement de la mélanine qu'ils produisent. Les stades I et II (parfois appelés prémélanosomes) correspondent à des organites non mélanisés. Les mélanosomes de stade I sont ronds, sans activité tyrosinase, sont localisés à la périphérie du noyau et ont un contenu dont la structure est encore assez mal définie. Les pheomélanosomes restent ronds, ont une matrice vesiculoglobulaire contiennent déjà de la mélanine alors que les eumélanosomes deviennent ovales avec une matrice filamenteuse et n'ont pas de mélanine. Les eumélanosomes de stade II se remplissent de structures fibrillaires ou lamellaires qui provoquent un allongement de sa structure. La production de ces fibres de la matrice interne et la maturation du stade I à II dépend de la présence d'une protéine de structure appelée Pmel17 (ou gp100/Silver). Juste après son transport au mélanosome de stade I, Pmel17 est clivée en plusieurs fragments qui forment la matrice fibrillaire de l'organite. Une autre protéine, Mart-1, aussi connue sous le nom de Melan-A, localisée dans les mélanosomes de stades I et/ou II participe à l'élaboration de la structure du mélanosome, puisqu'elle est nécessaire à l'expression, la stabilité et la maturation de Pmel17 et donc à l'étape critique de la formation du mélanosome de stade II.</p> <p align=justify>Dans les mélanosomes de type III, la mélanine est déposée de façon uniforme. La synthèse et le dépôt de mélanines continuent jusqu'à ce que la structure interne ne soit plus visible, on parle alors de mélanosome de stade IV.</p> <h4 class="spip" id="outil_sommaire_3"><a title="Sommaire" href="https://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>2.2 <a href='https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot102' name='mot102_10' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>Les enzymes de la pigmentation</span><span class="gl_js" title="Les enzymes de la pigmentation"> </span><span class="gl_jst" title="A l'intérieur des mélanosomes, au moins trois enzymes-clé : la tyrosinase, Tyrp1 (pour Tyrosinase-related protein 1), et Dct/Tyrp2 (pour DOPAchrome tautomérase/Tyrosinase-related protein 2) jouent un rôle majeur dans la production des mélanines."> </span></a></h4><p align=justify>A l'intérieur des mélanosomes, au moins trois enzymes-clé : la tyrosinase, Tyrp1 (pour Tyrosinase-related protein 1), et Dct/Tyrp2 (pour DOPAchrome tautomérase/Tyrosinase-related protein 2) jouent un rôle majeur dans la production des mélanines.</p> <p align=justify>La tyrosinase est l'enzyme clé de la mélanogenèse. Elle est synthétisée sous la forme d'un précurseur inactif qui est activée lorsque les mélanocytes sont stimulés par l'α-MSH via l'AMPc. La protéine agouti est un antagoniste de l'α-MSH. Elle empêche d'une part la fixation de l'α-MSH sur son récepteur et donc l'activation du récepteur et d'autre part elle stabilise la forme inactive du récepteur. De ce fait, la protéine agouti empêche l'initiation de la cascade de réactions aboutissant à l'activation de la tyrosinase. La tyrosinase catalyse les deux premières étapes avec l'hydroxylation de la tyrosine en 3,4-dihydroxyphenylalanine (DOPA) et l'oxydation de DOPA (intermédiaire non libre de la réaction catalytique) en DOPAquinone. Elle intervient également en aval pour l'oxydation du 5,6-dihydroxyindole (DHI) en indole-5,6-quinone.</p> <p align=justify>L'isomérisation du DOPAchrome (indolene-2-carboxylic acid-5,6-quinone) en 5,6-dihydroxyindole-2-carboxylic acid (DHICA) est catalysée par la DOPAchrome tautomérase (Dct/Tyrp2 ) et l'oxydation du DHICA est réalisée par l'enzyme DHICA-oxydase (Tyrp1). De plus Tyrp et Dct/Tyrp2 stabilisent la tyrosinase. Tyrp1 est une enzyme critique pour le transfert de la tyrosinase au mélanosome et Tyrp2 semble jouer un rôle important dans les processus de détoxification à l'intérieur des mélanosomes.</p> <h4 class="spip" id="outil_sommaire_4"><a title="Sommaire" href="https://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>2.3 Transport et transfert des mélanosomes </h4><p align=justify>Au cours de leur maturation, les mélanosomes migrent de la région périnucléaire où ils sont produits, vers l'extrémité des dendrites. Ce mouvement intracellulaire implique les microtubules, la dyneine et la kinesine , les filaments d'actine, Rab27a, la mélanophiline, la myosineVa et Slp2-a. Les dendrites sont constituées d'un coeur central de microtubules et d'un réseau périphérique d'actine subcorticale. Le réseau de microtubules permet le transport longue distance alors que l'actine sert au transport de proximité et au transfert des mélanosomes. La kinésine et la dynéine cytoplasmique sont impliquées dans le transport antérograde et rétrograde des mélanosomes sur de longues distances le long des microtubules. Les mélanosomes sont ensuite pris en charge par la MyosineVa pour leur mobilité dans le réseau d'actine.</p> <p align=justify>Le mode de transfert des mélanosomes aux kératinocytes n'est pas vraiment connu. Plusieurs hypothèses ont été formulées : cytophagocytose, relargage dans l'espace extracellulaire puis ingestion, voie de communication directe entre mélanocyte et kératinocyte, ou injection directe, impliquant le récepteur (PAR)-2.</p> <p align=justify>Les mélanocytes folliculaires synthétisent des mélanosomes qui en général sont plus gros que ceux des mélanocytes épidermiques. Dans les kératinocytes, les mélanosomes de grande taille se répartissent isolément tandis que les mélanosomes de petite taille se groupent en paquets. Dans les follicules pileux, quelle que soit la race considérée, les mélanosomes se répartissent isolément. Dans l'épiderme, les mélanosomes sont isolés ou groupés, dans une proportion dépendant du contexte racial. Les mélanosomes sont retrouvés sous forme isolée dans les peaux de type négroïde et sous forme de complexe dans les peaux de type caucasoïde.</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_5"><a title="Sommaire" href="https://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>3. Les mélanines</h3><p align=justify>Les mélanocytes humains produisent deux types chimiquement distincts de mélanines, l'eumélanine, un pigment de couleur brun-noir et, la pheomélanine, un pigment de couleur jaune-rouge.</p> <p align=justify>L'eumélanine est un copolymère fortement hétérogène consistant d'unités de DHI (DiHydroIndole) et de DHICA (DiHydroxyIndole Carboxylic Acid.) sous forme réduite ou oxydée et la pheomélanine est principalement composée de dérivés benzothiazine contenant du soufre. Les mélanines sont synthétisées à partir de la tyrosine fournie de façon exogène par la circulation sanguine. Les tyrosines sont oxidées par la tyrosinase et métabolisée en DOPAs puis en DOPAquinones qui sont automatiquement oxydés en composés indole. Ces composés indole se lient entre eux pour former l'eumélanine.</p> <dl class='spip_document_73 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='https://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH375/Synthese-eumelanin-web-francais-61204.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 71.2 ko' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:350px;'><strong>Les étapes de la synthèse d'eumélanine.</strong></dt> </dl><p align=justify>La voie de la production de la phéomélanine fait intervenir des composés soufrés. Le soufre est présent dans la cellule soit sous la forme d'un acide aminé, la cystéine, soit sous la forme d'un tripeptide, le glutathion qui sous l'action d'une glutamyl-transpeptidase peut libérer une cystéine. La réaction spontanée de la cystéine avec les DOPAquinones aboutit à la formation des 5-S-cysteinyl DOPA qui polymérisent pour former la pheomélanines.</p> <dl class='spip_document_74 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='https://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH375/synthese-de-pheomelanine-web-francais-a11fc.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 62.5 ko' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:350px;'><strong>Les étapes de la synthèse de la phéomélanine</strong></dt> </dl><p align=justify>Le rôle majeur des mélanines est de protéger la peau contre les effets néfastes des rayons <a href='https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot162' name='mot162_11' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>UV</span><span class="gl_js" title="rayonnement ultraviolet<br />UV<br />UVA<br />UVB<br />UVC"> </span><span class="gl_jst" title="Les rayonnements ultraviolets (UV) sont des rayonnements électromagnétiques dont la longueur d'onde est comprise entre 100 et 400 nm. Le spectre UV est sous‐divisé en 3 régions : les UVA (λ = 320–400 nm), les UVB (λ = 280–320 nm) et les UVC (λ = 100–280 nm)."> </span></a> et d'empécher ainsi le développement de cancers cutanés. De plus, eumélanine et phéomélanine jouent un rôle de détoxification important au sein des mélanocytes et des kératinocytes en raison de leur capacité à lier les cations, les anions et diverses substances chimiques.</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_6"><a title="Sommaire" href="https://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>4. La pigmentation cutanée</h3><p align=justify>Chez l'Homme, la couleur de la peau et des poils est principalement déterminée par le nombre, la taille, le type et le mode de répartition des mélanosomes. Il est particulièrement intéressant de noter que dans les conditions normales, les différences raciales de pigmentation de la peau chez l'Homme ne reposent pas sur des différences numériques de la population mélanocytaire épidermique. Pour une zone déterminée, le nombre de mélanocytes épidermiques est sensiblement identique chez le noir, le blanc ou l'asiatique. Les facteurs prépondérants dans le déterminisme de la couleur de la peau sont donc le type de pigment synthétisé et le niveau d'activité des mélanocytes.</p> <p align=justify>Les principales étapes qui déterminent la pigmentation constitutive de la peau et qui sont les mêmes dans les peaux de différents groupes ethniques ou les différentes races, sont : la migration des mélanoblastes vers l'épiderme, leur survie et leur différenciation en mélanocytes, la densité des mélanocytes, l'expression et la fonction des constituants enzymatiques et structuraux des mélanosomes, la synthèse des différents types de mélanine (eu- et pheomélanine), le transport des mélanosomes aux dendrites du mélanocyte, le transfert des mélanosomes aux kératinocytes et finalement la distribution des mélanines et leur dégradation au niveau de la peau.</p> <p align=justify>La pigmentation peut être modulée par un grand nombre de facteurs intrinséques ou extrinséques, tels que la région du corps, les différences de sexe, d'ethnies, les anomalies génétiques, l'âge, des réponses variables aux signaux hormonaux, des changements liés au cycle pilaire, le climat, les saisons, l'exposition aux UV, le contact avec des toxines, des polluants, des infections microbiennes.</p> <p align=justify>Des facteurs intrinséques qui régulent la pigmentation peuvent provenir non seulement des kératinocytes et des <a href='https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot98' name='mot98_12' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>fibroblastes</span><span class="gl_js" title="fibroblastes<br />fibroblaste"> </span><span class="gl_jst" title="Les fibroblastes sont d'origine mésenchymateuse et constituent la catégorie cellulaire la plus nombreuse dans le derme normal. La fonction principale des fibroblastes est de produire ou de dégrader et donc d'organiser les composants de la matrice extracellulaire avec laquelle, ils interagissent par l'intermédiaire de récepteurs membranaires de type intégrine. Les fibroblastes ont une forte activité synthétique ; ils sécrètent du collagène, de l'élastine, de la fibrilline, de la substance fondamentale, des facteurs de croissance et des enzymes dont des collagénases et des inhibiteurs de protéases matricielles pour dégrader la matrice extracellulaire, la renouveler et la réorganiser. Un même fibroblaste est capable de secréter plus d'un type de collagène et de l'élastine simultanément."> </span></a> mais également des cellules endothèliales et des hormones véhiculées par l'apport sanguin, des cellules inflammatoires et du système nerveux.</p> <p align=justify>Dans les keratinocytes, <a href='https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot22' name='mot22_13' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>Foxn1</span><span class="gl_js" title="Foxn1<br />Whn<br />Hfh11"> </span><span class="gl_jst" title="Foxn1/Whn/Hfh11 is a transcription factor expressed by keratinocytes which is a regulator not only of keratinocyte growth and differentiation but also of melanocyte recruitment and induction of pigmentation in the skin via basic fibroblast growth factor (bFGF) production. Foxn1 serves as an activator of the pigment recipient phenotype by recruiting melanocytes to their position and by inducing melanosome transfer."> </span></a> et p53 sont des facteurs de transcription qui régulent la pigmentation cutanée via le FGFbéta et des dérivés de POMC tels que la α-MSH et l'ACTH, respectivement. D'autres activateurs kératinocytaires de la mélanogénèse sont le SCF/steel factor (<a href='https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot73' name='mot73_14' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>stem cell</span><span class="gl_js" title="Stem cell<br />stem cell<br />stem cells"> </span><span class="gl_jst" title="A stem cell is a cell that possesses two properties :<br />it can self-renew to produce more stem cell<br />it can differentiate into diverse specialized cell types."> </span></a> factor ), l'HGF (hepatocyte growth factor ), le GM-CSF (granulocyte-<a href='https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot91' name='mot91_15' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>macrophage</span><span class="gl_js" title="macrophage<br />macrophages"> </span><span class="gl_jst" title="Les macrophages sont dérivés de la moelle osseuse. Ils se différencient en monocytes dans le sang, puis en macrophages dans le derme où ils perdent leur potentiel prolifératif. Ils ont la capacité de phagocyter les débris cellulaires et les pathogènes, de les digérer ou de les appréter et de présenter les antigénes apprétés aux lymphocytes et autres cellules immunitaires pour déclencher une réponse immunitaire spécifique. Les macrophages secrétent également une large gamme de facteurs impliqués dans la régulation des réponses immunitaires et le développement de l'inflammation ; ils peuvent produire des enzymes hydrolytiques, des composants du système du complément, et une large gamme de facteurs solubles tels que l'interleukine-1, certaines prostaglandines, de l'interféron, et des facteurs de croissance. Ils expriment à leur surface des récépteurs pour des lymphokines qui induisent leur activation."> </span></a> colony-stimulating factor), le NGF (nerve growth factor ), l'endorphine, l'endotheline-1 (ET-1), la prostaglandine (PG)E2/PGF2α et le LIF( leukemia inhibitory factor ).</p> <p align=justify><a href='https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot68' name='mot68_16' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>Dickkopf 1</span><span class="gl_js" title="Dickkopf 1<br />DKK1"> </span><span class="gl_jst" title="Dickkopf 1/DKK1 is responsible for thickened and hypopigmented palmoplantar epidermis, and it may be useful for inducing thickening of specific skin areas such as photo-aged skin and palmoplantar wounds caused by diabetic foot ulcers or rheumatic ulcers and/or for reducing skin pigmentation."> </span></a> (DKK1) est un inhibiteur de la voie de signalisation Wnt qui est abondamment secrété dans le derme des plantes des pieds et des paumes des mains. DKK1 inhibe la prolifération et la fonction des mélanocytes en inhibant la voie de la mélanogénèse au niveau de la transcription des facteurs comme Mitf et de la production des protéines mélanogéniques. DKK1 affecte également le transfert de la mélanine des mélanocytes aux kératinocytes en supprimant l'expression de PAR-2.</p> <p align=justify>Les cellules endothéliales sont des sources d'endothéline-1, de prostaglandines PGE2/PGF2, et d'oxyde nitrique (NO) qui active la pigmentation cutanée.</p> <p align=justify>Les nerfs produisent différents stimulateurs des mélanocytes, tels que le NGF (Nerve Growth Factor) ou la <a href='https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot41' name='mot41_17' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>CGRP</span><span class="gl_js" title="Calcitonin gene related peptide<br />CGRP"> </span><span class="gl_jst" title="Calcitonin gene related peptide (CGRP) : is a member of the calcitonin family of peptides, which in humans exists in two forms, α-CGRP and β-CGRP that differ by 3 amino acids. α-CGRP is a 37 amino acid peptide and is, formed from the alternative splicing of the calcitonin/CGRP gene located on chromosome 11. bCGRP is encoded by a different, but closely related gene<br />CGRP is one of the most abundant peptides produced in both peripheral and central neurons. It is the most potent peptide vasodilator and can function in the transmission of pain. CGRP is one of the most prominent neuropeptides of the skin and is often colocalized with either SP. CGRP-immunoreactive nerves are often associated with mast cells, Merkel cells, melanocytes, keratinocytes, and Langerhans cells, which are stimulated under inflammatory conditions. CGRP can modulate immune responses and inflammation in vitro and in vivo and in general, CGRP predominantly mediates anti-inflammatory and neurotrophic effects . CGRP alone can increase keratinocyte and melanocyte proliferation, upregulate melanogenesis and regulate cytokine production in human keratinocytes."> </span></a> (calcitonin gene- related peptide).</p> <p align=justify>Les estrogènes stimulent la pigmentation et les androgènes l'inhibent. Les produits de clivage de la pro-opiomelanocortin, alpha-MSH, ACTH, et endorphine sont des facteurs hormonaux qui stimulent la mélanogénèse.</p> <p align=justify>Les prostaglandines, les thromboxanes, et les leucotriènes augmentent l'activité tyrosinase et sont responsables de l'hyperpigmentation post inflammatoire. Par contre, l'IL6 et le TNFalpha sont des inhibiteurs de la pigmentation cutanée. L'<a href='https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot221' name='mot221_18' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>histamine</span><span class="gl_js" title="histamine"> </span><span class="gl_jst" title="L'histamine est un médiateur préformé synthétisé par les plaquettes puis par les mastocytes et les basophiles ; elle joue un rôle majeur dans l'augmentation de la perméabilité vasculaire et la relaxation vasculaire."> </span></a>, le NO, le GM-CSF, et l'alpha-MSH sont d'autres facteurs produits au cours de l'<a href='https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot219' name='mot219_19' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>inflammation</span><span class="gl_js" title="inflammation"> </span><span class="gl_jst" title="L'inflammation est un ensemble de réactions générées par l'organisme en réponse à une agression : plaie, infection, allergie, ... ."> </span></a> qui augmentent la mélanogénèse.</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_7"><a title="Sommaire" href="https://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>5. La pigmentation induite par les UVs</h3><p align=justify>L'irradiation UV est également bien connue pour augmenter la plupart des facteurs qui stimulent la mélanogénèse. Les UVs induisent une réponse immédiate et une réponse plus tardive. L' action immédiate (quelques minutes) persiste plusieurs jours mais cette augmentation rapide de la pigmentation résulte seulement de l'oxydation de pigments préexistants et de la redistribution des mélanosomes sans augmentation de la mélanogenèse. La réponse tardive aux UVs correspond à une augmentation de la mélanogénèse qui résulte d' une augmentation de l'expression de MITF, un régulateur majeur de la transcription de la pigmentation et de ces cibles en aval incluant Pmel17, MART-1, la tyrosinase, Tyrp1, Tyrp2 / Dct. De plus, les mélanocytes épidermiques et également les kératinocytes répondent à une exposition aux UVs en augmentant leurs productions en alpha-MSH et ACTH, qui, à leur tour, induisent une augmentation de l'expression de MC1R à la surface des mélanocytes et stimulent ainsi la mélanogénèse.</p> <p align=justify>Les personnes à peau claire, avec une faible habilité à bronzer, ou présentant des tâches de rousseur avec ou sans cheveux roux, ont un risque double d'avoir un mélanome. Les polymorphismes du gène MC1R sont associés à ce risque. Le mélanome est rarement présent chez les personnes n'ayant pas la peau blanche, avec une incidence 10 à 20 fois moins élevée.</p> <dl class='spip_document_70 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='https://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH246/classification_des_phototypes-c011d.jpg' width='500' height='246' alt='JPEG - 141.8 ko' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:350px;'><strong> Phototypes, DEM et SPF</strong></dt> </dl><h3 class="spip" id="outil_sommaire_8"><a title="Sommaire" href="https://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>6. La <a href='https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot263' name='mot263_20' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>canitie</span><span class="gl_js" title="Canitie<br />Blanchiment des cheveux"> </span><span class="gl_jst" title="La canitie (du latin : canities, « blancheur des cheveux », terme apparenté au mot chenu) est le blanchissement des poils et des cheveux qui survient au cours de l'existence, dont la forme universelle est le grisonnement puis le blanchissement de la chevelure."> </span></a></h3><p align=justify>La canitie (du latin : canities, « blancheur des cheveux », terme apparenté au mot chenu) est le blanchissement des poils et des cheveux qui survient au cours de l'existence, dont la forme universelle est le grisonnement puis le blanchissement de la chevelure.</p> <p align=justify>La canitie consiste en l'apparition de poils ou de cheveux poussant entièrement blancs au sein d'un ensemble pileux coloré. La couleur grise que peut prendre l'ensemble est un effet d'optique dû au mélange et à la superposition de cheveux blancs dépigmentés et de cheveux pigmentés. Parfois, une seule fibre capillaire peut montrer une dilution progressive du pigment du noir au gris en passant par le blanc.</p> <p align=justify>L'âge du grisonnement varie avec la race et l'origine ethnique. Cinquante pour cent de la population a environ 50% de cheveux gris à l'âge de 50 ans, connue sous le nom de règle 50-50-50. On dit que les cheveux grisonnent prématurément uniquement si le grisonnement apparaît avant l'âge de 20 ans chez les Blancs, avant 25 ans chez les Asiatiques], et avant 30 ans chez les Africains.</p> <p align=justify>Les cheveux grisonnants se développent généralement initialement au niveau des tempes, puis se propagent vers la région frontale, le vertex et la région pariétale, affectant la région occipitale en dernier lieu.</p> <p align=justify>Bien que le processus impliqué dans la canitie ait été étudié de manière approfondie, le mécanisme reste flou. L'opinion traditionnelle est que le <a href='https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot66' name='mot66_21' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>vieillissement</span><span class="gl_js" title="vieillisement de la peau<br />vieillissement<br />vieillissement cutané"> </span><span class="gl_jst" title=""> </span></a> des cheveux est dû à l'épuisement du potentiel pigmentaire des mélanocytes des bulbes pileux, ce dysfonctionnement des mélanocytes pouvant être attribué aux effets d'espèces réactives toxiques de l'oxygène sur les noyaux de mélanocytes et les mitochondries. Plus récemment il a été proposé que les cellules souches de mélanocytes du bulbe seraient impliquées, leur renouvellement devenant défectueux avec l'âge. Enfin, une étude antérieure suggérait que le vieillissement pouvait être principalement imputable à la croissance active des cheveux, celle-ci produisant un <a href='https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot137' name='mot137_22' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>stress oxydatif</span><span class="gl_js" title="stress oxydant<br />stress oxydatif"> </span><span class="gl_jst" title="L'équilibre entre les effets physiologiques indispensables et les dommages induits par les dérivés réactifs de l'oxygène (DROs) est donc particulièrement fragile. On parle de <strong>stress oxydant ou stress oxydatif</strong> lorsque se produit un déséquilibre en faveur d'un excès de molécules pro-oxydantes avec des effets délétères sur l'organisme par rapport à l'activité des systèmes de défense anti-oxydante."> </span></a> ou génotoxique dans le bulbe pileux. Et éventuellement entraînant une diminution des MSC dans les follicules pileux.</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_9"><a title="Sommaire" href="https://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>Le <a href='https://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot264' name='mot264_23' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>vitiligo</span><span class="gl_js" title="vitiligo"> </span><span class="gl_jst" title="Le vitiligo est une dépigmentation primaire, circonscrite ou généralisée de la peau et des muqueuses, liée à des facteurs génétiques, à l'autodestruction des mélanocytes, aux cytokines, à l'auto-immunité et au stress oxydatif."> </span></a></h3><p align=justify>Le vitiligo est une maladie de la peau qui se manifeste par des plaques blanches achromiques, bien délimitées, sans relief et de localisation grossièrement symétrique. Celles-ci sont dues à une dépigmentation primaire, circonscrite ou généralisée de la peau et des muqueuses. Elles sont asymptomatiques, sans sensation de démangeaisons, brulures ou douleurs. (pour en savoir plus voir : <a href="https://dermato-info.fr/fr/les-maladies-de-la-peau/vitiligo-quand-la-peau-perd-son-pigment" class='spip_out' rel='external'>Ly S, 2019</a>)</p> <p align=justify>Le vitiligo est relativement fréquent, touchant 0.5% à 2% de la population et concerne de façon équivalente les hommes et les femmes, les adultes comme les enfants. Il n'est pas contagieux. Il peut représenter un problème esthétique qui impacte de façon importante la vie des personnes atteintes.</p> <p align=justify>Le vitiligo est dû à la disparition des mélanocytes au niveau des zones dépigmentées. C'est une maladie complexe dont les mécanismes moléculaires sont encore peu établis et de nombreuses hypothèses ont été avancées pour expliquer cet autodestruction des mélanocytes. Elle est associée à des facteurs génétiques. Le vitiligo pourrait également résulter d'une réponse auto-immune dirigée contre les mélanocytes. Enfin, une accumulation anormale au sein des mélanocytes des personnes atteintes de vitiligo pourrait provoquer une autodestruction des mélanocytes. Récemment, le rôle des cytokines et des voies de signalisation dans la pathogenèse du vitiligo est de plus en plus reconnu. (pour revue voir : <a href="https://europepmc.org/backend/ptpmcrender.fcgi?accid=PMC9471423&blobtype=pdf" class='spip_out' rel='external'>Feng Y and Lu Y, 2022</a> ; <a href="https://doi.org/10.47577/biochemmed.v3i2.6620" class='spip_out' rel='external'>Shahbazi et al, 2022</a>)</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_10"><a title="Sommaire" href="https://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>Bibliographie</h3> <p>Ci-dessous une bibliographie de base sur les différents aspects de la pigmentation cutanée abordés dans cet article :</p> <p><strong>La pigmentation de la peau et sa régulation</strong></p> <p><a href="http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1600-0749.2006.00358.x/pdf" class='spip_out' rel='external'>Miyamura Y, Coelho SG, Wolber R, Miller SA, Wakamatsu K, Zmudzka BZ, Ito S,<br class='autobr' /> Smuda C, Passeron T, Choi W, Batzer J, Yamaguchi Y, Beer JZ, Hearing VJ.<br class='autobr' /> Regulation of human skin pigmentation and responses to ultraviolet radiation.<br class='autobr' /> Pigment Cell Res. 2007 Feb ;20(1):2-13. Review. PubMed PMID : 17250543.</a></p> <p><a href="http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1468-2494.2008.00456.x/pdf" class='spip_out' rel='external'>Tobin DJ. Human hair pigmentation—biological aspects. Int J Cosmet Sci. 2008 <br class='autobr' /> Aug ;30(4):233-57. doi : 10.1111/j.1468-2494.2008.00456.x. Review. PubMed PMID :<br class='autobr' /> 18713071.</a></p> <p><a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5055506/pdf/12079_2016_Article_349.pdf" class='spip_out' rel='external'>Wang JX, Fukunaga-Kalabis M, Herlyn M. Crosstalk in skin : melanocytes,<br class='autobr' /> keratinocytes, stem cells, and melanoma. J Cell Commun Signal. 2016<br class='autobr' /> Sep ;10(3):191-196. Review. PubMed PMID : 27553358 ; PubMed Central PMCID :<br class='autobr' /> PMC5055506.</a></p> <p><a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4885833/pdf/fgene-07-00095.pdf" class='spip_out' rel='external'>Wolf Horrell EM, Boulanger MC, D'Orazio JA. Melanocortin 1 Receptor :<br class='autobr' /> Structure, Function, and Regulation. Front Genet. 2016 May 31 ;7:95. doi :<br class='autobr' /> 10.3389/fgene.2016.00095. Review. PubMed PMID : 27303435 ; PubMed Central PMCID:PMC4885833.</a></p> <p><strong>Les mélanocytes</strong></p> <p><a href="http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3834696/pdf/PDIA-30-20287.pdf" class='spip_out' rel='external'>Cichorek, M., Wachulska, M., Stasiewicz, A., & Tymińska, A. (2013). Skin melanocytes : biology and development. Advances in Dermatology and Allergology/Postȩpy Dermatologii I Alergologii, 30(1), 30–41. http://doi.org/10.5114/pdia.2013.33376</a></p> <p><a href="http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1600-0625.2009.00912.x/pdf" class='spip_out' rel='external'>Plonka PM, Passeron T, Brenner M, Tobin DJ, Shibahara S, Thomas A, Slominski<br class='autobr' /> A, Kadekaro AL, Hershkovitz D, Peters E, Nordlund JJ, Abdel-Malek Z, Takeda K,<br class='autobr' /> Paus R, Ortonne JP, Hearing VJ, Schallreuter KU. What are melanocytes really<br class='autobr' /> doing all day long...? Exp Dermatol. 2009 Sep ;18(9):799-819. doi :<br class='autobr' /> 10.1111/j.1600-0625.2009.00912.x. Epub 2009 Jul 30. Review. <br class='autobr' /> PubMed PMID : 19659579 ; PubMed Central PMCID :<br class='autobr' /> PMC2792575.</a></p> <p><a href="http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2792575/pdf/nihms161504.pdf" class='spip_out' rel='external'>Erratum in : Exp<br class='autobr' /> Dermatol. 2009 Dec ;18(12):1096.</a></p> <p><a href="http://dev.biologists.org/content/develop/142/4/620.full.pdf" class='spip_out' rel='external'>Mort RL, Jackson IJ, Patton EE. The melanocyte lineage in development and<br class='autobr' /> disease. Development. 2015 Feb 15 ;142(4):620-32. doi : 10.1242/dev.106567. Review.<br class='autobr' /> Erratum in : Development. 2015 Apr 1 ;142(7):1387. PubMed PMID : 25670789 ; PubMed<br class='autobr' /> Central PMCID : PMC4325379.</a></p> <p><strong>Les mélanosomes et leur transfert aux kératinocytes</strong></p> <p><a href="http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2885761/pdf/nihms202734.pdf" class='spip_out' rel='external'>Schiaffino MV. Signaling pathways in melanosome biogenesis and pathology. Int <br class='autobr' /> J Biochem Cell Biol. 2010 Jul ;42(7):1094-104. doi : 10.1016/j.biocel.2010.03.023. <br class='autobr' /> Epub 2010 Apr 8. Review. PubMed PMID : 20381640 ; PubMed Central PMCID : PMC2885761.</a></p> <p><a href="http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4130791/pdf/nihms572439.pdf" class='spip_out' rel='external'>Wu X, Hammer JA. Melanosome transfer : it is best to give and receive. Curr<br class='autobr' /> Opin Cell Biol. 2014 Aug ;29:1-7. doi : 10.1016/j.ceb.2014.02.003. Epub 2014 Mar<br class='autobr' /> 21. Review. PubMed PMID : 24662021 ; PubMed Central PMCID : PMC4130791.</a></p> <p><strong>Les mélanines et leur synthèse</strong></p> <p><a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4964517/pdf/ijms-17-01144.pdf" class='spip_out' rel='external'>D'Mello SA, Finlay GJ, Baguley BC, Askarian-Amiri ME. Signaling Pathways in<br class='autobr' /> Melanogenesis. Int J Mol Sci. 2016 Jul 15 ;17(7). pii : E1144. doi :<br class='autobr' /> 10.3390/ijms17071144. Review. PubMed PMID : 27428965 ; PubMed Central PMCID :<br class='autobr' /> PMC4964517.</a></p> <p><a href="http://www.nature.com/milestones/skinbio4/pdf/skinbio20114a.pdf" class='spip_out' rel='external'>Hearing VJ. Determination of melanin synthetic pathways. J Invest Dermatol.<br class='autobr' /> 2011 Nov 17 ;131(E1):E8-E11. doi : 10.1038/skinbio.2011.4. Review. PubMed PMID :<br class='autobr' /> 22094404.</a></p> <p><strong>Le vieillissement du système pigmentaire du follicule pileux</strong></p> <p><a href="http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2938584/" class='spip_out' rel='external'>Tobin DJ. Aging of the hair follicle pigmentation system. Int J Trichology.<br class='autobr' /> 2009 Jul ;1(2):83-93. doi : 10.4103/0974-7753.58550. PubMed PMID : 20927229 ; PubMed <br class='autobr' /> Central PMCID : PMC2938584.</a></p> <p><a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6029974/" class='spip_out' rel='external'>Jo SK, Lee JY, Lee Y, Kim CD, Lee JH, Lee YH. Three Streams for the Mechanism of Hair Graying. Ann Dermatol. 2018 ;30(4):397-401.</a></p> <p><a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15654948" class='spip_out' rel='external'>Slominski A, Wortsman J, Plonka PM, Schallreuter KU, Paus R, Tobin DJ. Hair follicle pigmentation. J Invest Dermatol. 2005 Jan ;124(1):13-21. Review.</a></p> <p><strong>Pigmentation et désordres pigmentaires</strong></p> <p><a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4884703/pdf/ad-28-279.pdf" class='spip_out' rel='external'>Skin Pigmentation and Pigmentary Disorders : Focus on Epidermal/Dermal Cross-Talk<br class='autobr' /> Emanuela Bastonini, Daniela Kovacs, Mauro Picardo<br class='autobr' /> Ann Dermatol. 2016 Jun ; 28(3) : 279–289. Published online 2016 May 25. doi : 10.5021/ad.2016.28.3.279<br class='autobr' /> PMCID : PMC4884703</a></p></div>