Biologie de la peau

Les autobronzants

jeudi 15 décembre 2011 par Michel Démarchez

Les autobronzants permettent d’avoir un teint halé sans s’exposer au soleil. Ils répondent à la demande des consommateurs d’avoir le teint bronzé à tout moment de l’année. Ils se présentent sous diverses formes : laits corporels, crèmes, sprays, ou lingettes imprégnés d’une lotion. Tous contiennent un principe actif qui est une molécule qui en réagissant avec les protéines de la surface cutanée vont induire un brunissement de la peau.

 Composition des autobronzants

Le premier principe actif utilisé dans les autobronzants était la DHA   (Dihydroxyacetone = CH2OH-CO-CH2OH), une molécule organique de la classe des sucres.

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La DHA des autobronzants est naturellement obtenue à partir de l’écorce de chataignier mais est surtout synthétisée par bioconversion bactérienne du glycérol extrait du mais, de la canne à sucre ou du colza. Il existe dans le commerce deux catégories d’autobronzants en fonction de leur teneur en DHA : concentration de 2,5 % à 3 % (pour les peaux claires) ou 5 % (pour les peaux mates).

Plus récemment, l’érythrulose  , un autre sucre, a été associé à la DHA pour permettre une coloration plus uniforme de la peau. Seul, il produit un bronzage plus léger se développant en 24 à 48 h, plus lentement que celui produit par la DHA et disparaissant plus rapidement. Dans autobronzants, on le trouve à des concentrations de 1 à 3%. On le trouve naturellement présent dans les framboises et il est produit industriellement par fermentation bactérienne.

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Les autres composants principaux d’un autobronzant sont des solvants (un mélange d’eau et de solvants organiques), des émulsifiants (responsables de la texture de la formulation), des conservateurs antibactériens (tels que le propylène glycol). Selon les marques, on trouve également d’autres ingrédients tels que des filtres solaires, des AHA  , ou des vitamines (vitamines A, B et E).

 La réaction autobronzante

La réaction a lieu à la surface de la peau où la DHA ou l’érythrulose réagissent par leur fonction cétone avec la fonction amine des acides aminés présents au niveau de la couche cornée   constituée de cellules biologiquement mortes mais biochimiquement réactives. Cette réaction est une réaction de Maillard  . Les produits de cette réaction sont des pigments, les mélanoidines responsables de la coloration brune de la peau.

La réaction de Maillard est une réaction en 3 étapes :

-# Condensation de la fonction amine de l’acide aminé sur la fonction cétone (C=O) de la DHA ou de l’érythrulose

-# Elimination d’une molécule d’eau (H2O) produisant une base de Schiff qui est un composé contenant une double liaison entre un atome d’azote et un atome de carbone

-# Réarrangement de la base de Schiff pour produire un produit final qui contient également une fonction cétone et qui est donc également capable de réagir avec un autre acide aminé.

Ce processus peut ainsi se répéter pour finalement produire des molécules responsables de la couleur brune, qui sont des pigments dénommés mélanoidines

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Plusieurs facteurs, tels que la composition en acides aminés, le pH et la teneur en eau du tissu cutané peuvent agir sur le déroulement de la réaction de Maillard et sur les produits issus de cette réaction et modifier la qualité du bronzage obtenu. Si on prend en compte les variations régionales de la structure de la peau, le type de formulation, la concentration de la DHA dans cette formulation, la cinétique de libération de la DHA et la cinétique de pénétration dans la couche cornée, on comprend facilement que le bronzage artificiel obtenu est tout à fait variable d’une personne à l’autre et ne peut pas être prédit avec précision. Pour obtenir un résultat satisfaisant, il convient donc de choisir le produit adapté à sa peau après un test localisé qui doit s’étendre sur plusieurs jours au moins.

Le bronzage induit par les autobronzants disparait en 5 à 7 jours, en raison de l’exfoliation naturelle des couches superficielles de la couche cornée de la peau. Il n’est pas éliminé par la transpiration  , une baignade ou un simple lavage mais sera diminué par un gommage.

 Toxicité des autobronzants

La DHA ou/et l’erythrulose de l’autobronzant ne sont pas absorbés par la peau. Il faut savoir que la DHA est naturellement présente dans l’organisme, ce qui fait qu’elle n’engendre pas par elle-même, des allergies. Toutefois, certains des autres ingrédients des autobronzants peuvent être source d’allergie. La DHA a été considérée comme adaptée à un usage cosmétique par la FDA (Food & Drug Administration) américaine alors que l’erythrulose n’est actuellement pas aprouvé par cet organisme de controle.

Le principal danger des autobronzants est qu’ils ne protègent pas des effets des rayons UV  . C’est pourquoi un certain nombre d’autobronzants contiennent des filtres solaires.Le fait d’avoir un teint halé suite à l’utilisation d’un autobronzant ne constitue absolument pas une protection contre les effets néfastes du soleil. Ils permettent seulement d’avoir un teint bronzé en l’absence d’exposition solaire.

 Utilisation des autobronzants

-* La veille de l’application   de l’autobronzant, il est recommandé de procéder à un gommage pour exfolier les cellules mortes et obtenir une coloration homogène. On évitera de s’épiler pour ne pas irriter la peau.

-* On appliquera le produit que sur une peau propre et parfaitement sèche. Toujours pour avoir un hâle uniforme, on traitera en quantité réduite au niveau des coudes, des genoux, des talons, où la couche cornée est plus épaisse et qui fonce davantage. De même, on enlèvera l’excès de produit au niveau des sourcils et à la racine des cheveux

-* On se lavera soigneusement les mains après application pour ne pas avoir un bronzage sur les paumes.

Le traitement n’est pas supposé être déshydratant puisque la réaction produit de l’eau. Toutefois on pourra utiliser un hydratant pour retenir l’eau.

Dans le choix du produit, le bon sens semble indiquer qu’il n’est pas judicieux d’utiliser des autobronzants à la composition complexe contenant un certain nombre d’ingrédients qui n’apporte rien à la réaction autobronzante. On contrôlera mieux la réaction et on évitera aussi le risque d’effets indésirables non liés à l’action de la DHA ou/et de l’érythrulose et donc à la production du bronzage.

Bibliographie :


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