Biologie de la peau https://biologiedelapeau.fr/ fr SPIP - www.spip.net La phase de prolifération et de réparation de la cicatrisation cutanée http://biologiedelapeau.fr/spip.php?article80 http://biologiedelapeau.fr/spip.php?article80 2015-09-29T12:02:44Z text/html fr Michel Démarchez acide hyaluronique/hyaluronane myofibroblaste tissu de granulation néoderme cicatrisation fibroblastes/fibroblaste collagène/collagènes derme <p>Après fermeture des brèches vasculaires par des clous plaquettaires et de la plaie par la croute lors de la phase vasculaire de la cicatrisation puis nettoyage de la plaie lors de la phase inflammatoire, une nouvelle étape va démarrer pour colmater définitivement la brèche cutanée et réparer le tissu. Cette phase qui débute environ 4 jours après la création de la plaie est dite « phase de prolifération et de réparation ». Elle aboutit à la reconstruction de l'épiderme au-dessus d'un tissu conjonctif (...)</p> - <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?rubrique42" rel="directory">Régénération et cicatrisation de la peau</a> / <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot53" rel="tag">acide hyaluronique/hyaluronane</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot62" rel="tag">myofibroblaste</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot63" rel="tag">tissu de granulation</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot64" rel="tag">néoderme</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot65" rel="tag">cicatrisation</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot98" rel="tag">fibroblastes/fibroblaste</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot99" rel="tag">collagène/collagènes</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot117" rel="tag">derme</a> <div class='rss_chapo'><p align=justify>Après fermeture des brèches vasculaires par des clous plaquettaires et de la plaie par la croute lors de la <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?article77" class='spip_in'>phase vasculaire de la cicatrisation</a> puis nettoyage de la plaie lors de la <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?article78" class='spip_in'>phase inflammatoire</a>, une nouvelle étape va démarrer pour colmater définitivement la brèche cutanée et réparer le tissu. Cette phase qui débute environ 4 jours après la création de la plaie est dite « phase de prolifération et de réparation ». Elle aboutit à la reconstruction de l'<a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot116' name='mot116_0' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>épiderme</span><span class="gl_js" title="épiderme"> </span><span class="gl_jst" title="L'épiderme, est la couche la plus superficielle de la peau. C'est un épithélium squameux stratifié kératinisé qui se renouvelle continuellement. Les kératinocytes représente la population majoritaire des cellules épidermiques (90 à 95 %). Les autres types cellulaires sont les mélanocytes, les cellules de Langerhans et les cellules de Merkel. L'épiderme ne contient ni vaisseau sanguin ni vaisseau lymphatique, mais renferme de nombreuses terminaisons nerveuses libres. La fonction primaire de l'épiderme est de produire la couche cornée qui forme une couche protectrice semi-perméable permettant la vie terrestre, en empèchant la perte en eau, en maintenant une hydratation satisfaisante de la peau et en évitant une hyperhydratation."> </span></a> au-dessus d'un tissu conjonctif transitoire, lieu de profondes et rapides transformations et dénommé, le <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot63' name='mot63_1' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>tissu de granulation</span><span class="gl_js" title="tissu de granulation"> </span><span class="gl_jst" title="Le tissu de granulation est un tissu transitoire riche en vaisseaux et en cellules qui, au cours de la cicatrisation d'une plaie, commence à se former au cours des dernières phases de l'inflammation. Son rôle est de combler transitoirement la perte de substance tissulaire et de servir de substrat pour la migration des kératinocytes lors de la ré-épidermisation de la plaie."> </span></a> ; celui-ci sera lui-même remodelé selon un processus assez lent en un <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot64' name='mot64_2' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>néoderme</span><span class="gl_js" title="néoderme"> </span><span class="gl_jst" title=""> </span></a>, lors d'une phase dite de remodelage.</p> <dl class='spip_document_275 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/IMG/png/les_etapes_de_la_phase_de_reparation_et_de_reconstruction_de_la_peau_humaine.png' width='821' height='671' alt='PNG - 54.1 ko' /></dt> </dl></div> <div class='rss_texte'><div class="cs_sommaire cs_sommaire_sans_fond" id="outil_sommaire"> <div class="cs_sommaire_inner"> <div class="cs_sommaire_titre_sans_fond"> Sommaire </div> <div class="cs_sommaire_corps"> <ul> <li><a title="1.Formation du tissu de granulation" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_0">1.Formation du tissu de granulation</a></li> <li><a title="1.1 Les macrophages" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_1">1.1 Les macrophages</a></li> <li><a title="1.2 La fibroplasie" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_2">1.2 La fibroplasie</a> <ul> <li><a title="1.2.1 Origine des cellules fibroblastiques du tissu de granulation" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_3">1.2.1 Origine des cellules fibroblastiques du tissu de (...)</a></li> <li><a title="1.2.2 Migration et prolifération des fibroblastes" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_4">1.2.2 Migration et prolifération des fibroblastes</a></li></ul></li> <li><a title="1.3 La néo-angiogenèse" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_5">1.3 La néo-angiogenèse</a></li> <li><a title="1.4 La rétraction de la plaie" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_6">1.4 La rétraction de la plaie</a> <ul> <li><a title="1.4.1 Les myofibroblastes" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_7">1.4.1 Les myofibroblastes</a></li> <li><a title="1.4.2 La compaction du collagène" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_8">1.4.2 La compaction du collagène</a></li></ul></li> <li><a title="2. Formation du néoderme" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_9">2. Formation du néoderme</a></li> <li><a title="Bibliographie" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_10">Bibliographie</a></li> </ul> </div> </div> </div><h3 class="spip" id="outil_sommaire_0"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>1.Formation du <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot63' name='mot63_0' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>tissu de granulation</span><span class="gl_js" title="tissu de granulation"> </span><span class="gl_jst" title="Le tissu de granulation est un tissu transitoire riche en vaisseaux et en cellules qui, au cours de la cicatrisation d'une plaie, commence à se former au cours des dernières phases de l'inflammation. Son rôle est de combler transitoirement la perte de substance tissulaire et de servir de substrat pour la migration des kératinocytes lors de la ré-épidermisation de la plaie."> </span></a></h3><p align=justify>Durant cette phase précoce de reconstruction, un nouveau stroma conjonctif se forme à partir du 4<sup class="typo_exposants">e</sup> jour après la création de la plaie. Il est appelé « tissu de granulation » en raison de son apparence granulaire lorsqu'il est incisé, les granules correspondant aux nombreux vaisseaux sanguins qui le constituent. Lors de sa formation, on observe une migration concertée des <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot91' name='mot91_1' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>macrophages</span><span class="gl_js" title="macrophage<br />macrophages"> </span><span class="gl_jst" title="Les macrophages sont dérivés de la moelle osseuse. Ils se différencient en monocytes dans le sang, puis en macrophages dans le derme où ils perdent leur potentiel prolifératif. Ils ont la capacité de phagocyter les débris cellulaires et les pathogènes, de les digérer ou de les appréter et de présenter les antigénes apprétés aux lymphocytes et autres cellules immunitaires pour déclencher une réponse immunitaire spécifique. Les macrophages secrétent également une large gamme de facteurs impliqués dans la régulation des réponses immunitaires et le développement de l'inflammation ; ils peuvent produire des enzymes hydrolytiques, des composants du système du complément, et une large gamme de facteurs solubles tels que l'interleukine-1, certaines prostaglandines, de l'interféron, et des facteurs de croissance. Ils expriment à leur surface des récépteurs pour des lymphokines qui induisent leur activation."> </span></a>, des <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot98' name='mot98_2' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>fibroblastes</span><span class="gl_js" title="fibroblastes<br />fibroblaste"> </span><span class="gl_jst" title="Les fibroblastes sont d'origine mésenchymateuse et constituent la catégorie cellulaire la plus nombreuse dans le derme normal. La fonction principale des fibroblastes est de produire ou de dégrader et donc d'organiser les composants de la matrice extracellulaire avec laquelle, ils interagissent par l'intermédiaire de récepteurs membranaires de type intégrine. Les fibroblastes ont une forte activité synthétique ; ils sécrètent du collagène, de l'élastine, de la fibrilline, de la substance fondamentale, des facteurs de croissance et des enzymes dont des collagénases et des inhibiteurs de protéases matricielles pour dégrader la matrice extracellulaire, la renouveler et la réorganiser. Un même fibroblaste est capable de secréter plus d'un type de collagène et de l'élastine simultanément."> </span></a> et des vaisseaux sanguins au sein de la lésion.</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_1"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>1.1 Les macrophages</h3><p align=justify> Au cours de la <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot65' name='mot65_3' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>cicatrisation</span><span class="gl_js" title="cicatrisation"> </span><span class="gl_jst" title=""> </span></a>, les macrophages ont pour rôle majeur la <strong>détersion de la plaie</strong>, c'est-à-dire l'élimination des débris de cellules tuées ou endommagées et des microorganismes étrangers qui n'ont pas encore été détruits par les PMNs. Ils sont capables de survivre dans un milieu peu perfusé et sont attirés dans la plaie par chimiotactisme suite à la libération dans celle-ci de nombreux chimioattractants, chimiokines (LTB4, MCP, MIP 1a et 1b, RANTES), facteurs de croissance (PDGF, TGF-beta) libérés par les cellules déjà présentes sur le site, dérivés de la <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot97' name='mot97_4' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>matrice extracellulaire</span><span class="gl_js" title="matrice extracellulaire"> </span><span class="gl_jst" title="La matrice extracellulaire est une structure complexe formée d'un réseau très organisé de fibres de collagène, de fibres élastiques et de fibres réticulaires"> </span></a> du <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot117' name='mot117_5' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>derme</span><span class="gl_js" title="derme"> </span><span class="gl_jst" title="Le derme est une des trois couches constitutives de la peau comprise entre l'épiderme et l'hypoderme. C'est un tissu conjonctif qui est principalement composé d'une matrice extracellulaire produite par des fibroblastes, la principale population cellulaire dermique."> </span></a> lésé (fragments de <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot99' name='mot99_6' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>collagène</span><span class="gl_js" title="collagène<br />collagènes"> </span><span class="gl_jst" title="Les collagènes fibrillaires sont, de loin, les protéines les plus abondantes dans la peau humaine, constituant plus de 90% de son poids sec. Le collagène de type I représente 60 à 80% des collagènes du derme et de l'hypoderme alors que le collagène de type III compte pour 15 à 25% et le collagène de type V pour 2 à 5%. Les collagènes fibrillaires de type I, III, et V s'auto-assemblent en fibres plus épaisses qui forment un réseau tridimensionnel dans toute l'épaisseur du derme. Ils donnent à la peau sa force de résilience et sont essentiels à son intégrité tissulaire. Le réseau de collagène est organisé et maintenu sous une tension mécanique dynamique fourni par les fibroblastes responsable de sa production.<br /><br /> <br />Tous les collagènes fibrillaires sont caractérisés par la formation d'une triple hélice due à l'association de trois chaînes peptidiques. Chaque chaine polypeptidique est, à l'origine, synthétisée avec des acides aminés additionnels qui les rendent solubles. La triple hélice soluble dénommée pro-collagène est assemblée à l'intérieur du fibroblaste. Le pro-collagène est secrété par les fibroblastes et les peptides terminaux sont ensuite coupés par deux enzymes dans l'espace extracellulaire. L'excision de ces parties terminales produit du collagène qui s'assemble spontanément en grosses fibres qui sont enzymatiquement pontées.<br /><br /> <br />Les fibres réticulaires sont composées de collagène de type III et sont observées après une coloration à l'argent, au niveau de la jonction dermo-épidermique et des lames basales des vaisseaux sanguins, des nerfs et des adipocytes.<br /><br />Pour plus de détails, voir :<br /><br /> <ul class="spip"><li> <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Collag%C3%A8ne" class="spip_out" rel="external">Collagène Wikipedia</a><br /> <br /></li><li> <a href="http://pages.usherbrooke.ca/bcm-514-bl/3f.html" class="spip_out" rel="external">Biochimie des protéines BCM-514</a></li></ul>"> </span></a>, d'<a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot129' name='mot129_7' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>élastine</span><span class="gl_js" title="élastine"> </span><span class="gl_jst" title="L'élastine est la protéine responsable de l'élasticité des tissus des vertébrés. C'est l'élastine qui confère aux fibres élastiques du derme leur élasticité et leur résilience et permet à la peau de reprendre sa position d'origine quand elle est pincée ou étirée.C'est un polymère insoluble synthétisé à partir d'un précurseur soluble appelé la tropoélastine. Elle est très difficilement dégradable et fait partie des protéines les plus résistantes de l'organisme. En conditions physiologiques, le renouvellement de l'élastine est quasi nul. La demi-vie de l'élastine est estimée à 70 ans."> </span></a>, de fibronectine), dérivés des bactéries, ou protéines diverses (C5a, C5a desArg, fibrinopeptides, <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot220' name='mot220_8' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>thrombine</span><span class="gl_js" title="thrombine"> </span><span class="gl_jst" title="La thrombine est l'enzyme clé de la coagulation qui transforme le fibrinogène soluble en brins de fibrine insolubles, active le facteur XIII, ainsi que les facteurs V et VIII de la coagulation et participe à l'activation des plaquettes."> </span></a>). Tout au long de leur activité détersive dans la plaie, les macrophages vont également libérer une pléiade de cytokines qui vont stimuler la migration et la prolifération des fibroblastes et la synthèse par ceux-ci d'une nouvelle matrice extracellulaire (= fibroplasie) et induire la formation de nouveaux vaisseaux sanguins (=néo-angiogénèse) qui vont apporter les nutriments et l'oxygène indispensables au métabolisme des cellules impliquées dans la reconstruction tissulaire.</p> <dl class='spip_document_272 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH375/website-francais-jonction-dermo-epidermique-dans-phn-sur-nude-no2142-z-cicelle-l-epid-a-la-pointe-80d8f.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 93.3 ko' /></dt> </dl><h3 class="spip" id="outil_sommaire_2"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>1.2 La fibroplasie</h3><p align=justify> Entre 1 et 4 jours après la création de la lésion, les fibroblastes situés dans la zone dermique préservée sous la croute vont entrer en apoptose et disparaitre, laissant en place la matrice extracellulaire. Puis, des fibroblastes en provenance de la zone non lésée vont migrer au sein de la matrice extracellulaire de la zone lésée et construire un tissu de granulation à sa surface sous la croûte cicatricielle.</p> <h4 class="spip" id="outil_sommaire_3"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>1.2.1 Origine des cellules fibroblastiques du tissu de granulation</h4><p align=justify>La vision classique concernant l'origine des cellules fibroblastiques du tissu de granulation est que ces cellules sont recrutées localement à partir de cellules mésenchymateuses non différenciées du tissu intact autour de la lésion (Desmoulière et al, 2005). Nos expériences concernant la cicatrisation de la <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot115' name='mot115_9' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>peau humaine</span><span class="gl_js" title="peau humaine"> </span><span class="gl_jst" title="La peau qu'on appelle également tégument (du latin tegumentum, couverture) est l'enveloppe de notre corps ; elle est en continuité avec les muqueuses qui recouvrent les cavités naturelles de notre organisme. Elle est également l'organe le plus visible et le plus vaste de notre organisme avec une surface de 1.8 m<sup class="typo_exposants">2</sup> et un poids de 3 kg en moyenne chez l'homme adulte de 70 kg."> </span></a> transplantée sur la souris nude après création d'une plaie superficielle montraient toutefois que dans ce modèle, les cellules du tissu de granulation n'étaient pas recrutées à partir du pool de cellules humaines de la peau humaine non lésée mais étaient d'origine murine (<a href="#Démarchez et al, 1987" class='spip_ancre'>#Démarchez et al, 1987</a> ; <a href="#Rossio-Pasquier, 1999" class='spip_ancre'>#Rossio-Pasquier, 1999</a>). Elles pouvaient donc être issues des <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot80' name='mot80_10' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>fibrocytes</span><span class="gl_js" title="Fibrocytes<br />fibrocytes<br />fibrocyte"> </span><span class="gl_jst" title="Fibrocytes originate from the BM and are considered to be a newly identified leukocyte subpopulation that has been found in the peripheral blood, wound sites, and areas of tissue remodeling."> </span></a> à partir des vaisseaux non lésés de souris. Les fibrocytes représentent une population de cellules leucocytaires issues de la moelle osseuse présentant des caractéristiques fibroblastiques (<a href="#Abe et al, 2001" class='spip_ancre'>#Abe et al, 2001</a>). Des expériences plus récentes de transplantation de moelle osseuse issue de souris males à des souris femelles et de détection du chromosome Y par hybridation in situ ou de souris transgéniques exprimant une protéine fluorescente verte à des souris normales irradiées ont démontré qu'une forte proportion (30 à 50%) des myofibroblastes de la plaie avait une origine fibrocytaire (<a href="#Mackinnon et Forbes,2013" class='spip_ancre'>#Mackinnon et Forbes,2013</a>).</p> <dl class='spip_document_92 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH375/Tissu-de-granulation-vimentine-et-collagene-type-Iweb-2-427f9.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 79.4 ko' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:350px;'><strong>Origine et composition du tissu de granulation au cours de la cicatrisation de la peau humaine greffée sur la souris nude :</strong></dt> <dd class='spip_doc_descriptif' style='width:350px;'>Dans ces 4 figures, 7 jours après la création de la plaie, les immunomarquages faits avec les anticorps spécifiques d'espèce dirigés contre la vimentine ou le collagène de types I de souris ou humain, démontrent clairement que le tissu de granulation n'est pas produit par des cellules d'origine humaine mais par des cellules de souris qui vont produire, en son sein, du collagéne de type I. Les antigènes détectés par les anticorps apparaissent en jaune-vert et l'ensemble du tissu est soit pour les marquages de la vimentine contrecoloré en rouge par le bleu Evans, soit pour les marquages du collagène de type I non contrecoloré. </dd> </dl><h4 class="spip" id="outil_sommaire_4"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>1.2.2 Migration et prolifération des fibroblastes</h4><p align=justify>Le recrutement des fibrocytes est dépendant du chimiotactisme exercé par les médiateurs biochimiques (dérivés du C5a, PDGF, FGF, LTB4, TGFbéta, et IL1) secrétés au sein de la zone lésée majoritairement par les <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot212' name='mot212_11' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>plaquettes sanguines</span><span class="gl_js" title="plaquette sanguine<br />plaquettes sanguines"> </span><span class="gl_jst" title="Les plaquettes sanguines jouent un rôle majeur dans l'hémostase. Ceux ne sont pas des cellules proprement dites mais des fragments cellulaires issues du bourgeonnement de grandes cellules appelées mégacaryocytes. Une plaquette est une portion de mégacaryocyte consistant en une vésicule composée d'une portion de cytoplasme enveloppée dans une partie de la membrane cellulaire."> </span></a>, les <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot93' name='mot93_12' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>mastocytes</span><span class="gl_js" title="mastocyte<br />mastocytes"> </span><span class="gl_jst" title="C'est Von Recklinhausen qui a décrit initialement le mastocyte en 1863 mais, quelques années plus tard, Paul Ehrlich décrivit plus en détail la morphologie de ces cellules métachromatiques et leur dégranulation et c'est également qui leur donna leur nom actuel. Pensant que les granules cytoplasmiques correspondaient à des produits de phagocytose et considérant les granules comme le reflet de la richesse nutritionnelle locale, il les baptisa « mastzellen » pour « cellules bien nourries » ; « mastzellen » est devenu « mast cell » en Anglais et « mastocyte » en Français. Les mastocytes dérivent de la moelle osseuse et, dans la peau, sont absents de l'épiderme et sont présents dans le derme avec une densité de 7000 à 20000 par mm3. Ils sont préférentiellement localisés à proximité des vaisseaux sanguins, des corpuscules nerveux, et des annexes épidermiques (follicules pilo-sébacés et glandes sudorales.<br /><br />En microscopie optique, le mastocyte est une cellule mononucléée de 8 à 20 µm de diamètre, avec une forme variable (ronde, ovalaire, polygonale, étoilée ou fusiforme), avec de nombreuses expansions cytoplasmiques ; son noyau est souvent central et relativement important (jusqu'à 50 % du volume de la cellule) avec un ou deux nucléoles. Son cytoplasme est basophile ou incolore rempli de très nombreuses granulations colorées en violet foncé par la coloration de May-Grunwald Giemsa. A la différence des autres cellules du tissu conjonctif (fibroblaste, par exemple), les organites comme les mitochondries, le réticulum endoplasmique et les ribosomes libres sont rares. Par contre, l'appareil de Golgi est bien développé car il est responsable de la synthèse et de l'organisation des granules mastocytaires. Ces granules (d'un diamètre de 0.2 à 0.6um) sont limités par une simple membrane périgranulaire et leur morphologie varie en fonction de leur degré de maturation et de l'espèce animale considérée (forme amorphe, granulaire, filamenteuse, lamellaire, ou paracristalline). Les mastocytes humains montrent des structures lamellaires concentriques et d'éventuelles configurations cristallines. La présence de ces granules et leur composition font du mastocyte un unité exocrine à part entière.<br /><br />Le mastocyte a de nombreuses ressemblances structurales et fonctionnelles avec le granulocyte basophile qui dérive comme lui d'un même précurseur commun myéloide et posséde comme le mastocyte des granulations métachromasiques dans son cytoplasme. Toutefois, leur inter-relations sont mal comprises. Contrairement au mastocyte, les basophiles achèvent leur maturation dans la moëlle osseuse, puis circulent dans le sang pour finalement mourir dans les tissus. Le basophile perd son potentiel de prolifération, une fois sa maturation acquise. A l'inverse, le mastocyte peut proliférer et se différencier dans les tissus périphériques.<br /><br />Les fonctions des mastocytes sont liées essentiellement aux propriétés de leurs granules. Ceux-ci sont composés de médiateurs préformés comme l'histamine, l'héparine, des facteurs chimiotactiques, des protéases et des glycosaminoglycannes (héparine, sulfate de chondroitine). Suite à la libération de ces derniers, des médiateurs néoformés, essentiellement des métabolites de l'acide arachidonique et le PAF (pour Platelet Activating Factor) vont être sécrétés. Les premiers comme l'histamine, participent à la phase immédiate de la réaction, tandis que les facteurs néoformés permettent la mise en place d'une phase tardive et accentuent l'action des médiateurs préformès en recrutant les cellules de l'inflammation (éosinophiles, neutrophiles, monocytes, lymphocytes, et plaquettes sanguines). Les mastocytes libèrent également un ensemble de cytokines (GM-CSF, IL-3, IL-4, ...) qui vont amplifier ou moduler l'inflammation.<br /><br />Les mastocytes expriment à leur surface le récepteur de haute affinité des IgE, et l'activation du mastocyte qui aboutit à sa dégranulation, peut être induite par l'aggrégation de ces récepteurs par des complexes IgE-allergènes. Indépendamment de cette dégranulation liée aux IgE, certains facteurs sécrétés par des lymphocytes T peuvent induire, en présence de l'antigène, une libération de médiateurs par le mastocyte. En particulier, un facteur nommé HRF (pour Histamine Releasing Factor) pourrait amplifier de façon non spécifique les réactions d'hypersensibilité de type I en induisant la libération d'histamine.<br /><br />Les mastocytes sont impliqués dans de nombreuses dermatoses dont les plus connues sont : l'urticaire, l'allergie de contact, la dermatite atopique et le psoriasis.<br /><br /><strong>Bibliographie</strong><br /><br /><a href="http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3723719/pdf/nihms477613.pdf" class="spip_out" rel="external">Wulff BC, Wilgus TA. Mast cell activity in the healing wound : more than meets <br />the eye ? Exp Dermatol. 2013 Aug ;22(8):507-10. doi : 10.1111/exd.12169. Epub 2013<br />Jun 27. Review. PubMed PMID : 23802591 ; PubMed Central PMCID : PMC3723719.</a><br /><br /><a href="http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4115062/pdf/nihms595503.pdf" class="spip_out" rel="external">Douaiher J, Succar J, Lancerotto L, Gurish MF, Orgill DP, Hamilton MJ, Krilis <br />SA, Stevens RL. Development of mast cells and importance of their tryptase and<br />chymase serine proteases in inflammation and wound healing. Adv Immunol.<br />2014 ;122:211-52. doi : 10.1016/B978-0-12-800267-4.00006-7. Review. PubMed PMID :<br />24507159 ; PubMed Central PMCID : PMC4115062.</a>"> </span></a>, les macrophages et certains lymphocytes. D'autres facteurs environnementaux, tels que la pression partielle en oxygène et des éléments de la matrice extracellulaire vont également guider la migration des cellules. Le centre de la plaie et sa surface ne sont plus ou peu vascularisés et ont donc une faible pression partielle en oxygène par rapport à la périphérie plus richement irriguée ; on parle d'ischémie qui entraine une hypoxie. Les cellules fibroblastiques vont migrer des régions les plus oxygénées vers celles les plus pauvres en oxygène.</p> <p align=justify>Lors de la création de la plaie et de la rupture du tissu dermique, de nombreux éléments de la matrice extracellulaire vont être libérés. Parmi ces composants, on notera les collagènes de type I et III, des peptides riches en hydroxyproline, des sulfates d'héparane, de l'<a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot53' name='mot53_13' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>acide hyaluronique</span><span class="gl_js" title="acide hyaluronique<br />hyaluronane"> </span><span class="gl_jst" title="L'acide hyaluronique ou hyaluronane est est une chaîne linéaire non ramifiée formée d'unités disaccharidiques répétitives d'acide D-glucuronique et de D-N-acétylglucosamine. Sa masse moléculaire peut atteindre 107 daltons. Sur ce polymère peuvent se fixer une centaine de protéoglycannes sulfatés, formant ainsi des structures supramoléculaires de taille considérable qui peuvent capturer de grandes quantités d'eau et d'ions permettant ainsi de préserver l'hydratation et la turgescence de la peau.<br /><br /> <br />Environ 50% de l'acide hyaluronique total de l'organisme se trouve dans le derme et le derme papillaire est plus riche en acide hyaluronique que le derme réticulaire. L'épiderme contient également de l'acide hyaluronique qui est donc synthétisé par les fibroblastes et les kératinocytes. Le versican est capable de s'associer à la fois à l'acide hyaluronique et aux microfibrilles des fibres élastiques, la fibrilline-1 et les fibulines 1 et 2 et permet ainsi une co-distribution des fibres élastiques du derme et de l'acide hyaluronique.<br /><br /> <br />En cosmétique, l'acide hyaluronique entre dans la composition de crèmes, gels, masques, laits, sé-rum, principalement en raison de ses propriétés hydratantes. L'acide hyaluronique est également utilisé en médecine esthétique comme produit de comblement des rides."> </span></a>, des laminines, et de la fibronectine. Cette dernière qui est secrétée par les macrophages, les cellules endothéliales, les fibroblastes et les cellules épidermiques et qui est présente dès la phase hémostatique du processus de cicatrisation joue un rôle majeur dans la migration des fibroblastes qu'elle stimule et dans l'attachement des cellules à la matrice extracellulaire. L'interaction entre le sulfate d'héparane et la fibronectine stabilise l'adhésion des cellules à la matrice alors que celle du sulfate de chondroitine avec la fibronectine va la fragiliser. Le sulfate de chondroitine produit par les cellules en cours de migration, en se liant aux fibronectines de la matrice extracellulaire mais pas au cytosquelette cellulaire, empêche une stabilisation de l'adhésion de ces cellules au substrat et facilite ainsi leur migration.</p> <p align=justify>La <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot224' name='mot224_14' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>fibrine</span><span class="gl_js" title="fibrine"> </span><span class="gl_jst" title="La fibrine est une protéine filamenteuse dérivant du fibrinogène sous l'action de la thrombine lors de la coagulation sanguine."> </span></a> présente en grande quantité dans la zone lésée peut perturber la migration des fibroblastes alors qu'en quantité physiologique, elle sert de support à la réparation fibroblastique. La <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot214' name='mot214_15' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>fibrinolyse</span><span class="gl_js" title="fibrinolyse"> </span><span class="gl_jst" title="La fibrinolyse a pour but d'empêcher l'extension du caillot sanguin puis sa résorption en dégradant le réseau de fibrine."> </span></a> est assurée par les cellules endothéliales des néo-capillaires produits lors de la néo-angiogenèse qui accompagne la migration des fibroblastes.</p> <p align=justify>L'acide hyaluronique qui est présent en grande quantité dans la zone cicatricielle facilite par ses propriétés hydrophiles la migration des cellules en préservant une forte hydratation de la matrice extracellulaire et en maintenant les cellules dans un phénotype peu différencié propice à la migration.</p> <p align=justify>La migration des cellules fibroblastiques au sein de la matrice extracellulaire de la zone cicatricielle, se fait par le détachement des cellules de leur substrat par une protéolyse limitée et par leur attachement à un nouveau substrat par l'intermédiaire de divers systèmes de liaison. L'activation du plasminogène et donc la production de plasmine est l'élément central du phénomène de protéolyse limitée qui permet le déplacement des cellules. La protéolyse limitée est induite par le PDGF, L'EGF et le FGF qui est un inducteur de la production de l'activateur du plasminogène par les cellules endothéliales. Ces dernières vont produire la plasmine et les collagénases qui vont désagréger les membranes basales et autres éléments environnants de la matrice extracellulaire.</p> <p align=justify>Après avoir migré au sein de la plaie, les fibroblastes vont proliférer et commencer à combler la perte de substance par la production de substance fondamentale et de collagène. Le principal activateur de la prolifération des fibroblastes est le PDGF (Platelet Derived Growth Factor) qui est secrété par les plaquettes sanguines et qui est également un chimio-attracteur ; c'est un mitogène uniquement pour les cellules mésenchymateuses auxquelles ils se fixent par l'intermédiaire de récepteurs membranaires de surface. D'autres facteurs similaires au PDGF seront ensuite produits lors de la phase de détersion par les macrophages, les cellules endothéliales et les cellules musculaires lisses des vaisseaux sanguins.</p> <p>p align=justify>La prolifération des fibroblastes est également stimulée par l'IL1, le TGFbéta, le TGFalpha, l'EGF et le FGF. Le TGFbéta est secrété au niveau de la plaie par les plaquettes sanguines activées par la thrombine et par les lymphocytes. Le TGFalpha et l'EGF ont des activités similaires. Après fixation sur leurs cellules cible, ils vont induire une dédifférenciation de celles-ci leur permettant de proliférer. Les récepteurs de l'EGF sont présents sur un très grand nombre de cellules différentes et, dans la peau, en particulier, sur les <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot119' name='mot119_16' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>kératinocytes</span><span class="gl_js" title="kératinocyte<br />kératinocytes"> </span><span class="gl_jst" title="Les kératinocytes représente la population majoritaire des cellules épidermiques (90 à 95 %)."> </span></a>, les fibroblastes, les cellules musculaires lisses et les cellules endothéliales.</p> <p align=justify>La synthèse de la matrice extracellulaire et de la <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot95' name='mot95_17' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>matrice extrafibrillaire</span><span class="gl_js" title="matrice extrafibrillaire"> </span><span class="gl_jst" title="La matrice extrafibrillaire, anciennement dénommée substance fondamentale, contient des composants secrétés par les fibroblastes, entre autres, des glycosaminoglycannes, des protéoglycannes et de la fibronectine, qui permettent les interactions cellule-matrice, les mouvements cellulaires et le contrôle de l'environnement cellulaire en matière d'hydratation et d'équilibre ionique."> </span></a> (= substance fondamentale) qui va suivre la migration et la prolifération des fibroblastes, est dépendante d'une néo angiogenèse au sein de la plaie. Les néo capillaires sanguins vont apporter les nutriments et l'oxygène aux fibroblastes pour qu'ils synthétisent les éléments nécessaires à la reconstruction de la matrice extracellulaire du derme. Une pression partielle minimale en O2 de 20 mmHg est nécessaire pour permettre cette synthèse.</p> <p align=justify>Les fibroblastes vont commencer par produire les composants de la matrice extrafibrillaire qui contient, entre autres, des glycosaminoglycannes, des protéoglycanes et de la fibronectine, et dont la composition est optimale 4 à 5 jours après la création de la plaie ; elle va permettre les interactions cellule-matrice, les mouvements cellulaires et le contrôle de l'environnement cellulaire en matière d'hydratation et d'équilibre ionique puis la synthèse de grande quantité de collagène de type I et III qui sont les principaux composants de la matrice extracellulaire ; elle va également avoir un rôle dans l'agrégation et l'orientation des fibres de collagène. La synthèse de collagène va être importante pendant 10 à 12 jours puis ralentira ensuite.</p> <p align=justify>Le TGFbéta et le FGF principalement et à un moindre degré, l'EGF et le PDGF synthétisés par les macrophages, les cellules endothéliales et les fibroblastes sont les activateurs de la synthèse de collagène par les fibroblastes.</p> <p>Cette intense activité des fibroblastes dure environ 3 semaines Au fur et à mesure que la matrice extracellulaire s'accumule, le nombre de fibroblastes va diminuer. Un équilibre entre synthèse de collagène et collagénolyse va s'établir. Le tissu de granulation tout d'abord riche en cellules et très vascularisée va progressivement évoluer en un tissu mature fibreux, pauvre en cellules et peu vascularisé.Ce tissu va ensuite être lui même remodelé en un <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot64' name='mot64_18' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>néoderme</span><span class="gl_js" title="néoderme"> </span><span class="gl_jst" title=""> </span></a>.</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_5"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>1.3 La néo-angiogenèse</h3><p align=justify>Afin que les fibroblastes et les kératinocytes puissent reconstruire le derme et l'<a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot116' name='mot116_19' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>épiderme</span><span class="gl_js" title="épiderme"> </span><span class="gl_jst" title="L'épiderme, est la couche la plus superficielle de la peau. C'est un épithélium squameux stratifié kératinisé qui se renouvelle continuellement. Les kératinocytes représente la population majoritaire des cellules épidermiques (90 à 95 %). Les autres types cellulaires sont les mélanocytes, les cellules de Langerhans et les cellules de Merkel. L'épiderme ne contient ni vaisseau sanguin ni vaisseau lymphatique, mais renferme de nombreuses terminaisons nerveuses libres. La fonction primaire de l'épiderme est de produire la couche cornée qui forme une couche protectrice semi-perméable permettant la vie terrestre, en empèchant la perte en eau, en maintenant une hydratation satisfaisante de la peau et en évitant une hyperhydratation."> </span></a> détruit, il est nécessaire que soit acheminés, dans la zone en reconstruction, l'oxygène, le glucose les acides aminés, les vitamines, et autres nutriments. L'ensemble de ces facteurs sera transporté par les néo-capillaires formés à partir des vaisseaux sanguins situés à la périphérie de la plaie ; ce processus est dénommé néo-angiogenèse.</p> <p align=justify>Les macrophages qui ont migré au sein de la lésion, jouent un rôle majeur dans l'induction de cette néo-angiogenèse en libérant de l'IL1 et du TNFalpha. Cette libération est activée par la faible pression partielle en O2 au niveau de la lésion. L'introduction expérimentale de macrophages dans la lésion avant leur apparition naturelle, induit une néo-angiogenèse plus précoce.</p> <p align=justify>Un autre élément va également être à l'origine du déclenchement de la néo-angiogenèse ; c'est le contact direct des cellules endothéliales avec les composants de la matrice extracellulaire du derme. Lorsqu'elles sont en contact avec une membrane basale intacte, les cellules endothéliales ne se multiplient pas et ne migrent pas tout en restant métaboliquement actives. Lors de la phase inflammatoire de la cicatrisation, les cellules endothéliales sont activées par l'<a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot221' name='mot221_20' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>histamine</span><span class="gl_js" title="histamine"> </span><span class="gl_jst" title="L'histamine est un médiateur préformé synthétisé par les plaquettes puis par les mastocytes et les basophiles ; elle joue un rôle majeur dans l'augmentation de la perméabilité vasculaire et la relaxation vasculaire."> </span></a> et la sérotonine produits par les mastocytes et vont secréter de l'activateur du plasminogène, de la plasmine et des collagénases qui vont dégrader les membranes basales des vaisseaux sanguins ; elles vont alors entrer en contact direct avec les composants de la matrice extracellulaire du derme et ce contact va induire leur migration et leur prolifération.</p> <p align=justify>Le VEGF joue également un rôle majeur dans la néo-angiogenèse et sa production est amplifiée par le PDGF et le TNFalpha. Parmi les autres facteurs angiogéniques produits au sein de la plaie par les fibroblastes, les kératinocytes et les macrophages, on notera le FGFbéta, l'EGF, le TNFalpha et le TGFbéta</p> <p align=justify>Le gradient en O2 au niveau de la plaie est un autre facteur important dans la stimulation de l'angiogenèse car s'il est expérimentalement supprimé, la néo-angiogenèse est inhibée.</p> <dl class='spip_document_276 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH407/les_etapes_de_la_neoangiogenese-be66d.png' width='500' height='407' alt='PNG - 42 ko' /></dt> </dl><p align=justify>Lors du processus d'angiogenèse, la migration des cellules endothéliales précède la prolifération d'environ 24h. Les cellules en cours de prolifération sont localisées en retrait du front de migration. Migration et prolifération en retrait des cellules endothéliales génèrent des bourgeons capillaires et forment une structure tridimensionnelle avec une cavité centrale. L'environnement matriciel local joue un rôle majeur dans l'apparition de cette structure. Il a été montré que des cellules endothéliales cultivées in vitro sur du collagène de type I et III vont former des monocouches alors qu'elles formeront des structures tubulaires en présence de collagène de type IV ou V.</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_6"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>1.4 La rétraction de la plaie</h3><p align=justify>La contraction de la plaie est un processus qui débute environ une semaine après la création de la lésion lorsque le tissu de granulation a comblé l'ensemble de la lésion et que la réépidermisation est achevée. Elle se déroule donc sous l'épiderme néoformé et a pour but de rapprocher les bords de la plaie pour diminuer sa surface par un mouvement centripète de la peau environnante dans toute son épaisseur. Elle joue un rôle majeur dans le cas des plaies présentant d'importantes pertes de substance (= cicatrisation de 2<sup class="typo_exposants">e</sup> intention). Elle progresse selon un rythme relativement constant de 0.5 à 0.7 mm/jour.</p> <p align=justify>L'explication du phénomène de contraction de la plaie a fait l'objet de plusieurs théories mais résulte probablement de la mise en place de plusieurs mécanismes complémentaires, les deux majeurs étant la rétraction sous l'action de cellules spécialisées, les myofibroblastes et la compaction des fibres de collagène tractées par les fibroblastes.</p> <h4 class="spip" id="outil_sommaire_7"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>1.4.1 Les myofibroblastes</h4><p align=justify>Les myofibroblastes ont été décrits pour la première fois en 1867 par J. Cohnheim, et dénommés « éléments cellulaires contractiles ». Ce sont des cellules mésenchymateuses au phénotype hybride, entre fibroblaste et cellule musculaire lisse, possédant un cytosquelette d'α-actine des muscles lisses (α-Smooth Muscle Actin, α -SMA) et synthétisant des composants de la matrice extracellulaires en excès. En microscopie électronique, ces cellules ont un réticulum endoplasmique granuleux ainsi qu'un appareil de Golgi très développés en rapport avec leur fonction de synthèse élevée des composants matriciels, des myofilaments périphériques pour leur fonction contractile, des Gap jonctions entre elles leur permettant de communiquer les unes avec les autres ce qui permet de synchroniser leur contraction et des liaisons avec la matrice extracellulaire dénommées « fibronexus ». Ces caractéristiques aboutiraient à la création d'un micro-organe contractile qui en se contractant permettrait la contraction de la plaie <a href="#Hinz, 2007" class='spip_ancre'>#Hinz, 2007</a>.</p> <dl class='spip_document_273 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH375/web-site-francaisjonction-dermo-epidermique-dans-phn-sur-nude-no2075-z-cicelle-l-epid-en-arriere-b67dd.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 92.6 ko' /></dt> </dl><dl class='spip_document_103 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH375/Tissu-de-granulation-fibronectin-et-actin-7j-et-3semwebsite-2241f.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 101.4 ko' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:350px;'><strong>Marquage en immunofluorescence indirecte de la fibronectine et de l'actine du tissu de granulation, 7 jours et 3 semaines après création de la plaie au centre d'un greffon de peau humaine sur la souris nude.</strong></dt> <dd class='spip_doc_descriptif' style='width:350px;'>On peut observer qu'à 7 jours après création de la plaie, le tissu de granulation est riche en fibronectine et en cellules positives pour l'actine alors qu'à 3 semaines, le marquage pour la fibronectine est plus diffus et celui pour l'actine est limité au vaisseaux sanguins et à l'épiderme. </dd> </dl><p align=justify>Les myofibroblases sont issus de la transformation réversible de fibroblastes qui est dépendante de la tension à laquelle ces cellules sont soumises. In vivo, les fibroblastes peuvent contenir de l'actine dans leur cortex mais elles ne contiennent pas de fibres de stress et ne forment pas de complexes d'adhésion de type « fibronexus » avec la matrice extracellulaire. Au cours de la cicatrisation, la différenciation des fibroblastes en myofibroblastes se feraient en deux étapes (<a href="http://www.nature.com/nrm/journal/v3/n5/fig_tab/nrm809_F2.html" class='spip_out' rel='external'>voir figure : le modèle en deux étapes de la différenciation du myofibroblaste</a>) [<a href="#Tomasek et al, 2002" class='spip_ancre'>#Tomasek et al, 2002</a>) :</p> <p align=justify> (1) lors de leur migration au sein de la plaie, les fibroblastes vont répondre aux changements dans la composition, l'organisation et les propriétés mécaniques de la matrice extracellulaire et aux cytokines libérées par les cellules inflammatoires en exprimant de novo des faisceaux de filaments contractiles sous la forme de fibres de stress contenant l'actine et qui se terminent par des complexes d'adhésion appelés fibronexus ; on dénomme ces fibroblastes activés, proto-myofibroblastes.</p> <p align=justify> (2) sous l'augmentation du stress mécanique, les proto-myofibroblastes vont ensuite se transformer en myofibroblastes en exprimant de novo l' α –SMA. La production d' α -SMA est contrôlée par l'action conjointe du TGFb1, de protéines spécialisées de la matrice extracellulaire telles que le variant d'épissage de la fibronectine, ED-A FN et par l'action mécanique micro environnementale. L' α –SMA en s'incorporant dans les fibres de stress augmente fortement l'activité contractile des cellules fibroblastiques et déclenche la phase contractile du remodelage tissulaire.</p> <h4 class="spip" id="outil_sommaire_8"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>1.4.2 La compaction du collagène</h4><p align=justify>Les fibroblastes et les myofibroblastes synthétisent de grandes quantités de collagène principalement de type I et III au sein de la plaie. En histologie ou en microscopie électronique, on observe que les fibres de collagène au sein du tissu de granulation mature sont organisées très régulièrement en faisceaux parallèles à la surface cutanée. L'hypothèse émise par (<a href="#Ehrlich et Hunt en 2012" class='spip_ancre'>#Ehrlich et Hunt en 2012</a>) est que les microfilaments cytoplasmiques des fibroblastes liés aux fibres de collagène par l'intermédiaire des fibronexus tractent celles-ci à la surface de la cellule mettant les fibres de collagène au contact les unes avec les autres ; celles-ci s'auto assembleraient ensuite en faisceaux réguliers produisant des fibres de collagène plus épaisses organisées le long des axes de traction. Ce phénomène expliquerait la compaction du tissu, sa stabilisation et son organisation.</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_9"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>2. Formation du néoderme</h3> <p>Lorsque la plaie s'est rétractée, les myofibroblastes vont entrer en apoptose et le tissu de granulation devient un tissu essentiellement composé de fibres de collagène de type I et III organisées en faisceaux parallèles à la surface épidermique avec une faible densité de fibroblastes. Une nouvelle vague de fibroblastes issus de la zone non lésée vont alors migrer au sein de ce tissu pour le remodeler en un néoderme.</p> <p align=justify>Ce processus en deux étapes a pu être démontré en utilisant le <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?rubrique28" class='spip_in'>modèle de la peau humaine transplantée sur la souris nude</a> .Ainsi, en étudiant <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?article8" class='spip_in'>la cicatrisation de la peau humaine transplantée sur la souris "nude</a>, après création d'une plaie dermo-épidermique au centre du greffon, nous avons observé que la peau humaine transplantée est capable de reconstruire les trois compartiments qui la constituent, c'est à dire l'épiderme, le derme, et la <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot118' name='mot118_21' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>jonction dermo-épidermique</span><span class="gl_js" title="jonction dermo-épidermique"> </span><span class="gl_jst" title="La jonction dermo-épidermique également dénommée membrane basale épidermique, est la région acellulaire qui sépare le derme de l'épiderme."> </span></a>. De plus, l'utilisation des anticorps spécifiques d'espèce a permis de montrer qu'il était possible de dissocier clairement deux étapes dans la reconstruction du tissu conjonctif en montrant que le tissu de granulation est un tissu transitoire produit par des cellules également transitoires, les myofibroblastes, qui ne sont pas des cellules humaines issues du derme humain environnant non lésé. Le tissu de granulation sera finalement remplacé par un néoderme humain produit par des cellules humaines issues du derme voisin non lésé.</p> <dl class='spip_document_120 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH375/Website-francais-tissu-de-granulation-vers-neoderme-6-sem-234f3.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 108.8 ko' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:350px;'><strong>Réorganisation du tissu de granulation en néoderme dans le modèle de la peau humaine transplantée sur la souris nude :</strong></dt> <dd class='spip_doc_descriptif' style='width:350px;'>Dans ces figures, les anticorps utilisés pour ces marquages par immunofluorescence indirecte sont spécifiques des composants d'origine humaine et ne marquent pas ceux de souris. Les antigènes détectés par les anticorps apparaissent en jaune-vert et l'ensemble du tissu est coloré en rouge par le bleu Evans. On peut donc voir que, 6 semaines après la création de la plaie, l'épiderme reconstruit marqué par l'anticorps anti-HLA-ABC est humain alors que le tissu de granulation est négatif et donc d'origine murine. A ce stade, l'anticorps anti-vimentine humaine marque des cellules dans l'épiderme reconstruit mais pas encore dans le tissu de granulation sous—jacent ; ceux sont des mélanocytes humains et des cellules de Langerhans. A 9 semaines après la création de la plaie, on observe des cellules positives pour la vimentine humaine sous l'épiderme reconstruit ; ces cellules ont synthétisé du collagène de type I humain. Cela représente le début de la production du néoderme humain. </dd> </dl> <p>Par la suite, ce processus de reconstruction du tissu conjonctif dermique en deux étapes a pu être également démontré dans le même modèle mais en pratiquant des plaies n'impliquant qu'une partie superficielle du derme (<a href="#Rossio-Pasquier, 1999" class='spip_ancre'>#Rossio-Pasquier, 1999</a>). Il est probable que c'est ce qui se produit dans le processus cicatriciel de la peau chez l'homme.</p> <p>La reconstruction du néoderme semble débuter lorsque la réépidermisation à la surface du tissu de granulation et la rétraction de la plaie sont achevées, c'est à dire environ 3 à 6 semaines après la plaie. Elle commence par la migration de cellules fibroblastiques issues de la zone non lésée au sein la partie supérieure du tissu de granulation juste sous l'épiderme reconstruit. Puis, ces fibroblastes vont remodeler la matrice extracellulaire du tissu de granulation en la remplaçant par celle d'un tissu conjonctif néodermique moins rigide, plus élastique ; celui-ci est composé, entre autres, d'un réseau de fibres de collagène de type I et III , isolées et orientées le plus souvent perpendiculairement ou obliquement par rapport à la jonction dermo-épidermique et de fines <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot94' name='mot94_22' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>fibres élastiques</span><span class="gl_js" title="fibres élastiques<br />fibre élastique"> </span><span class="gl_jst" title="Les fibres élastiques, responsables des propriétés élastiques de la peau, peuvent être visualisées par des colorations histologiques (orcéine). Trois sortes de fibres, dénommées respectivement, fibres oxytalanes, fibres d'élaunine, et fibres élastiques matures proprement dites sont distinguées en fonction de leur contenu en microfibrilles faites de fibrilline-1 et en un composé amorphe additionnel, l'élastine. Les fibres oxytalanes, exclusivement constituées de microfibrilles, sont localisées dans le derme et forment de fines arborisations perpendiculaires à la jonction dermo-épidermique. Les fibres d'élaunine et les fibres élastiques matures contiennent respectivement soit peu ou beaucoup de substance amorphe. Les fibres d'élaunine sont organisées en un plexus sous-papillaire parallel à la jonction dermo-épidermique anastomosé avec les fibres oxytalanes et les fibres élastiques maturesplus épaisses du derme réticulaire.<br /><br />C'est l'élastine qui confère aux fibres élastiques leur élasticité et leur résilience et permet à la peau de reprendre sa position d'origine quand elle est pincée ou étirée. La partie microfibrillaire de la fibre élastique est principalement composée de fibrillin-1. Les fibres élastiques sont structurées pour maintenir leur fonction élastique pour la durée de la vie. Toutefois, diverses enzymes (métalloprotéases matricielles, sérine protéases) ont la capacité de couper les molécules de la fibre élastique. Une perte de l'élasticité en raison de la dégradation des fibres élastiques est un facteur majeur contribuant aux changements dégénératifs dans la peau abimée par l'exposition solaire."> </span></a> néoformées. Cette réorganisation du derme est un processus long qui se compte en mois, voire en années.</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_10"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>Bibliographie</h3> <p><a name="Abe et al, 2001"></a><a href="http://www.jimmunol.org/content/166/12/7556.long" class='spip_out' rel='external'>Abe R, Donnelly SC, Peng T, Bucala R, Metz CN. Peripheral blood fibrocytes :<br class='autobr' /> differentiation pathway and migration to wound sites. J Immunol. 2001 Jun<br class='autobr' /> 15 ;166(12):7556-62. PubMed PMID : 11390511.</a></p> <p><a name="Démarchez et al, 1987"></a>Démarchez M, Hartmann DJ, Herbage D, Ville G, Pruniéras M. Wound healing of<br class='autobr' /> human skin transplanted onto the <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot67' name='mot67_23' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>nude mouse</span><span class="gl_js" title="nude mouse"> </span><span class="gl_jst" title="The nude mouse is a hairless mutant discovered in 1962 by N.R. Grist, but that was described in detail only in 1966 by S. Flanagan that gave it the name &laquo; nude &raquo; due to its lack of body hair. <br /><br /> <span class="csfoo htmla"></span><dl class="spip_document_136 spip_documents spip_documents_center"> <dt><img src="IMG/jpg/souris-nude-web-3.jpg" width="800" height="511" alt="JPEG - 62.7 ko" /></dt> <dt class="spip_doc_titre" style="width:350px;"><strong>Pathogen-free congenitally athymic nude mouse, Swiss nu/nu. </strong></dt> </dl><span class="csfoo htmlb"></span> <br /> In addition to the absence of hairs, the nude mice had a low fecundity and a high mortality in both male and female. It is only in 1968 that E Pantelouris has reported that these mice had a rudimentary thymus or no thymus. It is this unique characteristic that made the athymic nude mouse very popular as a tool in immunology and cancerology.<br />The interest raised by this new mutation was linked to the key role played by the thymus in the generation of mature T lymphocytes. The lack of thymus and of mature T lymphocytes lead to the unability to develop a large number of immune responses, such as antibody production, cell- mediated immune responses, delayed type hypersensitivity reactions, killing of virus-infected or malignant cells, and of major interest for our studies, graft rejection."> </span></a>. II. An immunohistological and<br class='autobr' /> ultrastructural study of the epidermal basement membrane zone reconstruction and <br class='autobr' /> connective tissue reorganization. Dev Biol. 1987 May ;121(1):119-29. PubMed PMID : <br class='autobr' /> 3552786.</p> <p>Desmoulière A, Chaponnier C, Gabbiani G. Tissue repair, contraction, and the myofibroblast. Wound Repair Regen. 2005 Jan-Feb ;13(1):7-12. Review. PubMed PMID : 15659031.</p> <p><a name="Ehrlich et Hunt en 2012"></a><a href="http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3839005/pdf/wound.2011.0311.pdf" class='spip_out' rel='external'>Ehrlich HP, Hunt TK. Collagen Organization Critical Role in Wound Contraction. Adv Wound Care (New Rochelle). 2012 Feb ;1(1):3-9. Review.</a></p> <p><a name="Hinz, 2007"></a><a href="http://www.nature.com/jid/journal/v127/n3/pdf/5700613a.pdf" class='spip_out' rel='external'>Hinz B. Formation and function of the myofibroblast during tissue repair. J Invest Dermatol. 2007 Mar ;127(3):526-37. Review.</a></p> <p><a name="Rossio-Pasquier, 1999"></a>Rossio-Pasquier P, Casanova D, Jomard A, Démarchez M.<br class='autobr' /> Wound healing of human skin transplanted onto the nude mouse after a superficial excisional injury : human dermal reconstruction is achieved in several steps by<br class='autobr' /> two different fibroblast subpopulations.<br class='autobr' /> Arch Dermatol Res. 1999 Nov ;291(11):591-9.</p> <p><a name="Tomasek et al, 2002"></a>Tomasek JJ, Gabbiani G, Hinz B, Chaponnier C, Brown RA. Myofibroblasts and<br class='autobr' /> mechano-regulation of connective tissue remodelling. Nat Rev Mol Cell Biol. 2002 <br class='autobr' /> May ;3(5):349-63. Review. PubMed PMID : 11988769.</p></div> La phase inflammatoire de la cicatrisation cutanée http://biologiedelapeau.fr/spip.php?article78 http://biologiedelapeau.fr/spip.php?article78 2014-05-04T18:06:18Z text/html fr Michel Démarchez cicatrisation macrophage/macrophages mastocyte/mastocytes fibroblastes/fibroblaste peau humaine épiderme derme kératinocyte/kératinocytes microcirculation cutanée/réseau vasculaire cutané hémostase plaquette sanguine/plaquettes sanguines spasme vasculaire coagulation inflammation thrombine histamine système des kinines /kinine système du complément fibrine <p>Dans un article précédent La phase vasculaire de la cicatrisation cutanée, nous avons vu que suite à une lésion cutanée avec rupture des vaisseaux superficiels, on observe une réaction locale immédiate, l'hémostase, qui est accompagnée d'une vasoconstriction rapide, et qui a essentiellement pour but l'arrêt du saignement . Le sang qui s'est échappé des vaisseaux endommagés vers le tissu environnant va coaguler et former la croute qui va isoler provisoirement le tissu cutané lésé de l'environnement. Dans (...)</p> - <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?rubrique42" rel="directory">Régénération et cicatrisation de la peau</a> / <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot65" rel="tag">cicatrisation</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot91" rel="tag">macrophage/macrophages</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot93" rel="tag">mastocyte/mastocytes</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot98" rel="tag">fibroblastes/fibroblaste</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot115" rel="tag">peau humaine</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot116" rel="tag">épiderme</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot117" rel="tag">derme</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot119" rel="tag">kératinocyte/kératinocytes</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot150" rel="tag">microcirculation cutanée/réseau vasculaire cutané</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot211" rel="tag">hémostase</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot212" rel="tag">plaquette sanguine/plaquettes sanguines </a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot213" rel="tag">spasme vasculaire</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot215" rel="tag">coagulation</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot219" rel="tag">inflammation</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot220" rel="tag">thrombine</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot221" rel="tag">histamine</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot222" rel="tag">système des kinines /kinine</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot223" rel="tag">système du complément</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot224" rel="tag">fibrine</a> <div class='rss_chapo'><p align=justify>Dans un article précédent <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?article77" class='spip_in'>La phase vasculaire de la cicatrisation cutanée</a>, nous avons vu que suite à une lésion cutanée avec rupture des vaisseaux superficiels, on observe une réaction locale immédiate, l'<a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot211' name='mot211_0' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>hémostase</span><span class="gl_js" title="hémostase"> </span><span class="gl_jst" title="Lorsque la plaie cutanée touche le derme, les vaisseaux sanguins sont atteints et il y a un saignement dans la plaie qui doit être stoppé le plus rapidement possible ; c'est le rôle de l'hémostase qui comporte 3 étapes principales :<br /><br />• L'hémostase primaire qui se déroule en 3 temps, Le spasme vasculaire, l'adhésion plaquettaire et l'agrégation plaquettaire pour aboutir à la formation du clou plaquettaire (=thrombus blanc)<br /><br />• La coagulation ou hémostase secondaire qui va renforcer le clou plaquettaire par la production du caillot sanguin composé de globules rouges et autres cellules sanguines emprisonnés dans un réseau de fibrine<br /><br />• La fibrinolyse qui a pour but d'empêcher l'extension du caillot sanguin puis sa résorption en dégradant le réseau de fibrine."> </span></a>, qui est accompagnée d'une vasoconstriction rapide, et qui a essentiellement pour but l'arrêt du saignement . Le sang qui s'est échappé des vaisseaux endommagés vers le tissu environnant va coaguler et former la croute qui va isoler provisoirement le tissu cutané lésé de l'environnement. Dans l'article qui suit, nous décrivons la phase inflammatoire du processus de <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot65' name='mot65_1' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>cicatrisation</span><span class="gl_js" title="cicatrisation"> </span><span class="gl_jst" title=""> </span></a> cutanée qui a pour but majeur d'empêcher l'infection, de nettoyer la plaie des débris cellulaires et de préparer la phase de reconstruction.</p></div> <div class='rss_texte'><div class="cs_sommaire cs_sommaire_sans_fond" id="outil_sommaire"> <div class="cs_sommaire_inner"> <div class="cs_sommaire_titre_sans_fond"> Sommaire </div> <div class="cs_sommaire_corps"> <ul> <li><a title="1. Les signes cliniques de l'inflammation" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_0">1. Les signes cliniques de l'inflammation</a></li> <li><a title="2. Le rôle de l'inflammation" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_1">2. Le rôle de l'inflammation</a></li> <li><a title="3. Le contenu de la réponse inflammatoire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_2">3. Le contenu de la réponse inflammatoire</a></li> <li><a title="4. Les composants cellulaires de l'infiltrat inflammatoire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_3">4. Les composants cellulaires de l'infiltrat inflammatoire</a></li> <li><a title="5. Les médiateurs chimiques de l'inflammation" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_4">5. Les médiateurs chimiques de l'inflammation</a></li> <li><a title="Bibliographie" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_5">Bibliographie</a></li> </ul> </div> </div> </div><h3 class="spip" id="outil_sommaire_0"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>1. Les signes cliniques de l'<a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot219' name='mot219_0' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>inflammation</span><span class="gl_js" title="inflammation"> </span><span class="gl_jst" title="L'inflammation est un ensemble de réactions générées par l'organisme en réponse à une agression : plaie, infection, allergie, ... ."> </span></a></h3><p align=justify>Cliniquement, la réaction inflammatoire se caractérise par les 4 signes cardinaux de Celsius (1<sup class="typo_exposants">er</sup> siècle) : « Rubor et tumor cum calore et dolore » (rougeur et gonflement avec chaleur et <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot123' name='mot123_1' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>douleur</span><span class="gl_js" title="nociception<br />douleur"> </span><span class="gl_jst" title="La nociception est le processus sensoriel à l'origine du message nerveux qui provoque la douleur."> </span></a>) mais également par un 5<sup class="typo_exposants">e</sup> signe : « functio laesa » (perte de fonction) ajouté par Galien quelques siècles plus tard. La rougeur et la chaleur résultent de l'augmentation locale du débit sanguin en raison de la vasodilatation des vaisseaux adjacents à la plaie. Le gonflement ou œdème est du à la fuite plasmatique suite à une augmentation de la perméabilité des vaisseaux. Cet œdème qui comprime les fibres nerveuses locales est responsable de la douleur. La brèche cutanée due à la blessure entraine la perte de la fonction barrière normalement remplie par la peau. </p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_1"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>2. Le rôle de l'inflammation</h3><p align=justify>L'inflammation a pour but majeur de faire venir sur la zone lésée, des phagocytes et des protéines plasmatiques qui pourront</p> <p align=justify>• Isoler, inactiver ou détruire les éléments étrangers</p> <p align=justify>• Eliminer les débris cellulaires</p> <p align=justify>• Préparer le terrain pour permettre la réparation du tissu endommagé</p> <p align=justify>Au niveau de la plaie et à sa périphérie, il se forme un exsudat inflammatoire composé de :</p> <p align=justify>• <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot224' name='mot224_2' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>Fibrine</span><span class="gl_js" title="fibrine"> </span><span class="gl_jst" title="La fibrine est une protéine filamenteuse dérivant du fibrinogène sous l'action de la thrombine lors de la coagulation sanguine."> </span></a> issue de la cascade de <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot215' name='mot215_3' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>coagulation</span><span class="gl_js" title="coagulation"> </span><span class="gl_jst" title="Le caillot sanguin englobe le clou plaquettaire, le renforçant et colmatant encore plus solidement la brèche vasculaire. Il est formé de globules rouges et autres cellules sanguines incluses dans un réseau composé majoritairement de fibrine mais également de fibronectine plasmatique, de thrombospondine, et de vitronectine (=thrombus rouge).<br /><br />La coagulation nécessite la présence de cellules, notamment les cellules endothéliales, les monocytes et les fibroblastes qui sont capables d'exprimer le facteur tissulaire (FT), sous l'action de diverses cytokines ou de facteurs physico-chimiques. Les plaquettes et les fibroblastes vont également secréter un certain nombre de facteurs qui peuvent amplifier la coagulation.<br /><br />La production du caillot de fibrine résulte d'une cascade de réactions impliquant les facteurs de coagulation du plasma et dont l'étape finale est la conversion du fibrinogène, une protéine plasmatique soluble produite par le foie, en fibrine, une molécule filamenteuse insoluble. Cette transformation est catalysée par la thrombine, une enzyme activée au niveau de la lésion. La thrombine existe sous une forme inactive, la prothrombine qui sera rendu active sous l'action d'un autre facteur de coagulation, le facteur X, également présent dans le plasma sous une forme inactive et devant également être activé. Et ainsi de suite, … (voir figure ci-dessous)<br />JPEG - 107.2 ko<br />La cascade de coagulation implique 12 facteurs plasmatiques pour aboutir finalement, sous l'action de la thrombine, à la conversion du fibrinogène en fibrine. A l'exception de ces deux derniers facteurs, la prothrombine et les autres précurseurs sont tous transformés en enzymes protéolytiques quand ils sont convertis sous leur forme active.<br /><br />Suite à des observations in vitro, il était classiquement admis que cette cascade de coagulation peut être déclenchée par la voie intrinsèque qui déclenche la coagulation dans un vaisseau lésé ou la voie extrinsèque qui est initiée lors d'une lésion tissulaire par des facteurs tissulaires et aboutit à la coagulation du sang qui s'est déversé dans les tissus par la brèche vasculaire. Ces deux voies se déroulent habituellement ensemble dans le cas d'une lésion cutanée<br /><br />• La voie intrinsèque implique des facteurs sanguins et comporte 7 étapes (voir schéma ci-dessous), la première consistant en l'activation du facteur XII (=facteur de Hageman) lorsque celui-ci entre en contact avec le collagène dénudé d'un vaisseau lésé. Le déclenchement de la cascade de coagulation et la formation du clou plaquettaire sont donc concomitantes.<br /><br />• La voie extrinsèque est plus courte, ne comportant que 4 étapes, la thromboplastine (= facteur III), un complexe protéique produit par le tissu agressé, activant directement le facteur X et court-circuitant ainsi les étapes antérieures de la voie intrinsèque.<br /><br />Plus récemment, il a été montré que, in vivo, l'élément déclenchant de la coagulation est le facteur tissulaire (FT) qui est le récepteur membranaire de très haute affinité pour le facteur VII (pour plus de détails, voir L'hémostase). Lors d'une brèche vasculaire, FT qui est exprimé à la surface des cellules musculaires lisses de la paroi vasculaire et des fibroblastes rentre en contact avec le sang et active le facteur VII via son récepteur. Si il est en excés, le facteur VII activera directement le facteur X, si il est en plus faible quantité, le complexe [FT-Facteur VII] activera le facteur IX, qui en présence de son cofacteur, le facteur VIII, activera le facteur X, qui induira la transformation de la prothrombine en thrombine.<br /><br />Lorsque le caillot est formé, les plaquettes emprisonnées vont induire une rétraction du réseau de fibrine, ce qui va provoquer un rapprochement des bords de la lésion. Durant ce phénomène de contraction, du liquide est expurgé ; celui-ci, dénommé sérum, est du plasma sans les précurseurs des facteurs de coagulation et sans le fibrinogène qui ont été convertis pendant la coagulation."> </span></a></p> <p align=justify>• Fluides issus des vaisseaux adjacents en raison d'une augmentation de la perméabilité vasculaire et contenant de l'eau, des sels minéraux, des protéines, des anticorps, du fibrinogène, et des précurseurs de l'inflammation</p> <p align=justify>• Cellules inflammatoires (neutrophiles, monocytes et lymphocytes) attirées sur le site de la lésion par chimiotactisme et émigrant par diapédèse à travers la paroi des vaisseaux situés à la périphérie de la plaie.</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_2"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>3. Le contenu de la réponse inflammatoire</h3><p align=justify>Suite à une lésion cutanée, on observe les événements suivants :</p> <p align=justify><strong>Une défense immédiate par les <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot91' name='mot91_4' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>macrophages</span><span class="gl_js" title="macrophage<br />macrophages"> </span><span class="gl_jst" title="Les macrophages sont dérivés de la moelle osseuse. Ils se différencient en monocytes dans le sang, puis en macrophages dans le derme où ils perdent leur potentiel prolifératif. Ils ont la capacité de phagocyter les débris cellulaires et les pathogènes, de les digérer ou de les appréter et de présenter les antigénes apprétés aux lymphocytes et autres cellules immunitaires pour déclencher une réponse immunitaire spécifique. Les macrophages secrétent également une large gamme de facteurs impliqués dans la régulation des réponses immunitaires et le développement de l'inflammation ; ils peuvent produire des enzymes hydrolytiques, des composants du système du complément, et une large gamme de facteurs solubles tels que l'interleukine-1, certaines prostaglandines, de l'interféron, et des facteurs de croissance. Ils expriment à leur surface des récépteurs pour des lymphokines qui induisent leur activation."> </span></a> résidents</strong> localement dans le tissu qui vont limiter l'invasion microbienne en phagocytant les microbes étrangers.</p> <p align=justify><strong>Une vasodilatation locale</strong> permettant un apport sanguin accru qui est en grande partie due à l'action de l'<a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot221' name='mot221_5' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>histamine</span><span class="gl_js" title="histamine"> </span><span class="gl_jst" title="L'histamine est un médiateur préformé synthétisé par les plaquettes puis par les mastocytes et les basophiles ; elle joue un rôle majeur dans l'augmentation de la perméabilité vasculaire et la relaxation vasculaire."> </span></a> libérée lors de la dégranulation des <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot93' name='mot93_6' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>mastocytes</span><span class="gl_js" title="mastocyte<br />mastocytes"> </span><span class="gl_jst" title="C'est Von Recklinhausen qui a décrit initialement le mastocyte en 1863 mais, quelques années plus tard, Paul Ehrlich décrivit plus en détail la morphologie de ces cellules métachromatiques et leur dégranulation et c'est également qui leur donna leur nom actuel. Pensant que les granules cytoplasmiques correspondaient à des produits de phagocytose et considérant les granules comme le reflet de la richesse nutritionnelle locale, il les baptisa « mastzellen » pour « cellules bien nourries » ; « mastzellen » est devenu « mast cell » en Anglais et « mastocyte » en Français. Les mastocytes dérivent de la moelle osseuse et, dans la peau, sont absents de l'épiderme et sont présents dans le derme avec une densité de 7000 à 20000 par mm3. Ils sont préférentiellement localisés à proximité des vaisseaux sanguins, des corpuscules nerveux, et des annexes épidermiques (follicules pilo-sébacés et glandes sudorales.<br /><br />En microscopie optique, le mastocyte est une cellule mononucléée de 8 à 20 µm de diamètre, avec une forme variable (ronde, ovalaire, polygonale, étoilée ou fusiforme), avec de nombreuses expansions cytoplasmiques ; son noyau est souvent central et relativement important (jusqu'à 50 % du volume de la cellule) avec un ou deux nucléoles. Son cytoplasme est basophile ou incolore rempli de très nombreuses granulations colorées en violet foncé par la coloration de May-Grunwald Giemsa. A la différence des autres cellules du tissu conjonctif (fibroblaste, par exemple), les organites comme les mitochondries, le réticulum endoplasmique et les ribosomes libres sont rares. Par contre, l'appareil de Golgi est bien développé car il est responsable de la synthèse et de l'organisation des granules mastocytaires. Ces granules (d'un diamètre de 0.2 à 0.6um) sont limités par une simple membrane périgranulaire et leur morphologie varie en fonction de leur degré de maturation et de l'espèce animale considérée (forme amorphe, granulaire, filamenteuse, lamellaire, ou paracristalline). Les mastocytes humains montrent des structures lamellaires concentriques et d'éventuelles configurations cristallines. La présence de ces granules et leur composition font du mastocyte un unité exocrine à part entière.<br /><br />Le mastocyte a de nombreuses ressemblances structurales et fonctionnelles avec le granulocyte basophile qui dérive comme lui d'un même précurseur commun myéloide et posséde comme le mastocyte des granulations métachromasiques dans son cytoplasme. Toutefois, leur inter-relations sont mal comprises. Contrairement au mastocyte, les basophiles achèvent leur maturation dans la moëlle osseuse, puis circulent dans le sang pour finalement mourir dans les tissus. Le basophile perd son potentiel de prolifération, une fois sa maturation acquise. A l'inverse, le mastocyte peut proliférer et se différencier dans les tissus périphériques.<br /><br />Les fonctions des mastocytes sont liées essentiellement aux propriétés de leurs granules. Ceux-ci sont composés de médiateurs préformés comme l'histamine, l'héparine, des facteurs chimiotactiques, des protéases et des glycosaminoglycannes (héparine, sulfate de chondroitine). Suite à la libération de ces derniers, des médiateurs néoformés, essentiellement des métabolites de l'acide arachidonique et le PAF (pour Platelet Activating Factor) vont être sécrétés. Les premiers comme l'histamine, participent à la phase immédiate de la réaction, tandis que les facteurs néoformés permettent la mise en place d'une phase tardive et accentuent l'action des médiateurs préformès en recrutant les cellules de l'inflammation (éosinophiles, neutrophiles, monocytes, lymphocytes, et plaquettes sanguines). Les mastocytes libèrent également un ensemble de cytokines (GM-CSF, IL-3, IL-4, ...) qui vont amplifier ou moduler l'inflammation.<br /><br />Les mastocytes expriment à leur surface le récepteur de haute affinité des IgE, et l'activation du mastocyte qui aboutit à sa dégranulation, peut être induite par l'aggrégation de ces récepteurs par des complexes IgE-allergènes. Indépendamment de cette dégranulation liée aux IgE, certains facteurs sécrétés par des lymphocytes T peuvent induire, en présence de l'antigène, une libération de médiateurs par le mastocyte. En particulier, un facteur nommé HRF (pour Histamine Releasing Factor) pourrait amplifier de façon non spécifique les réactions d'hypersensibilité de type I en induisant la libération d'histamine.<br /><br />Les mastocytes sont impliqués dans de nombreuses dermatoses dont les plus connues sont : l'urticaire, l'allergie de contact, la dermatite atopique et le psoriasis.<br /><br /><strong>Bibliographie</strong><br /><br /><a href="http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3723719/pdf/nihms477613.pdf" class="spip_out" rel="external">Wulff BC, Wilgus TA. Mast cell activity in the healing wound : more than meets <br />the eye ? Exp Dermatol. 2013 Aug ;22(8):507-10. doi : 10.1111/exd.12169. Epub 2013<br />Jun 27. Review. PubMed PMID : 23802591 ; PubMed Central PMCID : PMC3723719.</a><br /><br /><a href="http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4115062/pdf/nihms595503.pdf" class="spip_out" rel="external">Douaiher J, Succar J, Lancerotto L, Gurish MF, Orgill DP, Hamilton MJ, Krilis <br />SA, Stevens RL. Development of mast cells and importance of their tryptase and<br />chymase serine proteases in inflammation and wound healing. Adv Immunol.<br />2014 ;122:211-52. doi : 10.1016/B978-0-12-800267-4.00006-7. Review. PubMed PMID :<br />24507159 ; PubMed Central PMCID : PMC4115062.</a>"> </span></a>. Ceci provoque un afflux sanguin plus important et une arrivée de nouveaux leucocytes et de protéines plasmatiques mais également un ralentissement local de la circulation sanguine, ce qui facilite la diapédèse.</p> <p align=justify><strong>Une augmentation de la perméabilité vasculaire</strong> par agrandissement des pores membranaires en raison de la contraction des cellules endothéliales de la membrane basale des vaisseaux, permettant ainsi une extravasation de protéines plasmatiques normalement cantonnées dans le vaisseau.</p> <dl class='spip_document_268 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH515/Les-etapes-de-l_inflammation-lors-de-la-cicatrisation-de-la-peau-f7e5e.jpg' width='500' height='515' alt='JPEG - 214 ko' /></dt> </dl><p align=justify><strong>La formation d'un œdème</strong> localement qui est du à l'arrivée des protéines plasmatiques dans le liquide interstitiel ce qui augmente la pression colloïde osmotique dans le tissu et à l'augmentation du débit sanguin qui entraine celle de la pression des capillaires, ce qui favorise la filtration et s'oppose à la réabsorption de liquide par les capillaires locaux. L'ensemble de ces événements aboutit à un déséquilibre dans les échanges de liquide qui est la cause de l'œdème.</p> <p align=justify><strong>L'isolement de la zone lésée</strong> par la formation de caillots de fibrine dans le liquide interstitiel qui vont entourer les cellules endommagées et les éléments microbiens, ralentissant ainsi ou empêchant la pénétration de microbes étrangers à l'organisme. Dans les heures qui suivent la blessure, une croute va se constituer à la surface externe de la lésion, l'isolant de l'environnement extérieur. Elle résulte de la déshydratation du caillot de fibrine, des cellules inflammatoires et des microbes qu'il englobe et d'une partie du <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot117' name='mot117_7' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>derme</span><span class="gl_js" title="derme"> </span><span class="gl_jst" title="Le derme est une des trois couches constitutives de la peau comprise entre l'épiderme et l'hypoderme. C'est un tissu conjonctif qui est principalement composé d'une matrice extracellulaire produite par des fibroblastes, la principale population cellulaire dermique."> </span></a> et de l'<a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot116' name='mot116_8' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>épiderme</span><span class="gl_js" title="épiderme"> </span><span class="gl_jst" title="L'épiderme, est la couche la plus superficielle de la peau. C'est un épithélium squameux stratifié kératinisé qui se renouvelle continuellement. Les kératinocytes représente la population majoritaire des cellules épidermiques (90 à 95 %). Les autres types cellulaires sont les mélanocytes, les cellules de Langerhans et les cellules de Merkel. L'épiderme ne contient ni vaisseau sanguin ni vaisseau lymphatique, mais renferme de nombreuses terminaisons nerveuses libres. La fonction primaire de l'épiderme est de produire la couche cornée qui forme une couche protectrice semi-perméable permettant la vie terrestre, en empèchant la perte en eau, en maintenant une hydratation satisfaisante de la peau et en évitant une hyperhydratation."> </span></a> immédiatement adjacent à la plaie. La croute sera par la suite éliminée lorsque l'épiderme se sera reconstruit sous elle. L'élimination d'une partie du derme avec la croute sera à l'origine, par la suite, d'une légère dépression de la peau au niveau de la zone cicatrisée.</p> <p align=justify><strong>Une émigration des cellules inflammatoires</strong> qui se produit dans l'heure à partir des vaisseaux à proximité de la lésion : les neutrophiles sont les premiers arrivés, suivis, 8 à 12 h plus tard par les monocytes qui vont se transformer localement en macrophages matures en une dizaine d'heures. Les cellules de l'infiltrat inflammatoire vont ensuite migrer vers le tissu lésé par chimiotactisme en suivant un gradient de concentration de médiateurs inflammatoires produit au niveau de la lésion.</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_3"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>4. Les composants cellulaires de l'infiltrat inflammatoire</h3><p align=justify>• Les cellules inflammatoires résidentes de la peau, macrophages et mastocytes vont être les premières à intervenir dans le processus inflammatoire déclenché par la création de la plaie.</p> <p align=justify>• Les <strong>mastocytes</strong> résidents dans la peau à proximité de la lésion vont dégranuler. Des expériences de déplétion de ces cellules avant la création d'une blessure, ont montré qu'elles pouvaient être impliquées dans la modulation de l'infiltration des neutrophiles, l'augmentation de la perméabilité vasculaire et le taux de fermeture de la plaie (pour revue voir <a href="#Wilgus and Wulff, 2014" class='spip_ancre'>#Wilgus and Wulff, 2014</a>).</p> <p align=justify>• Dans les heures qui suivent la création de la plaie, les <strong>neutrophiles</strong> migrent par diapédèse dans la plaie pour, à 24h, représenter près de 50% des cellules de la lésion. Un grand nombre de neutrophiles sont piégés avec les plaquettes dans le caillot sanguin où ils vont libérer des facteurs qui vont amplifier l'agrégation plaquettaire, la coagulation et vont attirer d'autres cellules inflammatoires par chimiotactisme. Les neutrophiles vont détruire les agents pathogènes et éliminer les débris cellulaires en les phagocytant et en libérant toute une batterie de substances antimicrobiennes (<a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot130' name='mot130_9' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>ROS</span><span class="gl_js" title="espèces réactives de l'oxygène<br />dérivés réactifs de l'oxygène<br />DROs<br />ROS"> </span><span class="gl_jst" title="Les DROs comprennent l'oxygène singulet (<sup class="typo_exposants">1</sup>O<sub>2</sub>), l'anion superoxyde (O2<sup class="typo_exposants">.- </sup>), le radical hydroxyle (<sup class="typo_exposants">•</sup>OH), le peroxyde d'hydrogène (H<sub>2</sub>O<sub>2</sub>), et l'ozone (O<sup class="typo_exposants">3</sup>). Selon les auteurs, ils incluent également le monoxyde d'azote (NO<sup class="typo_exposants">•</sup>), l'anion peroxynitrite (ONOO-), également désignés espèces réactives de l'azote, et les radicaux peroxyles (RO<sup class="typo_exposants">•</sup> et ROO<sup class="typo_exposants">•</sup>)."> </span></a>, peptides cationiques, eicosanoides) et de protéases (élastases, cathepsine G, protéinase 3, …). (pour revue voir <a href="#Wilgus et al, 2013" class='spip_ancre'>#Wilgus et al, 2013</a>)</p> <p align=justify>• Les <strong>monocytes</strong> sont recrutés en même temps que les neutrophiles sur le site de la lésion où ils vont se différencier en <strong>macrophages</strong>(pour revue, voir <a href="#Rodero et Khosrotehrani, 2010" class='spip_ancre'>#Rodero et Khosrotehrani, 2010</a>). Ils sont attirés dans la zone lésée par l'action de molécules secrétées localement par les plaquettes du caillot sanguin, les <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot119' name='mot119_10' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>kératinocytes</span><span class="gl_js" title="kératinocyte<br />kératinocytes"> </span><span class="gl_jst" title="Les kératinocytes représente la population majoritaire des cellules épidermiques (90 à 95 %)."> </span></a> hyperprolifératifs, les <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot98' name='mot98_11' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>fibroblastes</span><span class="gl_js" title="fibroblastes<br />fibroblaste"> </span><span class="gl_jst" title="Les fibroblastes sont d'origine mésenchymateuse et constituent la catégorie cellulaire la plus nombreuse dans le derme normal. La fonction principale des fibroblastes est de produire ou de dégrader et donc d'organiser les composants de la matrice extracellulaire avec laquelle, ils interagissent par l'intermédiaire de récepteurs membranaires de type intégrine. Les fibroblastes ont une forte activité synthétique ; ils sécrètent du collagène, de l'élastine, de la fibrilline, de la substance fondamentale, des facteurs de croissance et des enzymes dont des collagénases et des inhibiteurs de protéases matricielles pour dégrader la matrice extracellulaire, la renouveler et la réorganiser. Un même fibroblaste est capable de secréter plus d'un type de collagène et de l'élastine simultanément."> </span></a> en bordure de la plaie, et par les autres cellules inflammatoires déjà présentes sur le site. Alors que les neutrophiles disparaissent au bout de quelques jours, étant eux-mêmes phagocytés par les macrophages, ces derniers continuent à s'accumuler dans la zone lésée. Les macrophages jouent un rôle majeur à tous les stades de la <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot65' name='mot65_12' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>cicatrisation</span><span class="gl_js" title="cicatrisation"> </span><span class="gl_jst" title=""> </span></a>. Leur phénotype fonctionnel dépend du microenvironnement de la lésion et évolue au cours du processus cicatriciel. Au cours de la phase inflammatoire, les macrophages sont activés et exercent des fonctions pro-inflammatoires de présentation d'antigène, de phagocytose et de production d'un cocktail de cytokines inflammatoires (IL-1, IL-6, TNFalpha) et de facteurs de croissance qui accélère le processus cicatriciel. Ils vont nettoyer la plaie en tuant et digérant les pathogènes, en éliminant les débris cellulaires, les plaquettes et les neutrophiles morts. Ils vont participer à l'initiation de la phase réparatrice en produisant des substances chimiotactiques qui vont stimuler la prolifération et la migration des kératinocytes, des fibroblastes et des cellules endothéliales, et favoriser l'angiogenèse et la production du <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot63' name='mot63_13' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>tissu de granulation</span><span class="gl_js" title="tissu de granulation"> </span><span class="gl_jst" title="Le tissu de granulation est un tissu transitoire riche en vaisseaux et en cellules qui, au cours de la cicatrisation d'une plaie, commence à se former au cours des dernières phases de l'inflammation. Son rôle est de combler transitoirement la perte de substance tissulaire et de servir de substrat pour la migration des kératinocytes lors de la ré-épidermisation de la plaie."> </span></a> dans la zone lésée .</p> <p align=justify>• Les<strong> lymphocytes</strong> apparaissent tardivement dans la plaie (à partir de 7 jours), lorsque celle-ci est déjà refermée par la croûte cicatricielle. Ils sont présents lors de la phase de remodelage où ils représentent le type cellulaire le plus fréquent. Ceux sont des cytokines telles que l'IFN gamma et des chimiokines, telles que MCP-1, essentiellement secrétés par les macrophages qui vont les faire migrer vers la lésion. Ils vont également intervenir si l'infection de la plaie n'a pu être contrôlée par les autres cellules inflammatoires.</p> <dl class='spip_document_270 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH744/capture_tableau_fonctions_et_mediateurs_de_l_infiltat_inflammatoire-5bb14.png' width='500' height='744' alt='PNG - 36.7 ko' /></dt> </dl><h3 class="spip" id="outil_sommaire_4"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>5. Les médiateurs chimiques de l'inflammation</h3><p align=justify>• L'<strong>histamine</strong> est un médiateur préformé synthétisé par les plaquettes puis par les mastocytes et les basophiles ; elle joue un rôle majeur dans l'augmentation de la perméabilité vasculaire et la relaxation vasculaire.</p> <p align=justify>• La <strong><a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot220' name='mot220_14' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>thrombine</span><span class="gl_js" title="thrombine"> </span><span class="gl_jst" title="La thrombine est l'enzyme clé de la coagulation qui transforme le fibrinogène soluble en brins de fibrine insolubles, active le facteur XIII, ainsi que les facteurs V et VIII de la coagulation et participe à l'activation des plaquettes."> </span></a></strong> est l'enzyme clé de la coagulation qui transforme le fibrinogène soluble en brins de fibrine insolubles, active le facteur XIII, ainsi que les facteurs V et VIII de la coagulation et participe à l'activation des plaquettes. Sa production est dépendante de la sécrétion de thromboplastines par des cellules lésées qui vont déclencher l'action d'une enzyme, la prothrombinase qui en présence d'ions calcium va catalyser la transformation de la prothrombine (=facteur II) en thrombine. La thrombine est mitogène pour les lymphocytes, et les fibroblastes. Elle a également un effet sur les cellules endothéliales en stimulant la production de prostacycline, de PDGF, de l'inhibiteur du plasminogène, et l'expression du PAF et en induisant la redistribution de la P sélectine à la surface de ces cellules. Cette dernière action va contribuer au rolling (adhésion lâche) des leucocytes à la surface des cellules endothéliales.</p> <p align=justify>• <strong>Les produits de dégradation de la fibrine</strong> (PDFs) produits sous l'action de la thrombine induisent une augmentation de la perméabilité vasculaire et attirent par chimiotactisme, des neutrophiles, des monocytes et des fibroblastes sur le site de la lésion.</p> <p align=justify>• La <strong>sérotonine (= 5-HT)</strong> est présente dans de nombreux types cellulaires impliquées dans l'inflammation, tels que les monocytes/macrophages, les mastocytes (chez les rongeurs mais pas chez l'homme) et les lymphocytes. Les <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot212' name='mot212_15' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>plaquettes sanguines</span><span class="gl_js" title="plaquette sanguine<br />plaquettes sanguines"> </span><span class="gl_jst" title="Les plaquettes sanguines jouent un rôle majeur dans l'hémostase. Ceux ne sont pas des cellules proprement dites mais des fragments cellulaires issues du bourgeonnement de grandes cellules appelées mégacaryocytes. Une plaquette est une portion de mégacaryocyte consistant en une vésicule composée d'une portion de cytoplasme enveloppée dans une partie de la membrane cellulaire."> </span></a> peuvent être considérées comme un réservoir mobile de sérotonine.</p> <p align=justify>• Les <strong>métabolites de l'acide arachidonique, prostaglandines et leucotriènes</strong>, sont produits à partir de l'acide arachidonique relargué des phospholipides de la membrane cellulaire sous l'action de la phospholipase A2 ; l'acide arachidonique est ensuite converti en prostaglandines par une cyclo-oxygénase (Cox-1 ou Cox-2), ou en leucotriènes par la 5-lipoxygénase. Les prostaglandines ont une action rapide et les leucotriènes une action plus lente. Ils peuvent être produits localement, par exemple, par les mastocytes, les cellules endothéliales ou les macrophages. Ils vont agir à divers niveaux de la réponse inflammatoire. Par exemple :</p> <p align=justify>o La prostacycline (PGI2) est un inhibiteur de l'agrégation plaquettaire et un vasodilatateur</p> <p align=justify>o Le TxA2 stimule l'agrégation plaquettaire et la vasoconstriction des vaisseaux lésés</p> <p align=justify>o Les prostaglandines PGE2, PGF2a et PGD2 sont des vaso-relaxants et augmentent la perméabilité vasculaire</p> <p align=justify>o Les leucotriénes, LtC4, LtD4, et LtE4 induisent une vasoconstriction et augmentent la perméabilité vasculaire ; LtC4, LtD4induisent la secrétion de PAF par les cellules endothéliales</p> <p>o Le leucotriène LtB4 contribue à la diapédèse des neutrophiles en stimulant leur adhésion aux cellules endothéliales.</p> <p align=justify>• Le <strong> PAF (pour Platelet Activating Factor)</strong> ou facteur d'activation plaquettaire est un médiateur lipidique secrété par les neutrophiles qui a la capacité d'induire, à très faible concentration l'agrégation plaquettaire et une vasodilatation.</p> <p align=justify>• Les <strong>cytokines</strong> jouent un rôle majeur dans le déclenchement et la régulation de la réponse inflammatoire ((pour revue, voir Barrientos et al., 2008). Elles peuvent être produites par un grand nombre de cellules distinctes (monocytes/macrophages, cellules endothéliales, kératinocytes, fibroblastes, …) et un type cellulaire peut produire plusieurs types de cytokine. Elles peuvent agir sur plusieurs types de cellules (=pléiotropie) et plusieurs cytokines peuvent avoir la même action sur une même cellule (= redondance). Ces propriétés rendent complexe l'analyse de l'action des cytokines dans la réponse inflammatoire. Schématiquement, on peut distinguer deux classes de cytokines associées à deux types opposés d'action, soit pro-inflammatoires, soit anti-inflammatoires.</p> <p align=justify>o Dans la première classe dite pro-inflammatoire, on trouve l'IL-1béta, l'IL-6, l'IL-12, le TNF-alpha, et les interférons, principalement, l'IFN-gamma. Elles vont participer au recrutement des cellules inflammatoires en induisant l'adhésion des leucocytes à l'endothélium, en participant à l'attraction des cellules inflammatoires sur le site de la lésion par chimiotactisme et en stimulant leur dégranulation. Elles augmentent la synthèse de prostacycline et de PAF</p> <p align=justify>o La deuxième classe comprend l'IL-1Ra, l'IL-4, l'IL-10, l'IL-13, et le TGF-béta qui vont réguler ou inhiber la production et l'action des cytokines pro-inflammatoires.</p> <p align=justify>• L'<strong>acide nitrique</strong> produits par les cellules endothéliales activées et les macrophages induit une vasodilatation des vaisseaux et augmente la perméabilité vasculaire.</p> <p align=justify>• Le <strong><a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot223' name='mot223_16' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>système du complément</span><span class="gl_js" title="système du complément"> </span><span class="gl_jst" title="• Le <strong>système du complément</strong> regroupe 35 protéines sériques, 12 étant impliquées directement dans l'élimination des pathogénes, les autres régulant l'activité de ces dernières."> </span></a></strong> regroupe 35 protéines sériques, 12 étant impliquées directement dans l'élimination des pathogénes, les autres régulant l'activité de ces dernières.( Pour revue voir : système du complément Wikipedia-><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_du_compl%C3%A9ment" class='spip_out' rel='external'>http://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C...</a>] ou <a href="http://www.pharmaetudes.com/ressources/cours%20internat/section2/28-complement-et-inflammation.pdf" class='spip_out' rel='external'>Complément et inflammation</a>). Il est activé par le facteur de Hageman (=facteur XII) ou la présence de bactéries ou de corps étrangers à l'organisme. Il va stimuler l'inflammation et l'opsonisation et la formation du complexe d'attaque membranaire va provoquer la lyse des cellules étrangères. Les fragments C3a et C5a sont chimiotactiques pour les neutrophiles et les monocytes ; ils stimulent la libération d'histamine augmentant ainsi indirectement la perméabilité vasculaire et induisent la sécrétion des leucotriènes Lt-C4 et Lt-D4. Le C5a induit l'adhésion des leucocytes à l'endothélium des vaisseaux sanguins. Le C3b est une opsonine qui se lie de façon non spécifique à des récepteurs d'une cellule étrangère et de façon spécifique à ceux des cellules phagocytaires, facilitant ainsi la reconnaissance de la cellule étrangère par les phagocytes et permettant qu'elle soit éliminée plus rapidement.</p> <p align=justify>• Le <strong><a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot222' name='mot222_17' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>système des kinines</span><span class="gl_js" title="système des kinines<br />kinine"> </span><span class="gl_jst" title="Le système des kinines est un ensemble mal délimité de protéines sanguines, composé de grosses protéines, de petits polypeptides et d'un groupe d'enzymes qui activent ou désactivent les composés."> </span></a></strong> est un ensemble mal délimité de protéines sanguines, composé de grosses protéines, de petits polypeptides et d'un groupe d'enzymes qui activent ou désactivent les composés (pour revue voir <a href="http://www.jle.com/e-docs/00/04/0B/F0/article.phtml" class='spip_out' rel='external'>MT Cardo, 2005</a>. L'activation de ce système aboutit à la production de la bradykinine qui est un puissant vasodilatateur, augmente la perméabilité vasculaire, active le système du complément et la <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot214' name='mot214_18' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>fibrinolyse</span><span class="gl_js" title="fibrinolyse"> </span><span class="gl_jst" title="La fibrinolyse a pour but d'empêcher l'extension du caillot sanguin puis sa résorption en dégradant le réseau de fibrine."> </span></a> et attire par chimiotactisme les neutrophiles et les monocytes.</p> <p align=justify>• Les <strong>facteurs de croissance</strong> sont des protéines produites par les cellules endothéliales, les plaquettes, les neutrophiles, les macrophages, les lymphocytes et d'autres cellules en bordure de la plaie (pour revue, voir Barrientos et al., 2008). Ces protéines stimulent la prolifération des cellules mais peuvent également favoriser leur migration. Par exemple, le TGFbéta produit par les plaquettes, les neutrophiles, les macrophages va stimuler la migration des monocytes et augmenter la synthèse et la secrétion d'autres facteurs de croissance, tels que le TNFalpha, l'IL-1 et le PDGF. Le PDGF et le GM-CSF sont des facteurs chimiotactiques pour les neutrophiles, les monocytes,et les fibroblastes.</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_5"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>Bibliographie</h3> <p><a href="http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1524-475X.2008.00410.x/pdf" class='spip_out' rel='external'>Barrientos S, Stojadinovic O, Golinko MS, Brem H, Tomic-Canic M. Growth factors and cytokines in wound healing. Wound Repair Regen. 2008 Sep-Oct ;16(5):585-601.</a></p> <p><a href="http://www.nature.com/jid/journal/v127/n3/pdf/5700701a.pdf" class='spip_out' rel='external'>Eming SA, Krieg T, Davidson JM. Inflammation in wound repair : molecular and cellular mechanisms. J Invest Dermatol. 2007 Mar ;127(3):514-25.</a></p> <p><a name="Wilgus et al, 2013"></a><a href="http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3763227/pdf/wound.2012.0383.pdf" class='spip_out' rel='external'>Wilgus TA, Roy S, McDaniel JC. Neutrophils and Wound Repair : Positive Actions and Negative Reactions. Adv Wound Care (New Rochelle). 2013 Sep ;2(7):379-388. Review.</a></p> <p><a name="Rodero et Khosrotehrani, 2010"></a><a href="http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2933384/pdf/ijcep0003-0643.pdf" class='spip_out' rel='external'>Rodero MP, Khosrotehrani K. Skin wound healing modulation by macrophages. Int J Clin Exp Pathol. 2010 Jul 25 ;3(7):643-53. Review.</a></p> <p><a name="Wilgus and Wulff, 2014"></a><a href="http://biologiedelapeau.fr/[http:/www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3985512/pdf/wound.2013.0457.pdf" class='spip_out'>Wilgus TA, Wulff BC. The Importance of Mast Cells in Dermal Scarring. Adv Wound Care (New Rochelle). 2014 Apr 1 ;3(4):356-365. Review.</a></p></div> La phase vasculaire de la cicatrisation cutanée http://biologiedelapeau.fr/spip.php?article77 http://biologiedelapeau.fr/spip.php?article77 2014-04-19T17:59:10Z text/html fr Michel Démarchez cicatrisation macrophage/macrophages fibroblastes/fibroblaste peau humaine épiderme derme microcirculation cutanée/réseau vasculaire cutané hémostase plaquette sanguine/plaquettes sanguines spasme vasculaire fibrinolyse coagulation inflammation thrombine <p align=justify>La phase vasculaire est la réponse immédiate de l'organisme lors du processus de cicatrisation d'une plaie cutanée. Elle a essentiellement pour but l'arrêt du saignement également dénommé hémostase. Elle s'accompagne d'une vasoconstriction rapide qui favorise l'hémostase. Le sang qui s'est échappé des vaisseaux lésés vers le tissu endommagé va coaguler et former la croute qui va isoler provisoirement le tissu cutané lésé de l'environnement.</p> - <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?rubrique42" rel="directory">Régénération et cicatrisation de la peau</a> / <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot65" rel="tag">cicatrisation</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot91" rel="tag">macrophage/macrophages</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot98" rel="tag">fibroblastes/fibroblaste</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot115" rel="tag">peau humaine</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot116" rel="tag">épiderme</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot117" rel="tag">derme</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot150" rel="tag">microcirculation cutanée/réseau vasculaire cutané</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot211" rel="tag">hémostase</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot212" rel="tag">plaquette sanguine/plaquettes sanguines </a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot213" rel="tag">spasme vasculaire</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot214" rel="tag">fibrinolyse</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot215" rel="tag">coagulation</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot219" rel="tag">inflammation</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot220" rel="tag">thrombine</a> <div class='rss_chapo'><p align=justify>La phase vasculaire est la réponse immédiate de l'organisme lors du processus de <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot65' name='mot65_0' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>cicatrisation</span><span class="gl_js" title="cicatrisation"> </span><span class="gl_jst" title=""> </span></a> d'une plaie cutanée. Elle a essentiellement pour but l'arrêt du saignement également dénommé <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot211' name='mot211_1' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>hémostase</span><span class="gl_js" title="hémostase"> </span><span class="gl_jst" title="Lorsque la plaie cutanée touche le derme, les vaisseaux sanguins sont atteints et il y a un saignement dans la plaie qui doit être stoppé le plus rapidement possible ; c'est le rôle de l'hémostase qui comporte 3 étapes principales :<br /><br />• L'hémostase primaire qui se déroule en 3 temps, Le spasme vasculaire, l'adhésion plaquettaire et l'agrégation plaquettaire pour aboutir à la formation du clou plaquettaire (=thrombus blanc)<br /><br />• La coagulation ou hémostase secondaire qui va renforcer le clou plaquettaire par la production du caillot sanguin composé de globules rouges et autres cellules sanguines emprisonnés dans un réseau de fibrine<br /><br />• La fibrinolyse qui a pour but d'empêcher l'extension du caillot sanguin puis sa résorption en dégradant le réseau de fibrine."> </span></a>. Elle s'accompagne d'une vasoconstriction rapide qui favorise l'hémostase. Le sang qui s'est échappé des vaisseaux lésés vers le tissu endommagé va coaguler et former la croute qui va isoler provisoirement le tissu cutané lésé de l'environnement.</p></div> <div class='rss_texte'><div class="cs_sommaire cs_sommaire_sans_fond" id="outil_sommaire"> <div class="cs_sommaire_inner"> <div class="cs_sommaire_titre_sans_fond"> Sommaire </div> <div class="cs_sommaire_corps"> <ul> <li><a title="1. L'hémostase primaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_0">1. L'hémostase primaire</a> <ul> <li><a title="1.1 Le spasme vasculaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_1">1.1 Le spasme vasculaire</a></li> <li><a title="1.2 La formation du clou plaquettaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_2">1.2 La formation du clou plaquettaire</a></li></ul></li> <li><a title="2. La formation du caillot sanguin" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_3">2. La formation du caillot sanguin</a></li> <li><a title="3. La fibrinolyse" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_4">3. La fibrinolyse</a></li> <li><a title="Bibliographie" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_5">Bibliographie</a></li> </ul> </div> </div> </div><p align=justify>Lorsque la plaie cutanée touche le <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot117' name='mot117_0' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>derme</span><span class="gl_js" title="derme"> </span><span class="gl_jst" title="Le derme est une des trois couches constitutives de la peau comprise entre l'épiderme et l'hypoderme. C'est un tissu conjonctif qui est principalement composé d'une matrice extracellulaire produite par des fibroblastes, la principale population cellulaire dermique."> </span></a>, les vaisseaux sanguins sont atteints et il y a un saignement dans la plaie qui doit être stoppé le plus rapidement possible ; c'est le rôle de l'<a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot211' name='mot211_1' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>hémostase</span><span class="gl_js" title="hémostase"> </span><span class="gl_jst" title="Lorsque la plaie cutanée touche le derme, les vaisseaux sanguins sont atteints et il y a un saignement dans la plaie qui doit être stoppé le plus rapidement possible ; c'est le rôle de l'hémostase qui comporte 3 étapes principales :<br /><br />• L'hémostase primaire qui se déroule en 3 temps, Le spasme vasculaire, l'adhésion plaquettaire et l'agrégation plaquettaire pour aboutir à la formation du clou plaquettaire (=thrombus blanc)<br /><br />• La coagulation ou hémostase secondaire qui va renforcer le clou plaquettaire par la production du caillot sanguin composé de globules rouges et autres cellules sanguines emprisonnés dans un réseau de fibrine<br /><br />• La fibrinolyse qui a pour but d'empêcher l'extension du caillot sanguin puis sa résorption en dégradant le réseau de fibrine."> </span></a> qui comporte 3 étapes principales :</p> <p>• <strong>L'hémostase primaire</strong> qui se déroule en 3 temps, Le <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot213' name='mot213_2' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>spasme vasculaire</span><span class="gl_js" title="spasme vasculaire"> </span><span class="gl_jst" title="Les vaisseaux sectionnés ou déchirés dans la zone lésée vont se contracter immédiatement réduisant ainsi la perte de sang et favorisant l'accolement des surfaces endothéliales et l'interaction des plaquettes sanguines avec l'endothélium lésé. Cette <i>vasoconstriction locale</i> est de faible durée (15 à 60 secondes) et va ralentir la fuite sanguine le temps que les autres réactions hémostatiques se mettent en place."> </span></a>, l'adhésion plaquettaire et l'agrégation plaquettaire pour aboutir à la formation du clou plaquettaire (=thrombus blanc)</p> <p>• La <strong><a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot215' name='mot215_3' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>coagulation</span><span class="gl_js" title="coagulation"> </span><span class="gl_jst" title="Le caillot sanguin englobe le clou plaquettaire, le renforçant et colmatant encore plus solidement la brèche vasculaire. Il est formé de globules rouges et autres cellules sanguines incluses dans un réseau composé majoritairement de fibrine mais également de fibronectine plasmatique, de thrombospondine, et de vitronectine (=thrombus rouge).<br /><br />La coagulation nécessite la présence de cellules, notamment les cellules endothéliales, les monocytes et les fibroblastes qui sont capables d'exprimer le facteur tissulaire (FT), sous l'action de diverses cytokines ou de facteurs physico-chimiques. Les plaquettes et les fibroblastes vont également secréter un certain nombre de facteurs qui peuvent amplifier la coagulation.<br /><br />La production du caillot de fibrine résulte d'une cascade de réactions impliquant les facteurs de coagulation du plasma et dont l'étape finale est la conversion du fibrinogène, une protéine plasmatique soluble produite par le foie, en fibrine, une molécule filamenteuse insoluble. Cette transformation est catalysée par la thrombine, une enzyme activée au niveau de la lésion. La thrombine existe sous une forme inactive, la prothrombine qui sera rendu active sous l'action d'un autre facteur de coagulation, le facteur X, également présent dans le plasma sous une forme inactive et devant également être activé. Et ainsi de suite, … (voir figure ci-dessous)<br />JPEG - 107.2 ko<br />La cascade de coagulation implique 12 facteurs plasmatiques pour aboutir finalement, sous l'action de la thrombine, à la conversion du fibrinogène en fibrine. A l'exception de ces deux derniers facteurs, la prothrombine et les autres précurseurs sont tous transformés en enzymes protéolytiques quand ils sont convertis sous leur forme active.<br /><br />Suite à des observations in vitro, il était classiquement admis que cette cascade de coagulation peut être déclenchée par la voie intrinsèque qui déclenche la coagulation dans un vaisseau lésé ou la voie extrinsèque qui est initiée lors d'une lésion tissulaire par des facteurs tissulaires et aboutit à la coagulation du sang qui s'est déversé dans les tissus par la brèche vasculaire. Ces deux voies se déroulent habituellement ensemble dans le cas d'une lésion cutanée<br /><br />• La voie intrinsèque implique des facteurs sanguins et comporte 7 étapes (voir schéma ci-dessous), la première consistant en l'activation du facteur XII (=facteur de Hageman) lorsque celui-ci entre en contact avec le collagène dénudé d'un vaisseau lésé. Le déclenchement de la cascade de coagulation et la formation du clou plaquettaire sont donc concomitantes.<br /><br />• La voie extrinsèque est plus courte, ne comportant que 4 étapes, la thromboplastine (= facteur III), un complexe protéique produit par le tissu agressé, activant directement le facteur X et court-circuitant ainsi les étapes antérieures de la voie intrinsèque.<br /><br />Plus récemment, il a été montré que, in vivo, l'élément déclenchant de la coagulation est le facteur tissulaire (FT) qui est le récepteur membranaire de très haute affinité pour le facteur VII (pour plus de détails, voir L'hémostase). Lors d'une brèche vasculaire, FT qui est exprimé à la surface des cellules musculaires lisses de la paroi vasculaire et des fibroblastes rentre en contact avec le sang et active le facteur VII via son récepteur. Si il est en excés, le facteur VII activera directement le facteur X, si il est en plus faible quantité, le complexe [FT-Facteur VII] activera le facteur IX, qui en présence de son cofacteur, le facteur VIII, activera le facteur X, qui induira la transformation de la prothrombine en thrombine.<br /><br />Lorsque le caillot est formé, les plaquettes emprisonnées vont induire une rétraction du réseau de fibrine, ce qui va provoquer un rapprochement des bords de la lésion. Durant ce phénomène de contraction, du liquide est expurgé ; celui-ci, dénommé sérum, est du plasma sans les précurseurs des facteurs de coagulation et sans le fibrinogène qui ont été convertis pendant la coagulation."> </span></a> ou hémostase secondaire</strong> qui va renforcer le clou plaquettaire par la production du caillot sanguin composé de globules rouges et autres cellules sanguines emprisonnés dans un réseau de <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot224' name='mot224_4' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>fibrine</span><span class="gl_js" title="fibrine"> </span><span class="gl_jst" title="La fibrine est une protéine filamenteuse dérivant du fibrinogène sous l'action de la thrombine lors de la coagulation sanguine."> </span></a></p> <p>• La <strong><a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot214' name='mot214_5' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>fibrinolyse</span><span class="gl_js" title="fibrinolyse"> </span><span class="gl_jst" title="La fibrinolyse a pour but d'empêcher l'extension du caillot sanguin puis sa résorption en dégradant le réseau de fibrine."> </span></a></strong> qui a pour but d'empêcher l'extension du caillot sanguin puis sa résorption en dégradant le réseau de fibrine.</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_0"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>1. L'hémostase primaire</h3><h4 class="spip" id="outil_sommaire_1"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>1.1 Le spasme vasculaire</h4><p align=justify>Les vaisseaux sectionnés ou déchirés dans la zone lésée vont se contracter immédiatement réduisant ainsi la perte de sang et favorisant l'accolement des surfaces endothéliales et l'interaction des <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot212' name='mot212_6' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>plaquettes sanguines</span><span class="gl_js" title="plaquette sanguine<br />plaquettes sanguines"> </span><span class="gl_jst" title="Les plaquettes sanguines jouent un rôle majeur dans l'hémostase. Ceux ne sont pas des cellules proprement dites mais des fragments cellulaires issues du bourgeonnement de grandes cellules appelées mégacaryocytes. Une plaquette est une portion de mégacaryocyte consistant en une vésicule composée d'une portion de cytoplasme enveloppée dans une partie de la membrane cellulaire."> </span></a> avec l'endothélium lésé. Cette <i>vasoconstriction locale</i> est de faible durée (15 à 60 secondes) et va ralentir la fuite sanguine le temps que les autres réactions hémostatiques se mettent en place.</p> <h4 class="spip" id="outil_sommaire_2"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>1.2 La formation du clou plaquettaire</h4><p align=justify>Les plaquettes sanguines jouent un rôle majeur dans l'hémostase. Ceux ne sont pas des cellules proprement dites mais des fragments cellulaires issues du bourgeonnement de grandes cellules appelées mégacaryocytes. Une plaquette est une portion de mégacaryocyte consistant en une vésicule composée d'une portion de cytoplasme enveloppée dans une partie de la membrane cellulaire.</p> <dl class='spip_document_264 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH297/PLAQUETTE-SANGUINE-c59ef.jpg' width='500' height='297' alt='JPEG - 98 ko' /></dt> </dl><p align=justify>Les mégacaryocytes sont des cellules issues de la moelle osseuse, de la même lignée cellulaire que les globules rouges et les leucocytes. 1000 à 8000 plaquettes peuvent être générées à partir d'un mégacaryocyte. Les plaquettes ont une durée de vie de 8 à 10 jours et environ 200 milliards sont produites chaque jour chez un individu normal. On en trouve de 150 000 à 400 000 par ul de sang.</p> <p align=justify>Dans une situation normale les plaquettes n'adhèrent pas à l'endothélium des vaisseaux parce que l'endothélium des zones saines produit de la prostacycline qui inhibe l'agrégation plaquettaire. Mais lors d'une atteinte vasculaire, elles vont entrer en contact avec le <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot99' name='mot99_7' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>collagène</span><span class="gl_js" title="collagène<br />collagènes"> </span><span class="gl_jst" title="Les collagènes fibrillaires sont, de loin, les protéines les plus abondantes dans la peau humaine, constituant plus de 90% de son poids sec. Le collagène de type I représente 60 à 80% des collagènes du derme et de l'hypoderme alors que le collagène de type III compte pour 15 à 25% et le collagène de type V pour 2 à 5%. Les collagènes fibrillaires de type I, III, et V s'auto-assemblent en fibres plus épaisses qui forment un réseau tridimensionnel dans toute l'épaisseur du derme. Ils donnent à la peau sa force de résilience et sont essentiels à son intégrité tissulaire. Le réseau de collagène est organisé et maintenu sous une tension mécanique dynamique fourni par les fibroblastes responsable de sa production.<br /><br /> <br />Tous les collagènes fibrillaires sont caractérisés par la formation d'une triple hélice due à l'association de trois chaînes peptidiques. Chaque chaine polypeptidique est, à l'origine, synthétisée avec des acides aminés additionnels qui les rendent solubles. La triple hélice soluble dénommée pro-collagène est assemblée à l'intérieur du fibroblaste. Le pro-collagène est secrété par les fibroblastes et les peptides terminaux sont ensuite coupés par deux enzymes dans l'espace extracellulaire. L'excision de ces parties terminales produit du collagène qui s'assemble spontanément en grosses fibres qui sont enzymatiquement pontées.<br /><br /> <br />Les fibres réticulaires sont composées de collagène de type III et sont observées après une coloration à l'argent, au niveau de la jonction dermo-épidermique et des lames basales des vaisseaux sanguins, des nerfs et des adipocytes.<br /><br />Pour plus de détails, voir :<br /><br /> <ul class="spip"><li> <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Collag%C3%A8ne" class="spip_out" rel="external">Collagène Wikipedia</a><br /> <br /></li><li> <a href="http://pages.usherbrooke.ca/bcm-514-bl/3f.html" class="spip_out" rel="external">Biochimie des protéines BCM-514</a></li></ul>"> </span></a> mis à nu des parois vasculaires et des tissus lésés.</p> <dl class='spip_document_265 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH289/Formation-du-clou-plaquettaire-62627.jpg' width='500' height='289' alt='JPEG - 93 ko' /></dt> </dl><p align=justify>L'adhésion des plaquettes au collagène se fait par l'intermédiaire de la fibronectine et du facteur de von Willebrand issus du plasma et de l'endothélium des vaisseaux lésés. L'activation des plaquettes est causée par la liaison du facteur de von Willebrand à son récepteur GP Ib , ce qui induit leur adhésion et leur agrégation ainsi que le relargage de granules contenant de nombreux médiateurs, notamment le diphosphate d'adénosine. Ces substances vont induire l'expression de molécules d'adhésion à la surface des plaquettes circulant à proximité qui vont se coller aux premières plaquettes agrégées.L'agrégation se fait par l'intermédiaire du fibrinogène. Les GP IIbIIIa de surface vont changer de conformation et fixer le fibrinogène en présence de calcium. Le fibrinogène va établir des ponts entre les plaquettes provoquant une agrégation réversible qui sous l'action des enzymes et du contenu granulaire libérés par les plaquettes va se stabiliser sous une forme irréversible. Cet empilement de plaquettes va constituer le <strong>clou plaquettaire</strong> qui va former une barrière physique obturant les vaisseaux lésés et créant une barrière provisoire à la surface de la plaie. Les plaquettes vont produire des agents vasoconstricteurs qui amplifient le spasme vasculaire et libérer des substances facilitant la formation du caillot sanguin.</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_3"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>2. La formation du caillot sanguin</h3><p align=justify>Le caillot sanguin englobe le clou plaquettaire, le renforçant et colmatant encore plus solidement la brèche vasculaire. Il est formé de globules rouges et autres cellules sanguines incluses dans un réseau composé majoritairement de fibrine mais également de fibronectine plasmatique, de thrombospondine, et de vitronectine (=thrombus rouge).</p> <p align=justify>La coagulation nécessite la présence de cellules, notamment les cellules endothéliales, les monocytes et les <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot98' name='mot98_8' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>fibroblastes</span><span class="gl_js" title="fibroblastes<br />fibroblaste"> </span><span class="gl_jst" title="Les fibroblastes sont d'origine mésenchymateuse et constituent la catégorie cellulaire la plus nombreuse dans le derme normal. La fonction principale des fibroblastes est de produire ou de dégrader et donc d'organiser les composants de la matrice extracellulaire avec laquelle, ils interagissent par l'intermédiaire de récepteurs membranaires de type intégrine. Les fibroblastes ont une forte activité synthétique ; ils sécrètent du collagène, de l'élastine, de la fibrilline, de la substance fondamentale, des facteurs de croissance et des enzymes dont des collagénases et des inhibiteurs de protéases matricielles pour dégrader la matrice extracellulaire, la renouveler et la réorganiser. Un même fibroblaste est capable de secréter plus d'un type de collagène et de l'élastine simultanément."> </span></a> qui sont capables d'exprimer le facteur tissulaire (FT), sous l'action de diverses cytokines ou de facteurs physico-chimiques. Les plaquettes et les fibroblastes vont également secréter un certain nombre de facteurs qui peuvent amplifier la coagulation.</p> <p align=justify>La production du caillot de fibrine résulte d'une cascade de réactions impliquant les facteurs de coagulation du plasma et dont l'étape finale est la conversion du fibrinogène, une protéine plasmatique soluble produite par le foie, en fibrine, une molécule filamenteuse insoluble. Cette transformation est catalysée par la <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot220' name='mot220_9' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>thrombine</span><span class="gl_js" title="thrombine"> </span><span class="gl_jst" title="La thrombine est l'enzyme clé de la coagulation qui transforme le fibrinogène soluble en brins de fibrine insolubles, active le facteur XIII, ainsi que les facteurs V et VIII de la coagulation et participe à l'activation des plaquettes."> </span></a>, une enzyme activée au niveau de la lésion. La thrombine existe sous une forme inactive, la prothrombine qui sera rendu active sous l'action d'un autre facteur de coagulation, le facteur X, également présent dans le plasma sous une forme inactive et devant également être activé. Et ainsi de suite, … (voir figure ci-dessous)</p> <dl class='spip_document_266 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH566/Cascade-de-la-coagulation-aefed.jpg' width='500' height='566' alt='JPEG - 107.3 ko' /></dt> </dl><p align=justify>La cascade de coagulation implique 12 facteurs plasmatiques pour aboutir finalement, sous l'action de la thrombine, à la conversion du fibrinogène en fibrine. A l'exception de ces deux derniers facteurs, la prothrombine et les autres précurseurs sont tous transformés en enzymes protéolytiques quand ils sont convertis sous leur forme active.</p> <p align=justify>Suite à des observations<i> in vitro</i>, il était classiquement admis que cette cascade de coagulation peut être déclenchée par la voie intrinsèque qui déclenche la coagulation dans un vaisseau lésé ou la voie extrinsèque qui est initiée lors d'une lésion tissulaire par des facteurs tissulaires et aboutit à la coagulation du sang qui s'est déversé dans les tissus par la brèche vasculaire. Ces deux voies se déroulent habituellement ensemble dans le cas d'une lésion cutanée</p> <p align=justify>• La voie intrinsèque implique des facteurs sanguins et comporte 7 étapes (voir schéma ci-dessous), la première consistant en l'activation du facteur XII (=facteur de Hageman) lorsque celui-ci entre en contact avec le collagène dénudé d'un vaisseau lésé. Le déclenchement de la cascade de coagulation et la formation du clou plaquettaire sont donc concomitantes.</p> <p align=justify>• La voie extrinsèque est plus courte, ne comportant que 4 étapes, la thromboplastine (= facteur III), un complexe protéique produit par le tissu agressé, activant directement le facteur X et court-circuitant ainsi les étapes antérieures de la voie intrinsèque.</p> <p>Plus récemment, il a été montré que,<i> in vivo</i>, l'élément déclenchant de la coagulation est le facteur tissulaire (FT) qui est le récepteur membranaire de très haute affinité pour le facteur VII (pour plus de détails, voir <a href="http://www.urofrance.org/fileadmin/medias/fmc/2011-04-15_gestion-anticoagulants/01-hemostase.pdf" class='spip_out' rel='external'>L'hémostase</a>). Lors d'une brèche vasculaire, FT qui est exprimé à la surface des cellules musculaires lisses de la paroi vasculaire et des fibroblastes rentre en contact avec le sang et active le facteur VII via son récepteur. Si il est en excés, le facteur VII activera directement le facteur X, si il est en plus faible quantité, le complexe [FT-Facteur VII] activera le facteur IX, qui en présence de son cofacteur, le facteur VIII, activera le facteur X, qui induira la transformation de la prothrombine en thrombine.</p> <p align=justify>Lorsque le caillot est formé, les plaquettes emprisonnées vont induire une rétraction du réseau de fibrine, ce qui va provoquer un rapprochement des bords de la lésion. Durant ce phénomène de contraction, du liquide est expurgé ; celui-ci, dénommé sérum, est du plasma sans les précurseurs des facteurs de coagulation et sans le fibrinogène qui ont été convertis pendant la coagulation.</p> <dl class='spip_document_267 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH645/Formation-de-la-croute-cicatricielle-8510d.jpg' width='500' height='645' alt='JPEG - 255.6 ko' /></dt> </dl><p align=justify>Au niveau de la plaie dermo-épidermique, le caillot de fibrine, le contenu de l'exsudat inflammatoire ainsi que l'<a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot116' name='mot116_10' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>épiderme</span><span class="gl_js" title="épiderme"> </span><span class="gl_jst" title="L'épiderme, est la couche la plus superficielle de la peau. C'est un épithélium squameux stratifié kératinisé qui se renouvelle continuellement. Les kératinocytes représente la population majoritaire des cellules épidermiques (90 à 95 %). Les autres types cellulaires sont les mélanocytes, les cellules de Langerhans et les cellules de Merkel. L'épiderme ne contient ni vaisseau sanguin ni vaisseau lymphatique, mais renferme de nombreuses terminaisons nerveuses libres. La fonction primaire de l'épiderme est de produire la couche cornée qui forme une couche protectrice semi-perméable permettant la vie terrestre, en empèchant la perte en eau, en maintenant une hydratation satisfaisante de la peau et en évitant une hyperhydratation."> </span></a> et le derme immédiatement adjacent à la plaie vont se déshydrater pour former, en quelques heures, une croûte inerte qui protège contre l'environnement extérieur en prévenant une plus grande déshydratation du tissu non lésé et en limitant la contamination microbienne. On observe donc une zone nécrotique au pourtour et en profondeur de la plaie dont l'étendue varie selon les conditions environnementales, moins étendue en présence d'un pansement occlusif qui conserve l'humidité et plus profonde lorsque la plaie est déshydratée par un jet d'air. La croûte sera par la suite éliminée lorsque l'épiderme se sera reconstruit sous elle. L'élimination d'une partie du derme avec la croûte sera à l'origine, par la suite, d'une légère dépression de la peau au niveau de la zone cicatrisée.</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_4"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>3. La fibrinolyse</h3><p align=justify>La <strong>fibrinolyse</strong> a pour but d'empêcher l'extension du caillot sanguin puis sa résorption en dégradant le réseau de fibrine. L'acteur principal de la fibrinolyse est le plasminogène qui est une substance circulante du sang synthétisée dans le foie. Le plasminogène va se transformer en plasmine sous l'action de différents facteurs. La plasmine est une enzyme protéolytique très puissante qui a la capacité de dégrader le réseau de fibrine et de détruire le fibrinogène ainsi que d'autres facteurs de coagulation.</p> <p align=justify>Le plasminogène est activé en plasmine sous l'action de deux types d'activateurs :</p> <p align=justify>- L'activateur du plasminogène (tPA) principalement synthétisé par les cellules endothéliales au niveau de la lésion.</p> <p align=justify>- L'urokinase produite au niveau du caillot sanguin, à partir de la pro-urokinase synthétisée par les cellules rénales et autres cellules parenchymateuses.</p> <p align=justify>Deux types d'inhibiteurs régulent la fibrinolyse :</p> <p align=justify>- L'alpha 2 macroglobuline et l'alpha 2 antiplasmine qui sont des inhibiteurs de la plasmine</p> <p align=justify>- Le PAI-1 et le PAI-2 qui sont respectivement des inhibiteurs le premier, du tPA et le deuxième,de l'urokinase.</p> <p align=justify>En l'absence de fibrine, le plasminogène et la pro-urokinase circule sous la forme de pro-enzymes inactives ou peu actives et le t-PA reste lié à son inhibiteur PAI-1. Par contre, dès que des traces de fibrines sont produites, les cellules endothéliales vont libérer du t-PA qui a une forte affinité pour la fibrine et va induire la transformation du plasminogéne en plasmine.De même en présence de fibrine, la pro-urokinase est activée en urokinase. Sous l'action de ces deux enzymes produites exactement au niveau du caillot de fibrine, celui-ci sera progressivement dégradé, en produits de dégradation divers dénommés PDF (pour Produit de Dégradation de la Fibrine). La plasmine libérée dans la circulation sanguine est rapidement neutralisée par l'alpha 2 macroglobuline et l'alpha 2 antiplasmine, ce qui limite son action au niveau du caillot sanguin.</p> <p align=justify>Tout au long de l'hémostase, il y a un équilibre permanent entre la coagulation et la fibrinolyse. Le but ultime de la fibrinolyse est de dissoudre le caillot sanguin, lorsque la réparation du tissu est achevée.</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_5"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>Bibliographie</h3> <p>Pour revue :</p> <p><a href="http://www.med.univ-montp1.fr/enseignement/cycle_1/PCEM2/mod-base/MB7_Bio_Med/Ressources_locales/HEMATO/H3_Hemostase-v2.pdf" class='spip_out' rel='external'>PHYSIOLOGIE DE L'HÉMOSTASE. J. F. Schved</a></p> <p><a href="http://www.urofrance.org/fileadmin/medias/fmc/2011-04-15_gestion-anticoagulants/01-hemostase.pdf" class='spip_out' rel='external'>L'hémostase</a></p> <p>Pour bibliographie étoffée</p> <p><a href="http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/86/77/77/PDF/Schaff_Mathieu_2012_ED414.pdf" class='spip_out' rel='external'>Thèse de Mathieu Schaff</a></p></div> La revascularisation des greffes de peau humaine http://biologiedelapeau.fr/spip.php?article51 http://biologiedelapeau.fr/spip.php?article51 2011-07-29T08:27:17Z text/html fr Michel Démarchez néovascularisation anastomose <p>L'origine des cellules endothéliales dans le greffon après la transplantation est depuis longtemps un sujet de débat. Il n'était pas clairement établi si la vascularisation du greffon se réalisait par pénétration de nouveaux vaisseaux en provenance du donneur (néovascularisation), par simple abouchement des vaisseaux de l'hôte avec ceux du transplant (anastomose) , ou par combinaison de ces deux mécanismes.</p> - <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?rubrique55" rel="directory">La cicatrisation de la peau humaine transplantée sur la souris nude</a> / <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot154" rel="tag">néovascularisation</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot155" rel="tag">anastomose</a> <div class='rss_chapo'><p align=justify>L'origine des cellules endothéliales dans le greffon après la transplantation est depuis longtemps un sujet de débat. Il n'était pas clairement établi si la vascularisation du greffon se réalisait par pénétration de nouveaux vaisseaux en provenance du donneur (<a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot154' name='mot154_0' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>néovascularisation</span><span class="gl_js" title="néovascularisation"> </span><span class="gl_jst" title="La néovascularisation d'un greffon , c'est la pénétration de nouveaux vaisseaux en provenance du donneur."> </span></a>), par simple abouchement des vaisseaux de l'hôte avec ceux du transplant (<a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot155' name='mot155_1' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>anastomose</span><span class="gl_js" title="anastomose"> </span><span class="gl_jst" title="L'anastomose , c'est le simple abouchement des vaisseaux de l'hôte avec ceux du transplant."> </span></a>) , ou par combinaison de ces deux mécanismes.</p> <dl class='spip_document_166 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/IMG/jpg/Web-francais-processus-de-revascularisation-2.jpg' width='800' height='600' alt='JPEG - 97.3 ko' /></dt> </dl> <p>Dans cet article, nous résumons une série de travaux qui ont apporté un nouvel éclairage sur le processus de vascularisation des greffes de <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot115' name='mot115_2' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>peau humaine</span><span class="gl_js" title="peau humaine"> </span><span class="gl_jst" title="La peau qu'on appelle également tégument (du latin tegumentum, couverture) est l'enveloppe de notre corps ; elle est en continuité avec les muqueuses qui recouvrent les cavités naturelles de notre organisme. Elle est également l'organe le plus visible et le plus vaste de notre organisme avec une surface de 1.8 m<sup class="typo_exposants">2</sup> et un poids de 3 kg en moyenne chez l'homme adulte de 70 kg."> </span></a> normale (<a href="#Demarchez et al., 1987" class='spip_ancre'>#Demarchez et al., 1987</a>) ou de deux types de peau reconstruite in vitro (<a href="#Demarchez et al., 1992" class='spip_ancre'>#Demarchez et al., 1992</a>) qui étaient composées de <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot119' name='mot119_3' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>kératinocytes</span><span class="gl_js" title="kératinocyte<br />kératinocytes"> </span><span class="gl_jst" title="Les kératinocytes représente la population majoritaire des cellules épidermiques (90 à 95 %)."> </span></a> humains déposés soit sur un équivalent de <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot117' name='mot117_4' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>derme</span><span class="gl_js" title="derme"> </span><span class="gl_jst" title="Le derme est une des trois couches constitutives de la peau comprise entre l'épiderme et l'hypoderme. C'est un tissu conjonctif qui est principalement composé d'une matrice extracellulaire produite par des fibroblastes, la principale population cellulaire dermique."> </span></a> (lattice) constitué par des <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot98' name='mot98_5' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>fibroblastes</span><span class="gl_js" title="fibroblastes<br />fibroblaste"> </span><span class="gl_jst" title="Les fibroblastes sont d'origine mésenchymateuse et constituent la catégorie cellulaire la plus nombreuse dans le derme normal. La fonction principale des fibroblastes est de produire ou de dégrader et donc d'organiser les composants de la matrice extracellulaire avec laquelle, ils interagissent par l'intermédiaire de récepteurs membranaires de type intégrine. Les fibroblastes ont une forte activité synthétique ; ils sécrètent du collagène, de l'élastine, de la fibrilline, de la substance fondamentale, des facteurs de croissance et des enzymes dont des collagénases et des inhibiteurs de protéases matricielles pour dégrader la matrice extracellulaire, la renouveler et la réorganiser. Un même fibroblaste est capable de secréter plus d'un type de collagène et de l'élastine simultanément."> </span></a> inclus dans un gel de <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot99' name='mot99_6' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>collagène</span><span class="gl_js" title="collagène<br />collagènes"> </span><span class="gl_jst" title="Les collagènes fibrillaires sont, de loin, les protéines les plus abondantes dans la peau humaine, constituant plus de 90% de son poids sec. Le collagène de type I représente 60 à 80% des collagènes du derme et de l'hypoderme alors que le collagène de type III compte pour 15 à 25% et le collagène de type V pour 2 à 5%. Les collagènes fibrillaires de type I, III, et V s'auto-assemblent en fibres plus épaisses qui forment un réseau tridimensionnel dans toute l'épaisseur du derme. Ils donnent à la peau sa force de résilience et sont essentiels à son intégrité tissulaire. Le réseau de collagène est organisé et maintenu sous une tension mécanique dynamique fourni par les fibroblastes responsable de sa production.<br /><br /> <br />Tous les collagènes fibrillaires sont caractérisés par la formation d'une triple hélice due à l'association de trois chaînes peptidiques. Chaque chaine polypeptidique est, à l'origine, synthétisée avec des acides aminés additionnels qui les rendent solubles. La triple hélice soluble dénommée pro-collagène est assemblée à l'intérieur du fibroblaste. Le pro-collagène est secrété par les fibroblastes et les peptides terminaux sont ensuite coupés par deux enzymes dans l'espace extracellulaire. L'excision de ces parties terminales produit du collagène qui s'assemble spontanément en grosses fibres qui sont enzymatiquement pontées.<br /><br /> <br />Les fibres réticulaires sont composées de collagène de type III et sont observées après une coloration à l'argent, au niveau de la jonction dermo-épidermique et des lames basales des vaisseaux sanguins, des nerfs et des adipocytes.<br /><br />Pour plus de détails, voir :<br /><br /> <ul class="spip"><li> <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Collag%C3%A8ne" class="spip_out" rel="external">Collagène Wikipedia</a><br /> <br /></li><li> <a href="http://pages.usherbrooke.ca/bcm-514-bl/3f.html" class="spip_out" rel="external">Biochimie des protéines BCM-514</a></li></ul>"> </span></a>, soit sur un derme humain acellulaire déépidermisé (DED).</p> <dl class='spip_document_147 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/IMG/jpg/Web-francais-DIFFERENTS-TYPES-DE-PEAU.jpg' width='800' height='600' alt='JPEG - 90.5 ko' /></dt> </dl></div> <div class='rss_texte'><div class="cs_sommaire cs_sommaire_sans_fond" id="outil_sommaire"> <div class="cs_sommaire_inner"> <div class="cs_sommaire_titre_sans_fond"> Sommaire </div> <div class="cs_sommaire_corps"> <ul> <li><a title="1. Origine des cellules endothéliales de la peau humaine greffée sur la souris nude : homme ou (...)" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_0">1. Origine des cellules endothéliales de la peau humaine greffée (...)</a></li> <li><a title="2. Le processus de revascularisation de la greffe de peau humaine normale" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_1">2. Le processus de revascularisation de la greffe de peau humaine (...)</a></li> <li><a title="3. Le processus de revascularisation de deux types de peau humaine reconstruite « in vitro (...)" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_2">3. Le processus de revascularisation de deux types de peau (...)</a></li> <li><a title="3.1 La peau reconstruite composée de kératinocytes humains cultivés sur un DED" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_3">3.1 La peau reconstruite composée de kératinocytes humains cultivés (...)</a></li> <li><a title="3.2 La peau reconstruite avec un équivalent de derme vivant" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_4">3.2 La peau reconstruite avec un équivalent de derme vivant</a></li> <li><a title="4. La revascularisation du derme au cours de la cicatrisation" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_5">4. La revascularisation du derme au cours de la cicatrisation</a></li> <li><a title="5. Conclusion" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_6">5. Conclusion</a></li> <li><a title="References" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_7">References</a></li> </ul> </div> </div> </div><p align=justify>Dans la peau, la paroi interne des vaisseaux est constituée par des cellules endothéliales reposant sur une <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot97' name='mot97_0' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>matrice extracellulaire</span><span class="gl_js" title="matrice extracellulaire"> </span><span class="gl_jst" title="La matrice extracellulaire est une structure complexe formée d'un réseau très organisé de fibres de collagène, de fibres élastiques et de fibres réticulaires"> </span></a>, ayant des points communs avec la membrane basale de la <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot118' name='mot118_1' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>jonction dermo-épidermique</span><span class="gl_js" title="jonction dermo-épidermique"> </span><span class="gl_jst" title="La jonction dermo-épidermique également dénommée membrane basale épidermique, est la région acellulaire qui sépare le derme de l'épiderme."> </span></a> et que nous appellerons membrane basale vasculaire. </p> <p align=justify>Afin de déterminer dans un premier temps, l'origine des cellules endothéliales dans le <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot117' name='mot117_2' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>derme</span><span class="gl_js" title="derme"> </span><span class="gl_jst" title="Le derme est une des trois couches constitutives de la peau comprise entre l'épiderme et l'hypoderme. C'est un tissu conjonctif qui est principalement composé d'une matrice extracellulaire produite par des fibroblastes, la principale population cellulaire dermique."> </span></a> greffé, nous avons appliqué la technique dite de double marquage qui est une variante plus sophistiqué du <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?article44" class='spip_in'>marquage par immunofluorescence indirecte</a>. Par cette méthode, il est possible de faire réagir sur la même coupe de tissu, deux anticorps différents et de les identifier par des couleurs distinctes avec deux autres anticorps respectivement couplés à la fluorescéine (qui émet une fluorescence verte) ou à la rhodamine (qui émet une fluorescence rouge). Comme la fluorescéine et la rhodamine ne sont pas excitées par des rayons <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot162' name='mot162_3' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>UV</span><span class="gl_js" title="rayonnement ultraviolet<br />UV<br />UVA<br />UVB<br />UVC"> </span><span class="gl_jst" title="Les rayonnements ultraviolets (UV) sont des rayonnements électromagnétiques dont la longueur d'onde est comprise entre 100 et 400 nm. Le spectre UV est sous‐divisé en 3 régions : les UVA (λ = 320–400 nm), les UVB (λ = 280–320 nm) et les UVC (λ = 100–280 nm)."> </span></a> de même longueur d'onde, il est possible grâce à des systèmes de filtres, d'exciter soit l'une, soit l'autre et donc de visualiser séparément sur une même coupe chacun des deux anticorps et, donc chacun des deux antigènes spécifiquement liés à l'un ou l'autre des anticorps. En résumé, par cette technique il est possible de localiser sur une même coupe deux antigènes différents présents, par exemple, sur deux types différents de cellules, ou sur un type de cellule et un composant de la matrice extracellulaire.</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_0"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>1. Origine des cellules endothéliales de la <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot115' name='mot115_4' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>peau humaine</span><span class="gl_js" title="peau humaine"> </span><span class="gl_jst" title="La peau qu'on appelle également tégument (du latin tegumentum, couverture) est l'enveloppe de notre corps ; elle est en continuité avec les muqueuses qui recouvrent les cavités naturelles de notre organisme. Elle est également l'organe le plus visible et le plus vaste de notre organisme avec une surface de 1.8 m<sup class="typo_exposants">2</sup> et un poids de 3 kg en moyenne chez l'homme adulte de 70 kg."> </span></a> greffée sur la souris nude : homme ou souris ?</h3><p align=justify>Dans un premier temps, nous avons voulu déterminer l'origine murine (de souris) ou humaine des cellules endothéliales dans la peau humaine greffée. Pour cela nous avons utilisé un anticorps non spécifique d'espèce produit chez le lapin, contre une protéine associée au Facteur VIII, qui reconnaissait spécifiquement les cellules endothéliales. Pour déterminer l'origine d'espèce (souris ou homme), nous avons employé des anticorps monoclonaux de souris qui identifiaient les cellules humaines. Ainsi le premier anticorps permettait de localiser les cellules endothéliales et le second de déterminer si elles étaient humaines. Pour révéler spécifiquement ces deux anticorps, nous avons employé un anticorps anti-anticorps de lapin couplé à la rhodamine et un anticorps anti-anticorps de souris couplé à la fluorescéine. Ainsi, les cellules endothéliales des deux espèces apparaissaient en rouge, les cellules endothéliales de souris uniquement en rouge et les cellules endothéliales humaines en rouge et en vert.</p> <p align=justify>Par cette méthode, nous avons pu vérifier que, avant greffe, les cellules endothéliales de la peau humaine, repérées avec l'anticorps anti-Facteur VIII sont toutes marquées avec les anticorps anti-marqueur humain, tels que ceux dirigés contre l'antigène HLA-DR, une protéine de classe II du complexe majeur d'histocompatibilité humain, ou contre la vimentine humaine, le filament intermédiaire du cytosquelette des cellules endothéliales. Par contre, une semaine après la greffe, l'antigène HLA-DR n'est détectable que sur une partie des cellules endothéliales du greffon.</p> <p align=justify>Quinze jours après la greffe, aucune cellule endothéliale ne porte l'antigène HLA-DR, bien que quelques-unes semblent contenir de la vimentine humaine. Aux stades ultérieurs, il n'est plus possible de détecter des marqueurs humains sur les cellules endothèliales du transplant. Ces expériences semblent donc montrer que les cellules endothéliales humaines disparaissent progressivement et qu'un des premiers signes de leur dégénérescence est la disparition du marqueur de l'antigène HLA-DR à leur surface.</p> <p align=justify>Au même moment les cellules endothéliales de souris envahissent le greffon. Ce dernier résultat est confirmé par l'observation d'un dépôt progressif de <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot99' name='mot99_5' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>collagène</span><span class="gl_js" title="collagène<br />collagènes"> </span><span class="gl_jst" title="Les collagènes fibrillaires sont, de loin, les protéines les plus abondantes dans la peau humaine, constituant plus de 90% de son poids sec. Le collagène de type I représente 60 à 80% des collagènes du derme et de l'hypoderme alors que le collagène de type III compte pour 15 à 25% et le collagène de type V pour 2 à 5%. Les collagènes fibrillaires de type I, III, et V s'auto-assemblent en fibres plus épaisses qui forment un réseau tridimensionnel dans toute l'épaisseur du derme. Ils donnent à la peau sa force de résilience et sont essentiels à son intégrité tissulaire. Le réseau de collagène est organisé et maintenu sous une tension mécanique dynamique fourni par les fibroblastes responsable de sa production.<br /><br /> <br />Tous les collagènes fibrillaires sont caractérisés par la formation d'une triple hélice due à l'association de trois chaînes peptidiques. Chaque chaine polypeptidique est, à l'origine, synthétisée avec des acides aminés additionnels qui les rendent solubles. La triple hélice soluble dénommée pro-collagène est assemblée à l'intérieur du fibroblaste. Le pro-collagène est secrété par les fibroblastes et les peptides terminaux sont ensuite coupés par deux enzymes dans l'espace extracellulaire. L'excision de ces parties terminales produit du collagène qui s'assemble spontanément en grosses fibres qui sont enzymatiquement pontées.<br /><br /> <br />Les fibres réticulaires sont composées de collagène de type III et sont observées après une coloration à l'argent, au niveau de la jonction dermo-épidermique et des lames basales des vaisseaux sanguins, des nerfs et des adipocytes.<br /><br />Pour plus de détails, voir :<br /><br /> <ul class="spip"><li> <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Collag%C3%A8ne" class="spip_out" rel="external">Collagène Wikipedia</a><br /> <br /></li><li> <a href="http://pages.usherbrooke.ca/bcm-514-bl/3f.html" class="spip_out" rel="external">Biochimie des protéines BCM-514</a></li></ul>"> </span></a> de type IV de souris à l'intérieur du derme greffé.</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_1"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>2. Le processus de revascularisation de la greffe de peau humaine normale</h3><p align=justify>Puisque les cellules endothéliales de souris apparaissaient envahir le derme de la peau humaine transplantée, nous avons trouvé intéressant de déterminer la voie suivie par les cellules endothéliales de souris lorsqu'elles pénétrent dans le greffon. Lorsque ces travaux ont été initiés, il était admis que c'étaient les cellules endothéliales qui synthétisaient les composants de la membrane basale sur laquelle elles reposent.</p> <p align=justify>Un des constituants majeurs de celle-ci est le collagène de type IV. Dans les vaisseaux du derme greffé, du collagène de type IV humain est détecté à tous les stades, même les plus avancés. Il semblait donc probable que, bien que les cellules endothéliales humaines disparaissent, leurs membranes basales restent en place. Nous avons donc décidé de faire des doubles marquages avec les anticorps anti-facteur VIII et anti-collagène de type IV humain.</p> <p align=justify>Notre hypothèse de travail était la suivante : si les cellules endothéliales dans le greffon restaient constamment associées au collagène de type IV humain, cela montrerait que les cellules endothéliales de souris utilisent la membrane basale des vaisseaux originels de la greffe pour migrer dans le derme transplanté. Par contre, si cette co-distribution cellules endothéliales-collagène de type IV humain était seulement partielle ou absente, cela indiquerait que des cellules endothéliales de souris utilisent une autre voie pour pénétrer dans le transplant.</p> <p align=justify>Les résultats furent en faveur de la première hypothèse, à savoir que les cellules endothéliales de la greffe montrent une co-localisation constante avec le collagène de type IV humain et, donc, que les cellules endothéliales de souris utilisent les vaisseaux préexistants de la peau humaine greffée pour pénétrer dans le derme transplanté.</p> <dl class='spip_document_143 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH375/Web-francais-PHN-sur-nude-2-mois-vascularisation-F-VIII-et-TypeIV-85c6f.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 90.6 ko' /></dt> <dd class='spip_doc_descriptif' style='width:350px;'>Au niveau des vaisseaux sanguins de la peau greffée, les cellules endothéliales positives pour le facteur VIII sont constamment associées à du collagène de type IV humain. </dd> </dl><p align=justify>Pour vérifier ce résultat, nous avons fait des doubles marquages avec des anticorps dirigés contre les collagènes de type IV, soit humain, soit de souris. Au niveau des vaisseaux sanguins de la greffe, le collagéne de type IV de souris apparaît constamment associé au collagéne de type IV humain. Cette co-localisation n'est pas observée au niveau de la jonction dermo-épidermique du greffon.</p> <dl class='spip_document_144 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH300/Web-francais-Montage-type-IV-humain-et-souris-sur-PHN-sur-nude-bd4f2.jpg' width='500' height='300' alt='JPEG - 102.7 ko' /></dt> <dd class='spip_doc_descriptif' style='width:350px;'>Au niveau des vaisseaux sanguins de la peau humaine greffée, les collagènes de type IV humain et de souris sont constamment associés, à l'exception de zones centrales non encore colonisées par les cellules endothéliales de souris. Au niveau de la jonction dermo épidermique, le collagène de type IV humain n'est détecté que dans la peau humaine et celui de souris que dans la peau de souris. </dd> </dl> <p>Cette dernière observation semblaient donc indiquer que les cellules endothéliales de souris construisent leur propre membrane basale sur celles des vaisseaux d'origine du transplant sur lesquelles elles ont migré.</p> <p align=justify>Ainsi, à partir de ces résultats, nous pouvions conclure que la revascularisation de la peau transplantée chez la souris « nude » se réalise probablement selon le mécanisme suivant :</p> <p align=justify>1) il y a <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot155' name='mot155_6' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>anastomose</span><span class="gl_js" title="anastomose"> </span><span class="gl_jst" title="L'anastomose , c'est le simple abouchement des vaisseaux de l'hôte avec ceux du transplant."> </span></a> entre les vaisseaux du greffon et ceux de l'hôte ;</p> <p align=justify>2) les cellules endothéliales humaines perdent leurs marqueurs spécifiques et probablement dégénèrent tandis que les cellules endothéliales de souris pénètrent dans le derme transplanté en migrant sur la membrane basale des vaisseaux d'origine du donneur ;</p> <p align=justify>3) les cellules endothéliales de souris déposent leur propre membrane basale sur celle qui préexistait.</p> <dl class='spip_document_145 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH375/Web-francais-Representation-schematique-du-processus-de-revascularisation-44cb9.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 115.6 ko' /></dt> </dl><p align=justify>Toutefois, cette conclusion était vraie sur la base que les cellules endothéliales étaient les seules à synthétiser le collagène de type IV de la membrane basale des vaisseaux sanguins, Comme nous allons le voir, ceci n'est pas le cas. Nous avons pu le démontrer en étudiant la vascularisation de greffes de peau reconstruites « in vitro ».</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_2"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>3. Le processus de revascularisation de deux types de peau humaine reconstruite « in vitro »</h3><p align=justify>Deux types différents de peau humaine reconstruite « in vitro » ont été greffés sur la souris « nude ». Elles étaient composées de <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot119' name='mot119_7' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>kératinocytes</span><span class="gl_js" title="kératinocyte<br />kératinocytes"> </span><span class="gl_jst" title="Les kératinocytes représente la population majoritaire des cellules épidermiques (90 à 95 %)."> </span></a> humains déposés soit sur un équivalent de derme (lattis) constitué par des <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot98' name='mot98_8' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>fibroblastes</span><span class="gl_js" title="fibroblastes<br />fibroblaste"> </span><span class="gl_jst" title="Les fibroblastes sont d'origine mésenchymateuse et constituent la catégorie cellulaire la plus nombreuse dans le derme normal. La fonction principale des fibroblastes est de produire ou de dégrader et donc d'organiser les composants de la matrice extracellulaire avec laquelle, ils interagissent par l'intermédiaire de récepteurs membranaires de type intégrine. Les fibroblastes ont une forte activité synthétique ; ils sécrètent du collagène, de l'élastine, de la fibrilline, de la substance fondamentale, des facteurs de croissance et des enzymes dont des collagénases et des inhibiteurs de protéases matricielles pour dégrader la matrice extracellulaire, la renouveler et la réorganiser. Un même fibroblaste est capable de secréter plus d'un type de collagène et de l'élastine simultanément."> </span></a> inclus dans un gel de collagène, soit sur un derme humain acellulaire déépidermisé (DED).</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_3"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a> 3.1 La peau reconstruite composée de kératinocytes humains cultivés sur un DED</h3> <p>(<a href="#Demarchez et al., 1992" class='spip_ancre'>#Demarchez et al., 1992</a>)</p> <p align=justify>Dans la peau reconstruite composée de kératinocytes humains cultivés sur un DED, toutes les cellules dermiques ont été préalablement tuées par plusieurs séquences de congélation-décongélation. Le derme avant greffe est donc essentiellement constitué de la matrice extracellulaire ; en particulier les membranes basales des vaisseaux sanguins sont préservées.</p> <p align=justify>En utilisant les anticorps décrits précédemment, nous avons observé que, aux stades précoces, les cellules endothéliales de souris qui étaient progressivement observées dans le derme de la peau reconstruite greffée, étaient constamment associées au collagène de type IV humain des membranes basales préexistantes des vaisseaux sanguins. A des stades plus tardifs, le collagène de type IV humain progressivement disparaissait alors que du collagène de type IV de souris restait constamment présent.</p> <dl class='spip_document_149 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH375/Web-francaisDED-sur-nude-collagene-IV-humain-et-souris-a736a.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 73.9 ko' /></dt> <dd class='spip_doc_descriptif' style='width:350px;'>Un mois après la transplantation sur la souris nude, les vaisseaux sanguins de la peau humaine greffée ne sont positives que pour le collagène de type IV de souris. La jonction dermo-épidermique est positive pour les collagènes de types IV de souris et humain. </dd> </dl><p align=justify>Ces observations sont donc en accord avec l'hypothèse émise avec les greffes de peau humaine normale que, après anastomose (abouchement) des vaisseaux des deux espèces, les cellules endothéliales de souris pénètrent dans la peau greffée en migrant sur les membranes basales d'origine des vaisseaux sanguins de la greffe. Toutefois, à l'inverse de ce que nous avons observé avec les greffes de peau humaine normale où il restait contamment associé au collagène de type IV de souris, le collagène de type IV humain disparait pour être progressivement remplacé par du collagéne de type IV de souris produit par les cellules endothéliales murines.</p> <dl class='spip_document_150 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH375/Web-francais-schema-Revascularisation-des-DED-5581e.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 105.3 ko' /></dt> </dl><h3 class="spip" id="outil_sommaire_4"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a> 3.2 La peau reconstruite avec un équivalent de derme vivant </h3> <p>(<a href="#Demarchez et al., 1992" class='spip_ancre'>#Demarchez et al., 1992</a>)</p> <p align=justify>Le derme de la peau reconstruite avec un équivalent de derme vivant contient des fibroblastes inclus dans du collagène de type I bovin mais ne comporte aucun vaisseau sanguin avant la greffe et donc aucune cellule endothéliale humaine.</p> <p align=justify>Aprés greffe, le transplant est progressivement revascularisé par la pénétration de vaisseaux à partir de l'hôte. Ces vaisseaux contiennent des cellules endothéliales de souris marquées avec l'anticorps anti-facteur VIII et leurs membranes basales sont, comme attendu, marquées avec l'anticorps anti-type IV de souris. Toutefois, de façon plus surprenante, elles sont également positives avec l'anticorps anti-collagène de type IV humain. Comme les seules cellules d'origine humaine présentes dans le derme humain étaient des fibroblastes, ce dernier résultat indique que des fibroblastes humains du greffon interagissent avec les cellules endothéliales de souris qui pénètrent dans la greffe et produisent du collagène de type IV humain dans les membranes basales des vaisseaux sanguins nouvellement formés.</p> <dl class='spip_document_167 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH375/Web-francais-Revascularisation-des-lattices-2-6efd5.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 115.7 ko' /></dt> </dl><p align=justify>L'origine fibroblastique de ce collagène de type IV humain est en accord avec l'observation faite avec les greffes de peau reconstruite avec des équivalents de derme dans lesquels les fibroblastes humains ont été tués ; dans ce cas, en l'absence de fibroblastes humains, aucun collagène de type IV humain n'est observé au niveau des vaisseaux de l'équivalent de derme mort après greffe.</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_5"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>4. La revascularisation du derme au cours de la <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot65' name='mot65_9' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>cicatrisation</span><span class="gl_js" title="cicatrisation"> </span><span class="gl_jst" title=""> </span></a></h3><p align=justify><a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?article8" class='spip_in'>La cicatrisation de la peau humaine transplantée sur la souris nude</a> fait l'objet d'un article complet sur ce site. Dans le cadre du présent sujet, certaines observations sont d'intérêt. Quand des plaies traversant toute l'épaisseur de la peau greffée sont créées au centre du greffon, deux mois après sa transplantation sur la souris nude, la peau humaine est entièrement reconstruite. La reconstruction de la partie dermique se fait en deux étapes. Dans un premier temps, un <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot63' name='mot63_10' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>tissu de granulation</span><span class="gl_js" title="tissu de granulation"> </span><span class="gl_jst" title="Le tissu de granulation est un tissu transitoire riche en vaisseaux et en cellules qui, au cours de la cicatrisation d'une plaie, commence à se former au cours des dernières phases de l'inflammation. Son rôle est de combler transitoirement la perte de substance tissulaire et de servir de substrat pour la migration des kératinocytes lors de la ré-épidermisation de la plaie."> </span></a> est fabriqué par des cellules de souris sous la croute. Puis, ce tissu conjonctif cicatriciel est remplacé par un néo-derme produit par des cellules humaines issues du derme voisin non lésé.</p> <p align=justify>Aucun collagène de type IV humain n'est observé au niveau des vaisseaux sanguins du tissu de granulation alors que du collagène de type IV de souris est détecté. Par contre, du collagéne de type IV humain et du collagène de type IV de souris sont présents dans les membranes basales des vaisseaux sanguins du <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot64' name='mot64_11' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>néoderme</span><span class="gl_js" title="néoderme"> </span><span class="gl_jst" title=""> </span></a> humain.</p> <dl class='spip_document_152 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH375/Web-site-francais-le-neoderme-3-mois-apres-la-creation-de-la-plaie-2-7a196.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 52.3 ko' /></dt> <dd class='spip_doc_descriptif' style='width:350px;'>Au niveau des vaisseaux sanguins du néoderme, les collagènes de type IV humain et de souris sont détectés alors qu'au niveau de la jonction dermo-épidermique, seul le collagène de type IV humain est observé. </dd> </dl> <p>Dans ce dernier cas, il apparaît probable que les fibroblastes humains qui ont migré du derme humain non lésé pour construire le néoderme, en interagissant avec les cellules endothéliales de souris vont produire du collagène de type IV humain. Ce résultat est en accord avec les observations rapportées avec les peaux reconstruites avec des lattices de collagène.</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_6"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>5. Conclusion</h3><p align=justify>De l'ensemble de ces travaux, il est possible de conclure que</p> <p align=justify>-* les fibroblastes dermiques participent à la construction des membranes basales des vaisseaux sanguins ; la production localisée des composants des membranes basales tels que le collagène de type IV par les fibroblastes se feraient suite à leur interaction avec les cellules endothéliales des vaisseaux sanguins ; dans le reste du derme, les fibroblastes produisent la matrice extracellulaire dermique principalement composée de collagène de type I ou de type III. On verra dans un autre article, que des fibroblastes déposent également des composants des membranes basales au niveau de la jonction épidermique</p> <p align=justify>-* la vascularisation des greffes de peau humaine débute par l'anastomose des vaisseaux de l'hôte avec ceux de la greffe si celles-ci en contient.</p> <p align=justify>-* dans le modèle de peau humaine normale greffée sur la souris nude, la peau est vascularisée par des vaisseaux mixtes avec des cellules endothéliales de souris reposant sur une membrane basale qui est en partie synthétisée par ces cellules et pour une autre part est produite par les fibroblastes humains environnants.</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_7"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>References</h3> <p><a name="Demarchez et al., 1987"></a>Demarchez M, Hartmann DJ, Prunieras M. An immunohistological study of the revascularization process in human skin transplanted onto the <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot67' name='mot67_12' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>nude mouse</span><span class="gl_js" title="nude mouse"> </span><span class="gl_jst" title="The nude mouse is a hairless mutant discovered in 1962 by N.R. Grist, but that was described in detail only in 1966 by S. Flanagan that gave it the name &laquo; nude &raquo; due to its lack of body hair. <br /><br /> <span class="csfoo htmla"></span><dl class="spip_document_136 spip_documents spip_documents_center"> <dt><img src="IMG/jpg/souris-nude-web-3.jpg" width="800" height="511" alt="JPEG - 62.7 ko" /></dt> <dt class="spip_doc_titre" style="width:350px;"><strong>Pathogen-free congenitally athymic nude mouse, Swiss nu/nu. </strong></dt> </dl><span class="csfoo htmlb"></span> <br /> In addition to the absence of hairs, the nude mice had a low fecundity and a high mortality in both male and female. It is only in 1968 that E Pantelouris has reported that these mice had a rudimentary thymus or no thymus. It is this unique characteristic that made the athymic nude mouse very popular as a tool in immunology and cancerology.<br />The interest raised by this new mutation was linked to the key role played by the thymus in the generation of mature T lymphocytes. The lack of thymus and of mature T lymphocytes lead to the unability to develop a large number of immune responses, such as antibody production, cell- mediated immune responses, delayed type hypersensitivity reactions, killing of virus-infected or malignant cells, and of major interest for our studies, graft rejection."> </span></a>. Transplantation. 1987 Jun ;43(6):896-903.</p> <p><a name="Demarchez et al., 1992"></a>Demarchez M, Hartmann DJ, Regnier M, Asselineau D. The role of fibroblasts in dermal vascularization and remodeling of reconstructed human skin aftertransplantation onto the nude mouse. Transplantation. 1992 Aug ;54(2):317-26.</p></div> La cicatrisation de la peau humaine transplantée sur la souris nude suite à une plaie profonde impliquant le derme et l'épiderme http://biologiedelapeau.fr/spip.php?article8 http://biologiedelapeau.fr/spip.php?article8 2011-06-13T14:40:00Z text/html fr Michel Démarchez myofibroblaste tissu de granulation néoderme cicatrisation cellules souches pluripotentes induites/cellule souche pluripotente induite/cellule iPS cellule de Langerhans/cellules de Langerhans fibres élastiques/fibre élastique fibroblastes/fibroblaste collagène/collagènes mélanocyte/mélanocytes peau humaine épiderme derme jonction dermo-épidermique kératinocyte/kératinocytes <p>Dans cet article, nous rapportons les résultats de l'étude que nous avons faite de la cicatrisation de la peau humaine transplantée sur la souris « nude », après création d'une plaie dermo-épidermique au centre du greffon. Nous allons voir que la peau humaine transplantée est capable de reconstruire les trois compartiments qui la constituent, c'est à dire l'épiderme, le derme, et la jonction dermo-épidermique. De plus, nous montrerons que l'utilisation des anticorps spécifiques d'espèce a permis de (...)</p> - <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?rubrique55" rel="directory">La cicatrisation de la peau humaine transplantée sur la souris nude</a> / <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot62" rel="tag">myofibroblaste</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot63" rel="tag">tissu de granulation</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot64" rel="tag">néoderme</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot65" rel="tag">cicatrisation</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot82" rel="tag">cellules souches pluripotentes induites/cellule souche pluripotente induite/cellule iPS</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot89" rel="tag">cellule de Langerhans/cellules de Langerhans</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot94" rel="tag">fibres élastiques/fibre élastique</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot98" rel="tag">fibroblastes/fibroblaste</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot99" rel="tag">collagène/collagènes</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot100" rel="tag">mélanocyte/mélanocytes</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot115" rel="tag">peau humaine</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot116" rel="tag">épiderme</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot117" rel="tag">derme</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot118" rel="tag">jonction dermo-épidermique</a>, <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot119" rel="tag">kératinocyte/kératinocytes</a> <div class='rss_chapo'><p align=justify>Dans cet article, nous rapportons les résultats de l'étude que nous avons faite de la <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot65' name='mot65_0' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>cicatrisation</span><span class="gl_js" title="cicatrisation"> </span><span class="gl_jst" title=""> </span></a> de la <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot115' name='mot115_1' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>peau humaine</span><span class="gl_js" title="peau humaine"> </span><span class="gl_jst" title="La peau qu'on appelle également tégument (du latin tegumentum, couverture) est l'enveloppe de notre corps ; elle est en continuité avec les muqueuses qui recouvrent les cavités naturelles de notre organisme. Elle est également l'organe le plus visible et le plus vaste de notre organisme avec une surface de 1.8 m<sup class="typo_exposants">2</sup> et un poids de 3 kg en moyenne chez l'homme adulte de 70 kg."> </span></a> transplantée sur la souris « nude », après création d'une plaie dermo-épidermique au centre du greffon. Nous allons voir que la peau humaine transplantée est capable de reconstruire les trois compartiments qui la constituent, c'est à dire l'<a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot116' name='mot116_2' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>épiderme</span><span class="gl_js" title="épiderme"> </span><span class="gl_jst" title="L'épiderme, est la couche la plus superficielle de la peau. C'est un épithélium squameux stratifié kératinisé qui se renouvelle continuellement. Les kératinocytes représente la population majoritaire des cellules épidermiques (90 à 95 %). Les autres types cellulaires sont les mélanocytes, les cellules de Langerhans et les cellules de Merkel. L'épiderme ne contient ni vaisseau sanguin ni vaisseau lymphatique, mais renferme de nombreuses terminaisons nerveuses libres. La fonction primaire de l'épiderme est de produire la couche cornée qui forme une couche protectrice semi-perméable permettant la vie terrestre, en empèchant la perte en eau, en maintenant une hydratation satisfaisante de la peau et en évitant une hyperhydratation."> </span></a>, le <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot117' name='mot117_3' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>derme</span><span class="gl_js" title="derme"> </span><span class="gl_jst" title="Le derme est une des trois couches constitutives de la peau comprise entre l'épiderme et l'hypoderme. C'est un tissu conjonctif qui est principalement composé d'une matrice extracellulaire produite par des fibroblastes, la principale population cellulaire dermique."> </span></a>, et la <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot118' name='mot118_4' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>jonction dermo-épidermique</span><span class="gl_js" title="jonction dermo-épidermique"> </span><span class="gl_jst" title="La jonction dermo-épidermique également dénommée membrane basale épidermique, est la région acellulaire qui sépare le derme de l'épiderme."> </span></a>. De plus, nous montrerons que l'utilisation des anticorps spécifiques d'espèce a permis de confirmer que la membrane basale située à la jonction dermo-épidermique est produite par les <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot119' name='mot119_5' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>kératinocytes</span><span class="gl_js" title="kératinocyte<br />kératinocytes"> </span><span class="gl_jst" title="Les kératinocytes représente la population majoritaire des cellules épidermiques (90 à 95 %)."> </span></a> de l'épiderme mais probablement également par les <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot98' name='mot98_6' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>fibroblastes</span><span class="gl_js" title="fibroblastes<br />fibroblaste"> </span><span class="gl_jst" title="Les fibroblastes sont d'origine mésenchymateuse et constituent la catégorie cellulaire la plus nombreuse dans le derme normal. La fonction principale des fibroblastes est de produire ou de dégrader et donc d'organiser les composants de la matrice extracellulaire avec laquelle, ils interagissent par l'intermédiaire de récepteurs membranaires de type intégrine. Les fibroblastes ont une forte activité synthétique ; ils sécrètent du collagène, de l'élastine, de la fibrilline, de la substance fondamentale, des facteurs de croissance et des enzymes dont des collagénases et des inhibiteurs de protéases matricielles pour dégrader la matrice extracellulaire, la renouveler et la réorganiser. Un même fibroblaste est capable de secréter plus d'un type de collagène et de l'élastine simultanément."> </span></a> du tissu conjonctif sous-jacent. Nous verrons également comment, il a été possible de dissocier clairement deux étapes dans la reconstruction du tissu conjonctif en montrant que le <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot63' name='mot63_7' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>tissu de granulation</span><span class="gl_js" title="tissu de granulation"> </span><span class="gl_jst" title="Le tissu de granulation est un tissu transitoire riche en vaisseaux et en cellules qui, au cours de la cicatrisation d'une plaie, commence à se former au cours des dernières phases de l'inflammation. Son rôle est de combler transitoirement la perte de substance tissulaire et de servir de substrat pour la migration des kératinocytes lors de la ré-épidermisation de la plaie."> </span></a> est un tissu transitoire produit par des cellules également transitoire, les myofibroblastes, qui ne sont pas des cellules issues du derme environnant non lésé. Le tissu de granulation sera finalement remplacé par un <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot64' name='mot64_8' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>néoderme</span><span class="gl_js" title="néoderme"> </span><span class="gl_jst" title=""> </span></a> humain produit par des cellules humaines issues du derme voisin non lésé. Le <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?rubrique28" class='spip_in'>modèle de la peau humaine transplantée sur la souris nude</a> apparaît donc comme un excellent modèle pour étudier la cicatrisation de la peau humaine.</p></div> <div class='rss_texte'><div class="cs_sommaire cs_sommaire_sans_fond" id="outil_sommaire"> <div class="cs_sommaire_inner"> <div class="cs_sommaire_titre_sans_fond"> Sommaire </div> <div class="cs_sommaire_corps"> <ul> <li><a title="1. La formation du tissu de granulation" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_0">1. La formation du tissu de granulation</a></li> <li><a title="2. Migration de l'épiderme" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_1">2. Migration de l'épiderme</a></li> <li><a title="3. Reconstruction de la jonction dermo-épidermique" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_2">3. Reconstruction de la jonction dermo-épidermique</a></li> <li><a title="4. Maturation de l'épiderme" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_3">4. Maturation de l'épiderme</a></li> <li><a title="5. Formation du néoderme" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_4">5. Formation du néoderme</a></li> <li><a title="6. Les cellules de Langerhans et les mélanocytes" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_5">6. Les cellules de Langerhans et les mélanocytes</a></li> <li><a title="Bibliographie" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire_6">Bibliographie</a></li> </ul> </div> </div> </div><p align=justify>Pour étudier la reconstruction de la peau suite à des plaies impliquant l'ensemble de l'épaisseur de la <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot115' name='mot115_0' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>peau humaine</span><span class="gl_js" title="peau humaine"> </span><span class="gl_jst" title="La peau qu'on appelle également tégument (du latin tegumentum, couverture) est l'enveloppe de notre corps ; elle est en continuité avec les muqueuses qui recouvrent les cavités naturelles de notre organisme. Elle est également l'organe le plus visible et le plus vaste de notre organisme avec une surface de 1.8 m<sup class="typo_exposants">2</sup> et un poids de 3 kg en moyenne chez l'homme adulte de 70 kg."> </span></a> greffée, deux mois après la transplantation des plaies traversant toute l'épaisseur de la peau greffée ont été créées au centre du greffon (de diamètre 1 cm) à l'aide d'un punch d'un diamètre de 2 mm. Puis, à des stades allant de 2 jours à plus de 3 mois après la création de la plaie, les greffons ainsi que la peau périphérique de souris ont été prélevés, congelés dans l'azote liquide, coupés au cryostat, puis étudiés par <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?article44" class='spip_in'>immunofluorescence indirecte</a> avec toute la batterie d'anticorps dont nous disposions.</p> <dl class='spip_document_94 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH375/L_etude-de-la-cicatrisation-de-la-peau-humaine-sur-la-souris-nudeweb-2-84495.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 40.1 ko' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:350px;'><strong>Les différentes étapes de l'analyse de la cicatrisation de la peau humaine transplantée sur la souris nude</strong></dt> </dl><p align=justify>La reconstruction de la peau humaine transplantée se fait par la mise en jeu de toute une série de phénomènes extrèmement complexes que nous allons artificiellement séparer mais qui sont, en fait, étroitement interdépendants. Les principales étapes de la <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot65' name='mot65_1' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>cicatrisation</span><span class="gl_js" title="cicatrisation"> </span><span class="gl_jst" title=""> </span></a> de la peau humaine transplantée sur la souris « nude » sont schématisées dans la figure ci-dessous :</p> <dl class='spip_document_95 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH375/La-cicatrisation-de-la-peau-humaine-transplantee-sur-la-souris-nude-cf81d.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 54.3 ko' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:350px;'><strong>Les différentes étapes de la cicatrisation de la peau humaine transplantée sur la souris nude</strong></dt> </dl><h3 class="spip" id="outil_sommaire_0"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>1. La formation du <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot63' name='mot63_2' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>tissu de granulation</span><span class="gl_js" title="tissu de granulation"> </span><span class="gl_jst" title="Le tissu de granulation est un tissu transitoire riche en vaisseaux et en cellules qui, au cours de la cicatrisation d'une plaie, commence à se former au cours des dernières phases de l'inflammation. Son rôle est de combler transitoirement la perte de substance tissulaire et de servir de substrat pour la migration des kératinocytes lors de la ré-épidermisation de la plaie."> </span></a></h3><p align=justify>Immédiatement après la création de la plaie, un caillot sanguin se forme rétablissant ainsi une barrière provisoire avec l'extérieur. Puis sous ce dernier, se déroulent toute une série de processus inflammatoires que nous avons très peu étudiés. Toutefois, l'utilisation des anticorps spécifiques d'espèce démontre que ce sont des cellules de souris qui interviennent dans la réaction inflammatoire. Dans la première semaine, des cellules de souris et des capillaires sanguins vont envahir l'espace situé sous le caillot sanguin et former le tissu de granulation. Cette dénomination provient de l'observation dans une coupe de ce tissu, d'un grand nombre de petits granules. Ces derniers sont, en fait, une multitude de petits vaisseaux sanguins nouvellement formés. Une semaine après la création de la plaie, ce tissu comporte un grand nombre de cellules inclus dans une matrice riche en fibronectine et relativement pauvre en <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot99' name='mot99_3' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>collagène</span><span class="gl_js" title="collagène<br />collagènes"> </span><span class="gl_jst" title="Les collagènes fibrillaires sont, de loin, les protéines les plus abondantes dans la peau humaine, constituant plus de 90% de son poids sec. Le collagène de type I représente 60 à 80% des collagènes du derme et de l'hypoderme alors que le collagène de type III compte pour 15 à 25% et le collagène de type V pour 2 à 5%. Les collagènes fibrillaires de type I, III, et V s'auto-assemblent en fibres plus épaisses qui forment un réseau tridimensionnel dans toute l'épaisseur du derme. Ils donnent à la peau sa force de résilience et sont essentiels à son intégrité tissulaire. Le réseau de collagène est organisé et maintenu sous une tension mécanique dynamique fourni par les fibroblastes responsable de sa production.<br /><br /> <br />Tous les collagènes fibrillaires sont caractérisés par la formation d'une triple hélice due à l'association de trois chaînes peptidiques. Chaque chaine polypeptidique est, à l'origine, synthétisée avec des acides aminés additionnels qui les rendent solubles. La triple hélice soluble dénommée pro-collagène est assemblée à l'intérieur du fibroblaste. Le pro-collagène est secrété par les fibroblastes et les peptides terminaux sont ensuite coupés par deux enzymes dans l'espace extracellulaire. L'excision de ces parties terminales produit du collagène qui s'assemble spontanément en grosses fibres qui sont enzymatiquement pontées.<br /><br /> <br />Les fibres réticulaires sont composées de collagène de type III et sont observées après une coloration à l'argent, au niveau de la jonction dermo-épidermique et des lames basales des vaisseaux sanguins, des nerfs et des adipocytes.<br /><br />Pour plus de détails, voir :<br /><br /> <ul class="spip"><li> <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Collag%C3%A8ne" class="spip_out" rel="external">Collagène Wikipedia</a><br /> <br /></li><li> <a href="http://pages.usherbrooke.ca/bcm-514-bl/3f.html" class="spip_out" rel="external">Biochimie des protéines BCM-514</a></li></ul>"> </span></a> de type I. L'origine des cellules qui composent le tissu de granulation est depuis longtemps un sujet de discussion. En effet, il n'est pas encore bien défini si les cellules qui le composent, proviennent du <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot117' name='mot117_4' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>derme</span><span class="gl_js" title="derme"> </span><span class="gl_jst" title="Le derme est une des trois couches constitutives de la peau comprise entre l'épiderme et l'hypoderme. C'est un tissu conjonctif qui est principalement composé d'une matrice extracellulaire produite par des fibroblastes, la principale population cellulaire dermique."> </span></a> environnant lésé ou d'une autre source. Dans le cas présent, les immunomarquages faits avec les anticorps spécifiques d'espèce dirigès contre les antigène de type HLA-ABC, la vimentine, les collagènes de types I ou IV de souris ou humains, démontrent clairement qu'il n'est pas produit par des cellules d'origine humaine mais par des cellules de souris dont l'origine reste encore à définir.</p> <dl class='spip_document_92 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH375/Tissu-de-granulation-vimentine-et-collagene-type-Iweb-2-427f9.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 79.4 ko' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:350px;'><strong>Origine et composition du tissu de granulation au cours de la cicatrisation de la peau humaine greffée sur la souris nude :</strong></dt> <dd class='spip_doc_descriptif' style='width:350px;'>Dans ces 4 figures, 7 jours après la création de la plaie, les immunomarquages faits avec les anticorps spécifiques d'espèce dirigés contre la vimentine ou le collagène de types I de souris ou humain, démontrent clairement que le tissu de granulation n'est pas produit par des cellules d'origine humaine mais par des cellules de souris qui vont produire, en son sein, du collagéne de type I. Les antigènes détectés par les anticorps apparaissent en jaune-vert et l'ensemble du tissu est soit pour les marquages de la vimentine contrecoloré en rouge par le bleu Evans, soit pour les marquages du collagène de type I non contrecoloré. </dd> </dl><p align=justify>Une étude en microscopie électronique à transmission démontre la présence de « myofibroblastes » qui sont les cellules caractéristiques du tissu de granulation et qui ont été bien décrite par Gabbiani dès 1971. En utilisant la phalloidine, une toxine qui se lie à l'actine, et par une réaction sur coupe congelée avec cette substance préalablement conjugué à la rhodamine, nous avons confirmé que ces cellules contiennent un réseau fibrillaire d'actine très développé. En microscopie électronique, nous avons également observé qu'elles semblent établir entre elles des liaisons de type « gap junction » et qu'elles sont individuellement entourées par une structure ressemblant à une membrane basale.</p> <dl class='spip_document_103 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH375/Tissu-de-granulation-fibronectin-et-actin-7j-et-3semwebsite-2241f.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 101.4 ko' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:350px;'><strong>Marquage en immunofluorescence indirecte de la fibronectine et de l'actine du tissu de granulation, 7 jours et 3 semaines après création de la plaie au centre d'un greffon de peau humaine sur la souris nude.</strong></dt> <dd class='spip_doc_descriptif' style='width:350px;'>On peut observer qu'à 7 jours après création de la plaie, le tissu de granulation est riche en fibronectine et en cellules positives pour l'actine alors qu'à 3 semaines, le marquage pour la fibronectine est plus diffus et celui pour l'actine est limité au vaisseaux sanguins et à l'épiderme. </dd> </dl><p align=justify>Par immunomarquage nous avons observé que l'ensemble du tissu de granulation est coloré par des anticorps dirigé contre le collagène de type IV, la laminine, ou un protéoglycane riche en sulfate d'héparane avec toutefois un marquage plus intense au niveau des vaisseaux sanguins. Ces trois glycoprotéines sont probablement des constituants de la membrane basale des myofibroblastes puisqu'à des stades plus tardifs quand les myofibroblastes auront disparu, elles seront détectées uniquement au niveau des vaisseaux sanguins. Ces cellules jouent un rôle actif dans le phénomène de contraction de la plaie dont le diamètre n'est plus que de l'ordre de 1.5 mm, 7 jours après sa création.</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_1"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>2. Migration de l'<a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot116' name='mot116_5' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>épiderme</span><span class="gl_js" title="épiderme"> </span><span class="gl_jst" title="L'épiderme, est la couche la plus superficielle de la peau. C'est un épithélium squameux stratifié kératinisé qui se renouvelle continuellement. Les kératinocytes représente la population majoritaire des cellules épidermiques (90 à 95 %). Les autres types cellulaires sont les mélanocytes, les cellules de Langerhans et les cellules de Merkel. L'épiderme ne contient ni vaisseau sanguin ni vaisseau lymphatique, mais renferme de nombreuses terminaisons nerveuses libres. La fonction primaire de l'épiderme est de produire la couche cornée qui forme une couche protectrice semi-perméable permettant la vie terrestre, en empèchant la perte en eau, en maintenant une hydratation satisfaisante de la peau et en évitant une hyperhydratation."> </span></a></h3><p align=justify>Pendant que le tissu de granulation est en train de se former, des modifications importantes se déroulent au niveau de l'épiderme humain non lésé. A la périphérie de la plaie et sur une distance de 100 à 200 mm, l'épiderme humain se nécrose. Au contact de ce tissu nécrotique, l'épiderme immédiatement contigu s'épaissit et forme un bourgeon épidermique clairement distinguable au stade 48h.</p> <p align=justify>Au quatrième jour, des cellules épidermiques humaines, qui réagissent avec un anticorps anti-HLA-ABC, commencent à migrer vers la zone lésionnelle. Au septième jour, elles constituent une langue épidermique qui, en pénétrant dans la plaie, sépare le tissu de granulation sous-jacent de la croute. Cette dernière est donc constituée du caillot sanguin, de la partie d'épiderme qui s'est nécrosée, et d'un certain nombre de cellules inflammatoires accumulées sous le caillot. Des observations en microscopie électronique révèlent que les cellules migratrices à l'extrémité de la langue épidermique sont hérissées de courts prolongements cytoplasmiques ou pseudopodes qui entrent en contact direct avec les cellules et la <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot224' name='mot224_6' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>fibrine</span><span class="gl_js" title="fibrine"> </span><span class="gl_jst" title="La fibrine est une protéine filamenteuse dérivant du fibrinogène sous l'action de la thrombine lors de la coagulation sanguine."> </span></a> du tissu de granulation. Il est probable que par ces pseudopodes, les <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot119' name='mot119_7' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>kératinocytes</span><span class="gl_js" title="kératinocyte<br />kératinocytes"> </span><span class="gl_jst" title="Les kératinocytes représente la population majoritaire des cellules épidermiques (90 à 95 %)."> </span></a> humains secrètent des enzymes protéolytiques et phagocytent une partie du matériel digéré afin de pouvoir pénétrer dans ce tissu inflammatoire.</p> <dl class='spip_document_111 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH375/Website-francais-Jonction-dermo-epidermique-dans-PHN-sur-nude-No2142-z-cicelle-l-epid-a-la-pointe-60ea5.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 93.3 ko' /></dt> <dd class='spip_doc_descriptif' style='width:350px;'>On notera l'absence de membrane basale et la présence de prolongements cytoplasmiques ou pseudopodes à partir du kératinocyte. </dd> </dl><p align=justify>Par immunomarquage, nous avons pu observer qu'il y a de la fibronectine et de la fibrine accumulées sous l'extrémité de la langue épidermique alors que le collagène de type IV et la laminine sont absents. L'antigène BP détecté par le sérum de malades atteints de la pemphigoïde bulleuse est présent jusqu'à la pointe de la languette de réépithélialisation mais reste intracellulaire. Dans des zones en arrière de la région de migration, où l'épiderme semble s'être stabilisé, le collagène de type IV et la laminine sont, de nouveau, déposés mais de façon discontinue. En microscopie électonique, une lamina densa fragmentée est observée dans cette région.</p> <dl class='spip_document_102 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH375/Francais-website-Membrane-basale7-jours-z-cicatr-z-saine-fibrinog-fibronect-4fb08.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 86.3 ko' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:350px;'><strong>Montage photographique montrant l'extrémité de la langue épidermique et une zone de la peau non lésée, 7 jours après création de la plaie au centre du greffon de peau humaine sur la souris nude. Marquage en immunofluorescence indirecte mettant en évidence la fibronectine ou le fibrinogène qui apparaissent en blanc.</strong></dt> <dd class='spip_doc_descriptif' style='width:350px;'>On observe un dépot de fibrinogène sous la langue épidermique alors qu'il est absent à la jonction dermo-épidermique dans la zone non lésée de la peau humaine. </dd> </dl><dl class='spip_document_104 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH346/La-membrane-basale-7-jours-apres-la-plaie-typeIV-cool-laminine-web-site-c43fc.jpg' width='500' height='346' alt='JPEG - 59.4 ko' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:350px;'><strong>Montage photographique montrant l'extrémité de la langue épidermique et une zone de la peau non lésée, 7 jours après création de la plaie au centre du greffon de peau humaine sur la souris nude. Marquage en immunofluorescence indirecte mettant en évidence le collagène de type IV humain ou la laminine qui apparaissent en blanc. La flêche en jaune indique l'extrémité de la langue épidermique. </strong></dt> <dd class='spip_doc_descriptif' style='width:350px;'>On peut voir qu'à 7 jours après la plaie, le collagène de type IV humain et la laminine sont exprimés à la jonction entre l'épiderme et le tissu de granulation mais sont absent à la partie la plus extrème de la langue épidermique. Il n'y a pas de collagène de type IV humain au niveau des membranes basales des vaisseaux sanguins alors que la laminine identifiée par un anticorps non spécifique d'espèce est identifiée à leur niveau. </dd> </dl><dl class='spip_document_273 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH375/web-site-francaisjonction-dermo-epidermique-dans-phn-sur-nude-no2075-z-cicelle-l-epid-en-arriere-b67dd.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 92.6 ko' /></dt> </dl><p align=justify>Finalement deux semaines après la création de la plaie, un nouvel épiderme constitué de cellules humaines, a recouvert la zone cicatricielle. C'est à ce stade que la croûte se décolle.</p> <p align=justify>Les cellules épidermiques de la peau humaine transplantée sont donc capables de reconstruire un épiderme au dessus d'un tissu de granulation de souris. Pour cela, elles migrent sur une matrice composée essentiellement de fibrine et de fibronectine et dépourvue de laminine et collagène de type IV. Des observations analogues avaient été faites lors de la cicatrisation de la peau de cobaye ou du porc. Les modifications ultrastructurales observées au cours de ce processus sont très semblables à celles décrites dans la cicatrisation de la peau humaine « in situ ». Il semble donc que la reconstruction de l'épiderme humain dans la peau humaine transplantée se fait selon des mécanismes très comparables à ceux qui sont observés dans des conditions normales.</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_2"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>3. Reconstruction de la <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot118' name='mot118_8' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>jonction dermo-épidermique</span><span class="gl_js" title="jonction dermo-épidermique"> </span><span class="gl_jst" title="La jonction dermo-épidermique également dénommée membrane basale épidermique, est la région acellulaire qui sépare le derme de l'épiderme."> </span></a></h3><p align=justify>Lorsque la plaie est entièrement réépidermisée, le tissu de granulation va être progressivement remodelé. A trois semaines, une coupe transversale de la zone cicatricielle montre un épiderme légérement hyperplasique recouvrant un tissu conjonctif constitué d'un petit nombre de cellules dispersées dans une <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot97' name='mot97_9' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>matrice extracellulaire</span><span class="gl_js" title="matrice extracellulaire"> </span><span class="gl_jst" title="La matrice extracellulaire est une structure complexe formée d'un réseau très organisé de fibres de collagène, de fibres élastiques et de fibres réticulaires"> </span></a> très développée, riche en collagène de type I et pauvre en fibronectine. Par immunomarquage avec les anticorps spécifiques d'espèce, il est clair qu'à ce stade, l'épiderme est humain alors que le tissu conjonctif sous-jacent est de souris.</p> <p align=justify>A la jonction entre ces deux tissus, des dépôts linéaires de collagène de type IV humain, de collagène de type IV de souris et de laminine sont observés alors que la fibronectine est présente de façon discontinue et que la fibrine est absente.</p> <dl class='spip_document_105 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH375/Website-francais-La-membrane-basale-3-semaines-apres-la-plaie-type-IV-laminine-HSPG-BP-08083.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 84.4 ko' /></dt> <dd class='spip_doc_descriptif' style='width:350px;'>Trois semaines après création de la plaie, on observe un dépot continu de collagène de type IV, de laminine et de l'antigène BP, à la jonction entre l'épiderme et le tissu de granulation. L'HSPG est exprimé de façon plus diffuse dans tout le tissu de granulation. La laminine est également exprimé au niveau de la membrane basale des vaisseaux sanguins alors que le collagène de type IV humain est absent. </dd> </dl><p align=justify>En microscopie électronique à transmission, une membrane basale identique à celle de la jonction dermo-épidermique d'une peau normale est reconstruite. Elle comprend des hémidesmosomes, une lamina lucida et une lamina densa continues, des filaments d'ancrage s'enfonçant dans le tissu conjonctif sous-jacent, des fibrilles d'ancrage qui traversent la lamina lucida et relient les hémidesmosomes avec la lamina densa.</p> <p align=justify>Ces résultats indiquent donc que des tissus provenant de deux espèces différentes, la souris et l'homme, sont capables de coopérer pour reconstruire à leur interface une jonction dermo-épidermique normale.</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_3"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>4. Maturation de l'épiderme</h3><p align=justify>Nous avons vu que, durant la phase de migration, les kératinocytes acquièrent des caractéristiques de cellules migratrices. Lorsque la plaie est complètement réépidermisée, l'épiderme cicatriciel doit ensuite recouvrir son architecture normale et les kératinocytes doivent reprendre un programme normal de différenciation qui aboutira à la formation des cornéocytes. Dans un autre article dédié à la transplantation de la peau humaine transplantée, nous avons vu qu'il existent des anticorps dirigés contre des <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot229' name='mot229_10' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>kératines</span><span class="gl_js" title="kératine<br />kératines"> </span><span class="gl_jst" title="Les kératines sont une famille de protéines ayant 2 formes principales <br /> <ul class="spip"><li> l'alpha-kératine (ou cytokératine) présente chez les <br /> mammifères dont l'homme. On en connaît 20<br /></li><li> la béta-kératine que l'on retrouve chez les reptiles <br /> et les oiseaux<br /> <br /> Les kératines sont les principales protéines du cytosquelette des kératinocytes et peuvent représenter jusqu'à 85 % des protéines totales des cornéocytes. Elles appartiennent à la super famille des filaments intermédiaires et se répartissent en 2 sous-familles, les kératines acides de type I (K9 à K28) et les kératines basiques de type II (K1 à K8 et K71 à K80) . <br /> <br /> Elles possèdent toutes la même organisation structurale avec un domaine centrale en hélice d'environ 310 acides aminés encadré par un domaine amino-terminal et un domaine carboxy terminal de taille extrêmement variable et de structure non hélicoïdale. La polymérisation des filaments de kératine se fait par l'assemblage d'hétérodimères de kératines acides et basiques qui vont s'assembler ensuite en tétramères qui s'associent finalement par leurs extrémités pour former un protofilament. L'association et la compaction de plusieurs protofilaments donnera naissance aux filaments intermédiaires de kératine de 10 à 12 nm de diamètre.<br /> <br /> Au cours de la différenciation des kératinocytes, différents hétérodimères de kératines vont être synthétisés. K5 et K14 sont exprimés dans les kératinocytes indifférenciés de la couche basale puis disparaissent dans les couches supérieures. K1 et K10 sont produits dans les couches suprabasales et sont absentes de la couche basale. Les kératines K6, K16, et K17 ne sont présentes que dans les épithéliums hyperprolifératifs et au cours de la cicatrisation cutanée lors de la phase de réépithélialisation.<br /> <br /> Bibliographie :<br /> <br /> <a href="http://www.medecinesciences.org/articles/medsci/pdf/2002/01/medsci2002181p45.pdf" class="spip_out" rel="external">Bousquet, Olivier ; Coulombe, Pierre A. ; Les kératines : un autre regard sur la biologie de la peau, Med Sci (Paris), 2002, Vol. 18, N° 1 ; p. 45-54 ; DOI : 10.1051/medsci/200218145</a></li></ul>"> </span></a>, tels que ceux dénommés AE1 et KL1, ou dirigés contre l'<a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot26' name='mot26_11' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>involucrine</span><span class="gl_js" title="involucrine"> </span><span class="gl_jst" title="L'involucrine, du nom latin involucrum qui signifie enveloppe, est un des composants majeur de l'enveloppe cornée. Le gène de l'involucrine code pour une protéine dont la taille est de 68 kDa. D'une longueur de 585 acides aminés chez l'homme, très riche en résidus glutamine et acide glutamique (respectivement 25% et 20% du poids total), l'involucrine est caractérisée par un domaine central très conservé flanqué par des segments de 153 et 45 acides aminés en position N- et C-terminale respectivement. Le domaine central est caractérisé par un motif de 10 acides aminés (ELP/KHL)EQQEGQL répété 39 fois (Eckert and Green, 1986). Des études structurales ont montré que la longueur de la protéine (460 angströms), la structure en hélice α du domaine central ainsi qu'une distribution circonférentielle des résidus glutamine assurent une conformation optimale de l'involucrine pour interagir avec d'autres protéines impliquées dans la formation de l'enveloppe cornée."> </span></a>, un des précurseurs de l'<a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot247' name='mot247_12' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>enveloppe cornée</span><span class="gl_js" title="enveloppe cornée"> </span><span class="gl_jst" title="p align=justify>Lors des étapes terminales de la différenciation épidermique, les kératinocytes subissent d'importants changements morphologiques avec notamment le remplacement de la membrane plasmique par une coque protéique rigide et insoluble, l'enveloppe cornée. Au niveau interne, la structure protéique est liée aux composants de la matrice fibreuse par des liaisons covalentes. Au niveau externe, elle est recouverte d'une structure lipidique constituée d'une monocouche d'acylcéramides dont l'une des extrémités interagit avec les lipides des espaces intercornéocytaires. <br /><br /> <span class="csfoo htmla"></span><dl class="spip_document_296 spip_documents spip_documents_center"> <dt><img src="IMG/png/fig_6_art_fonction_barriere.png" width="560" height="650" alt="PNG - 109.1 ko" /></dt> </dl><span class="csfoo htmlb"></span><br />L'enveloppe cornée se met en place progressivement. La phase d'initiation a lieu sous la membrane plasmique des kératinocytes épineux avec l'assemblage covalent de plusieurs précurseurs protéiques grâce à l'action de différentes transglutaminases. Ces enzymes catalysent la formation de liaisons covalentes entre les résidus glutamine et lysine des protéines. Il y a tout d'abord mise en place d'un réseau covalent de périplakine, d'envoplakine et d'involucrine formant une véritable armature protéique, qui s'étend progressivement depuis la plaque desmosomale sur toute la face interne de la membrane plasmique. Dans un deuxième temps, se met en place une monocouche lipidique au niveau de la face externe. Les acylcéramides, issus de la sécrétion des corps lamellaires, sont liés de façon covalente par des liens esters à l'échafaudage protéique déjà en place par l'action de la transglutaminase 1. Ils remplacent ainsi progressivement les phospholipides de la membrane plasmique. De façon concomitante, la structure protéique primaire est renforcée par la liaison covalente d'autres protéines telles que la loricrine, les protéines « Small PRolin Rich », des protéines de la famille S100, les protéines « late-cornified envelope », l'hornerine, etc. Finalement, cette coque protéique est liée de manière covalente aux filaments de kératines et à la filaggrine. Au cours de sa mise en place, l'enveloppe cornée englobe une partie des composants intracellulaires et transmembranaires des desmosomes. <br /><br /> <br />L'enveloppe cornée permet, de par son échafaudage protéique, la séquestration des macrofibrilles de kératines de la matrice cornéocytaire et, de par sa structure lipidique, l'ancrage aux lipides intercornéocytaires. Ainsi, cette structure hautement résistante contribue aux propriétés biomécaniques de la couche cornée."> </span></a>, qui peuvent permettre de définir le caractére de normalité d'un épiderme.</p> <p align=justify>Dans une peau normale ou dans la peau humaine transplantée en dehors des zones de jonction avec la peau de souris, on observe un marquage strict de la couche basale de l'épiderme avec AE1, des couches suprabasales avec KL1 et du tiers supérieur de l'épiderme avec l'anticorps anti-involucrine. La distribution des kératines révélée par les anticorps AE1 et KL1 et celle de l'involucrine varient considérablement durant les différentes phases de la cicatrisation.</p> <p align=justify>A 48h, dans le bourgeon épidermique au bord de la plaie, puis, dans la languette de réépithélialisation, à 7 jours, et dans l'épiderme nouvellement reconstruit, à 3 semaines, AE1 et l'anti-involucrine marquent les cellules suprabasales et KL1 tous les kératinocytes (voir figure ci-dessous).</p> <dl class='spip_document_119 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH375/cicatrisation-reepidermisation-fini-web-db1a5.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 97.9 ko' /></dt> </dl><p align=justify>A 6 semaines, les cellules basales mais également quelques cellules suprabasales sont marquées avec AE1 tandis que KL1 colorent fortement les cellules suprabasales et plus faiblement les cellules basales. A ce stade, l'involucrine est détectée dans le tiers supérieur de l'épiderme.</p> <p align=justify>C'est seulement 9 semaines après la création de la plaie que l'épiderme cicatriciel redevient normal avec une coloration stricte des cellules basales avec AE1, des suprabasales avec KL1, de la couche granuleuse et de la partie supérieure de la couche spineuse avec l'anti-involucrine.</p> <dl class='spip_document_98 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH375/illustrator-085bc.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 57 ko' /></dt> <dd class='spip_doc_descriptif' style='width:350px;'>Trois mois après la création de la plaie, les distributions de l'involucrine et celle des kératines détectées par l'anticorps KL1 (en jaune) dans l'épiderme cicatriciel sont redevenues normales. </dd> </dl><p align=justify>Il est intéressant que les mêmes observations aient été faites par JP Lacour et JP Ortonne lorsqu'ils ont étudiés la cicatrisation de la peau humaine « in situ ».</p> <p align=justify>Il apparaît donc que, alors que l'épiderme est reconstruit dès 3 semaines, il ne retrouve ses caractéristiques normales que 6 semaines plus tard. Comme nous allons le voir ci-dessous, la normalisation de la différenciation épidermique est associée à l'apparition d'un <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot64' name='mot64_13' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>néoderme</span><span class="gl_js" title="néoderme"> </span><span class="gl_jst" title=""> </span></a> humain en remplacement du tissu de granulation de souris.</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_4"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>5. Formation du néoderme</h3><p align=justify>Entre la première et la sixième semaine après la création de la plaie, le tissu conjonctif est le siège d'importantes transformations. Le nombre de cellules diminue fortement et une importante matrice extracellulaire riche en collagène, se développe. Ce tissu de granulation remodelé, est constamment négatif avec les anticorps spécifiques de l'homme dirigés contre le collagène de type I ou la vimentine et fortement positif avec ceux dirigés contre les mêmes antigènes mais d'origine souris. Par contre, à 9 semaines, une bande de tissu contenant des cellules positives pour la vimentine humaine et du collagène de type I humain sépare l'épiderme reconstruit du tissu de granulation (voir figures ci-dessous).</p> <dl class='spip_document_120 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH375/Website-francais-tissu-de-granulation-vers-neoderme-6-sem-234f3.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 108.8 ko' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:350px;'><strong>Réorganisation du tissu de granulation en néoderme dans le modèle de la peau humaine transplantée sur la souris nude :</strong></dt> <dd class='spip_doc_descriptif' style='width:350px;'>Dans ces figures, les anticorps utilisés pour ces marquages par immunofluorescence indirecte sont spécifiques des composants d'origine humaine et ne marquent pas ceux de souris. Les antigènes détectés par les anticorps apparaissent en jaune-vert et l'ensemble du tissu est coloré en rouge par le bleu Evans. On peut donc voir que, 6 semaines après la création de la plaie, l'épiderme reconstruit marqué par l'anticorps anti-HLA-ABC est humain alors que le tissu de granulation est négatif et donc d'origine murine. A ce stade, l'anticorps anti-vimentine humaine marque des cellules dans l'épiderme reconstruit mais pas encore dans le tissu de granulation sous—jacent ; ceux sont des mélanocytes humains et des cellules de Langerhans. A 9 semaines après la création de la plaie, on observe des cellules positives pour la vimentine humaine sous l'épiderme reconstruit ; ces cellules ont synthétisé du collagène de type I humain. Cela représente le début de la production du néoderme humain. </dd> </dl><p align=justify>A 3 mois, le tissu cicatriciel souris a pratiquement disparu pour être remplacé par un néoderme marqué avec les anticorps spécifiques de l'homme dirigés contre les collagènes de type I, III, ou VI, contre les <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot94' name='mot94_14' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>fibres élastiques</span><span class="gl_js" title="fibres élastiques<br />fibre élastique"> </span><span class="gl_jst" title="Les fibres élastiques, responsables des propriétés élastiques de la peau, peuvent être visualisées par des colorations histologiques (orcéine). Trois sortes de fibres, dénommées respectivement, fibres oxytalanes, fibres d'élaunine, et fibres élastiques matures proprement dites sont distinguées en fonction de leur contenu en microfibrilles faites de fibrilline-1 et en un composé amorphe additionnel, l'élastine. Les fibres oxytalanes, exclusivement constituées de microfibrilles, sont localisées dans le derme et forment de fines arborisations perpendiculaires à la jonction dermo-épidermique. Les fibres d'élaunine et les fibres élastiques matures contiennent respectivement soit peu ou beaucoup de substance amorphe. Les fibres d'élaunine sont organisées en un plexus sous-papillaire parallel à la jonction dermo-épidermique anastomosé avec les fibres oxytalanes et les fibres élastiques maturesplus épaisses du derme réticulaire.<br /><br />C'est l'élastine qui confère aux fibres élastiques leur élasticité et leur résilience et permet à la peau de reprendre sa position d'origine quand elle est pincée ou étirée. La partie microfibrillaire de la fibre élastique est principalement composée de fibrillin-1. Les fibres élastiques sont structurées pour maintenir leur fonction élastique pour la durée de la vie. Toutefois, diverses enzymes (métalloprotéases matricielles, sérine protéases) ont la capacité de couper les molécules de la fibre élastique. Une perte de l'élasticité en raison de la dégradation des fibres élastiques est un facteur majeur contribuant aux changements dégénératifs dans la peau abimée par l'exposition solaire."> </span></a> humaines ou contre la vimentine humaine (voir figures ci-dessous).</p> <dl class='spip_document_97 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH375/le-neoderme-3-mois-apres-la-creation-de-la-plaieweb-ec6a9.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 44.7 ko' /></dt> </dl><p align=justify>Ces résultats indiquent donc que, après avoir été profondément remodelé, le tissu de granulation qui a été produit par des cellules de souris, est progressivement remplacé par un néoderme fabriqué par des cellules provenant du derme humain environnant. Un double marquage avec les anticorps dirigés contre la vimentine humaine ou le collagène de type I de souris montre que ce phénomène résulte de l'invasion progressive du tissu de granulation par des cellules humaines à partir des bords de la plaie.</p> <p align=justify>Ces dernières observations semblent donc démontrer que la reconstruction du tissu conjonctif dans une plaie cutanée se fait en deux étapes. Dans un premier temps, un tissu transitoire, le tissu de granulation, est produit par des cellules dont l'origine n'est pas encore clairement définie mais qui ne sont pas des cellules du derme voisin non lésé. Puis, ce tissu est finalement remplacé par un néoderme fabriqué par des cellules qui proviennent du derme.</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_5"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>6. Les <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot89' name='mot89_15' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>cellules de Langerhans</span><span class="gl_js" title="cellule de Langerhans<br />cellules de Langerhans"> </span><span class="gl_jst" title="La cellule de Langerhans est la cellule dendritique la mieux connue chez l'homme. Les cellules de Langerhans sont capables d'orienter la réponse immune soit dans le sens d'une réponse inflammatoire soit dans le sens d'une tolérance active. Aujourd'hui, la cellule de Langerhans est une cible pour les traitements immunosuppresseurs dans l'inflammation chronique ou pour la protection face aux agressions environnementales comme les rayons U.V. Leur place dans la vaccination est fondamentale."> </span></a> et les <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot100' name='mot100_16' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>mélanocytes</span><span class="gl_js" title="mélanocyte<br />mélanocytes"> </span><span class="gl_jst" title="Le mélanocyte est une cellule dendritique de la peau possédant une activité dopa-oxydasique et produisant la mélanine, le pigment de la peau."> </span></a></h3><p align=justify>Nous avons vu dans un autre article que, les cellules de Langerhans et les mélanocytes sont présents dans la peau humaine transplantée. Il était intéressant d'étudier leur devenir au cours de la cicatrisation.</p> <p align=justify>En utilisant les anticorps monoclonaux OKT6 et anti-HLA-DR, nous avons pu observer que les cellules de Langerhans colonisaient l'épiderme humain cicatriciel mais avec un léger retard par rapport à la migration des kératinocytes. Sept jours après la création de la plaie, elles sont détectées par microscopie électronique à transmission dans la langue épidermique, à distance de son extrémité. A 3 semaines, elles sont révélées par les anticorps et en microscopie électronique (voir figure ci-dessous).</p> <dl class='spip_document_99 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH375/cellule-de-Langerhans-epiderme-cicatriciel-website-2a994.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 93.4 ko' /></dt> <dd class='spip_doc_descriptif' style='width:350px;'>Une cellule de Langerhans observée en microscopie électronique à transmission dans un épiderme cicatriciel, 3 semaines après création d'une plaie au centre d'un greffon de peau humaine sur la souris nude. </dd> </dl><p align=justify>Les observations avec le microscope électronique montrent également que des mélanocytes (voir figures ci-dessous) sont présents dans l'épiderme cicatriciel, à 3 semaines. A ce stade, il n'y a pas de cellule épidermique marquée avec un anticorps anti-vimentine de souris dans la zone cicatricielle. Par contre, un certain nombre de cellules dendritiques dont certaines se situent en position basale, sont marquées par l'anticorps monoclonal anti-vimentine humaine. Il semble donc que les mélanocytes observés en microscopie électronique sont humains. Etant donné que juqu'à des stades tardifs, nous n'avons jamais observé de cellules positives pour la vimentine humaine dans le tissu de granulation, il est probable que la migration des cellules de Langerhans et des mélanocytes se fait dans l'épiderme entre les kératinocytes, à partir du pool de cellules préexistant dans l'épiderme humain non lésé.</p> <dl class='spip_document_101 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH375/Melanocyte-epiderme-cicatriciel-web-site-e0850.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 85.8 ko' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:350px;'><strong>Un mélanocyte humain observé en microscopie électronique à transmission dans un épiderme cicatriciel, 3 semaines après création d'une plaie au centre d'un greffon de peau humaine sur la souris nude. </strong></dt> </dl><h3 class="spip" id="outil_sommaire_6"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=42#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>Bibliographie</h3><p align=justify>Demarchez M, Sengel P, Prunieras M. Wound healing of human skin transplanted onto the <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot67' name='mot67_17' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>nude mouse</span><span class="gl_js" title="nude mouse"> </span><span class="gl_jst" title="The nude mouse is a hairless mutant discovered in 1962 by N.R. Grist, but that was described in detail only in 1966 by S. Flanagan that gave it the name &laquo; nude &raquo; due to its lack of body hair. <br /><br /> <span class="csfoo htmla"></span><dl class="spip_document_136 spip_documents spip_documents_center"> <dt><img src="IMG/jpg/souris-nude-web-3.jpg" width="800" height="511" alt="JPEG - 62.7 ko" /></dt> <dt class="spip_doc_titre" style="width:350px;"><strong>Pathogen-free congenitally athymic nude mouse, Swiss nu/nu. </strong></dt> </dl><span class="csfoo htmlb"></span> <br /> In addition to the absence of hairs, the nude mice had a low fecundity and a high mortality in both male and female. It is only in 1968 that E Pantelouris has reported that these mice had a rudimentary thymus or no thymus. It is this unique characteristic that made the athymic nude mouse very popular as a tool in immunology and cancerology.<br />The interest raised by this new mutation was linked to the key role played by the thymus in the generation of mature T lymphocytes. The lack of thymus and of mature T lymphocytes lead to the unability to develop a large number of immune responses, such as antibody production, cell- mediated immune responses, delayed type hypersensitivity reactions, killing of virus-infected or malignant cells, and of major interest for our studies, graft rejection."> </span></a>. I. An immunohistological study of the reepithelialization process. Dev Biol. 1986 Jan ;113(1):90-6. PubMed PMID : 2417903.</p> <p align=justify>Démarchez M, Hartmann DJ, Herbage D, Ville G, Pruniéras M. Wound healing of human skin transplanted onto the nude mouse. II. An immunohistological and ultrastructural study of the epidermal basement membrane zone reconstruction and connective tissue reorganization. Dev Biol. 1987 May ;121(1):119-29. PubMed PMID : 3552786.</p> <p align=justify>Demarchez M, Desbas C, Prunieras M. Wound healing of human skin transplanted on to the nude mouse. Br J Dermatol. 1985 Jul ;113 Suppl 28:177-82. PubMed PMID : 3893519.</p></div>