Biologie de la peau https://biologiedelapeau.fr/ fr SPIP - www.spip.net Le modèle de la peau humaine greffée sur la souris « nude » http://biologiedelapeau.fr/spip.php?article14 http://biologiedelapeau.fr/spip.php?article14 2010-12-30T15:44:00Z text/html fr Michel Démarchez <p>L'étude de la biologie de la peau humaine et plus particulièrement celle de sa régénération ou de sa cicatrisation se révèle difficile pour des raisons éthiques évidentes. Au cours de ces trente dernières années, diverses méthodes permettant de contourner cet obstacle ont été développées. Parmi celles-ci, la culture in vitro d'explants de peau humaine ou celle de cellules épidermiques humaines directement sur matière plastique a été largement utilisée. La reconstruction de la peau humaine, réalisée en cultivant des cellules épidermiques dissociées sur divers substrats tels que des dermes humains morts ou vivants, des équivalents de derme, des gels de collagène a fait l'objet d'un grand nombre de travaux qui sont décrit dans la rubrique : <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?rubrique44" class='spip_out'>Reconstruction « in vitro » de la peau</a>. Toutefois, les équivalents de peau obtenus, bien que déjà très sophistiqués, ne sont encore que des copies grossières de la peau « in situ ». La transplantation de la peau humaine sur la souris nude ou sur la souris SCID est une autre approche qui permet d'étudier la peau humaine et un certain nombre de ses fonctions dans des conditions physiologiques très proches de celles existant « in situ ».</p> - <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?rubrique28" rel="directory">La peau humaine transplantée sur la souris nude</a> <div class='rss_texte'><div class="cs_sommaire cs_sommaire_sans_fond" id="outil_sommaire"> <div class="cs_sommaire_inner"> <div class="cs_sommaire_titre_sans_fond"> Sommaire </div> <div class="cs_sommaire_corps"> <ul> <li><a title="Introduction" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=28#outil_sommaire_0">Introduction</a>, p1</li> <li><a title="La souris « nude »" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=28&artpage=2-3#outil_sommaire_1">La souris « nude &#187</a>, p2</li> <li><a title="Le modèle d'étude" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=28&artpage=3-3#outil_sommaire_2">Le modèle d'étude</a>, p3</li> </ul> </div> </div> </div><div id='decoupe_haut' class='pagination decoupe_haut'> <img class="no_image_filtrer" alt="Page précédente" title="Page précédente" src="http://biologiedelapeau.fr/plugins/auto/couteau_suisse/v1.9.4/img/decoupe/precedent_off.gif"/> <span class="cs_pagination_off">1</span> <a title="Page 2 : La souris « nude »Bien que reconnu, dès 1962, par N.R. (...)" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=28&artpage=2-3" class="decoupe_page">2</a> <a title="Page 3 : Le modèle d'étudeLa peau humaine adulte est un organe (...)" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=28&artpage=3-3" class="decoupe_page">3</a> <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=28&artpage=2-3" class="decoupe_img"><img class="no_image_filtrer" alt="Page suivante" title="Page suivante" src="http://biologiedelapeau.fr/plugins/auto/couteau_suisse/v1.9.4/img/decoupe/suivant.gif"/></a> </div> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_0"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=28#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>Introduction</h3><p align=justify> De même que le succès des transfusions sanguines dépend des groupes érythrocytaires du donneur et du receveur, celui des greffes d'autres tissus est fonction d'un groupe d'antigènes pour lesquels donneur et receveur doivent être compatibles. Ils sont appelés antigènes d'histocompatibilité. Ces produits d'une région particulière du génome, le Complexe Majeur d'Histocompatibilité, dénommé H-2 chez la souris et HLA, chez l'homme, jouent un rôle fondamental dans les processus de rejet de greffe. En raison de la présence de ces marqueurs antigéniques à la surface des cellules de la <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot115' name='mot115_0' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>peau humaine</span><span class="gl_js" title="peau humaine"> </span><span class="gl_jst" title="La peau qu'on appelle également tégument (du latin tegumentum, couverture) est l'enveloppe de notre corps ; elle est en continuité avec les muqueuses qui recouvrent les cavités naturelles de notre organisme. Elle est également l'organe le plus visible et le plus vaste de notre organisme avec une surface de 1.8 m<sup class="typo_exposants">2</sup> et un poids de 3 kg en moyenne chez l'homme adulte de 70 kg."> </span></a>, sa transplantation sur une souris est théoriquement impossible. Toutefois, la souris « nude » ou la souris SCID, par suite d'une mutation affectant leur système de défense immunitaire, ne rejettent ni les greffes de tissu de la même espèce (allogreffes) ni celles d'une autre espèce (xénogreffes).<br class='autobr' /> </p><div id='decoupe_bas' class='pagination decoupe_bas'> <img class="no_image_filtrer" alt="Page précédente" title="Page précédente" src="http://biologiedelapeau.fr/plugins/auto/couteau_suisse/v1.9.4/img/decoupe/precedent_off.gif"/> <span class="cs_pagination_off">1</span> <a title="Page 2 : La souris « nude »Bien que reconnu, dès 1962, par N.R. (...)" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=28&artpage=2-3" class="decoupe_page">2</a> <a title="Page 3 : Le modèle d'étudeLa peau humaine adulte est un organe (...)" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=28&artpage=3-3" class="decoupe_page">3</a> <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=28&artpage=2-3" class="decoupe_img"><img class="no_image_filtrer" alt="Page suivante" title="Page suivante" src="http://biologiedelapeau.fr/plugins/auto/couteau_suisse/v1.9.4/img/decoupe/suivant.gif"/></a> </div> </div> La différenciation des kératinocytes http://biologiedelapeau.fr/spip.php?article37 http://biologiedelapeau.fr/spip.php?article37 2010-12-27T15:56:00Z text/html fr Michel Démarchez <p align=justify>Après transplantation de la peau humaine sur la souris « nude », en raison du délai nécessaire à la revascularisation, l'épiderme souffre et dégénère en grande partie. Histologiquement, seule la couche basale semble se maintenir tandis que les cellules suprabasales montrent de nombreux signes de dégénérescence et forme finalement une couche morte. Avec le retour du lit vasculaire nourricier, un nouvel épiderme pluristratifié est reconstruit à partir des cellules basales survivantes et les différentes couches classiquement décrites dans un épiderme humain peuvent de nouveau être observées.</p> - <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?rubrique28" rel="directory">La peau humaine transplantée sur la souris nude</a> <div class='rss_texte'><div class="cs_sommaire cs_sommaire_sans_fond" id="outil_sommaire"> <div class="cs_sommaire_inner"> <div class="cs_sommaire_titre_sans_fond"> Sommaire </div> <div class="cs_sommaire_corps"> <ul> <li><a title="Conservation de la distribution des kératines dans l'épiderme transplanté" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=28#outil_sommaire_0">Conservation de la distribution des kératines dans l'épiderme (...)</a>, p1</li> <li><a title="La formation de l'enveloppe cornée" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=28&artpage=2-3#outil_sommaire_1">La formation de l'enveloppe cornée</a>, p2 <ul> <li><a title="L'involucrine et la transglutaminase" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=28&artpage=2-3#outil_sommaire_2">L'involucrine et la transglutaminase</a>, p2</li> <li><a title="L'activité de la transglutaminase dans la peau humaine transplantée" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=28&artpage=2-3#outil_sommaire_3">L'activité de la transglutaminase dans la peau humaine (...)</a>, p2</li></ul> <li><a title="Lipides et fonction barrière" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=28&artpage=3-3#outil_sommaire_4">Lipides et fonction barrière</a>, p3</li> </ul> </div> </div> </div><div id='decoupe_haut1' class='pagination decoupe_haut'> <img class="no_image_filtrer" alt="Page précédente" title="Page précédente" src="http://biologiedelapeau.fr/plugins/auto/couteau_suisse/v1.9.4/img/decoupe/precedent_off.gif"/> <span class="cs_pagination_off">1</span> <a title="Page 2 : La formation de l'enveloppe cornée L'involucrine et la (...)" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=28&artpage=2-3" class="decoupe_page">2</a> <a title="Page 3 : Lipides et fonction barrière" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=28&artpage=3-3" class="decoupe_page">3</a> <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=28&artpage=2-3" class="decoupe_img"><img class="no_image_filtrer" alt="Page suivante" title="Page suivante" src="http://biologiedelapeau.fr/plugins/auto/couteau_suisse/v1.9.4/img/decoupe/suivant.gif"/></a> </div> <p align=justify> Deux mois après transplantation sur la souris « nude », l'<a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot116' name='mot116_0' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>épiderme</span><span class="gl_js" title="épiderme"> </span><span class="gl_jst" title="L'épiderme, est la couche la plus superficielle de la peau. C'est un épithélium squameux stratifié kératinisé qui se renouvelle continuellement. Les kératinocytes représente la population majoritaire des cellules épidermiques (90 à 95 %). Les autres types cellulaires sont les mélanocytes, les cellules de Langerhans et les cellules de Merkel. L'épiderme ne contient ni vaisseau sanguin ni vaisseau lymphatique, mais renferme de nombreuses terminaisons nerveuses libres. La fonction primaire de l'épiderme est de produire la couche cornée qui forme une couche protectrice semi-perméable permettant la vie terrestre, en empèchant la perte en eau, en maintenant une hydratation satisfaisante de la peau et en évitant une hyperhydratation."> </span></a> humain est pluristratifié avec de la <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot118' name='mot118_1' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>jonction dermo-épidermique</span><span class="gl_js" title="jonction dermo-épidermique"> </span><span class="gl_jst" title="La jonction dermo-épidermique également dénommée membrane basale épidermique, est la région acellulaire qui sépare le derme de l'épiderme."> </span></a> vers l'extérieur, quatre couches bien individualisées (voir figure ci dessous). </p> <p align=justify>La couche basale ou assise germinative est pratiquement composée d'une seule rangée de cellules reposant sur la membrane basale sous-épidermique.</p> <p align=justify>La couche spineuse constitue la plus grande partie de l'épiderme et comprend elle-même plusieurs strates de cellules disposées en mosaïque et dont la forme change progressivement dans les couches les plus élevées : d'abord polygonales, ces cellules s'aplatissent et prennent peu à peu un axe parallèle à la surface, en même temps que leur noyau plus clair que celui des cellules basales tend à voir sa couleur s'estomper.</p> <dl class='spip_document_51 spip_documents'> <dt><a href="http://biologiedelapeau.fr/IMG/jpg/PHN-SUR-NUDE-WEB-600pi-3.jpg" title='JPEG - 77.8 ko' type="image/jpeg"><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH375/PHN-SUR-NUDE-WEB-600pi-4-b1e51.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 77.8 ko' /></a></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:350px;'><strong>Coupe de peau humaine deux mois après transplantation sur la souris « nude »</strong></dt> </dl> <p><palign=justify>La couche granuleuse comprend une à trois assises de cellules de teinte sombre, aplaties, qui contiennent des grains arrondis, appelés grains de kératohyaline.</p> <p align=justify>La <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot113' name='mot113_2' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>couche cornée</span><span class="gl_js" title="couche cornée<br />stratum corneum"> </span><span class="gl_jst" title="La couche cornée = stratum corneum (5 à 15 couches de cellules) : elle représente la couche la plus externe de l'épiderme en contact avec l'environnement extérieur et est composée de grandes cellules polyédriques plates, les cornéocytes qui ont perdu leurs organelles et sont dites mortes mais qui restent biochimiquement actives."> </span></a> est formée de cellules au cytoplasme homogène, sans noyau, formant des lamelles qui perdent progressivement leur cohésion et se détachent. A chacune de ces couches correspond un état de différenciation du type cellulaire majoritaire de l'épiderme : le <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot119' name='mot119_3' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>kératinocyte</span><span class="gl_js" title="kératinocyte<br />kératinocytes"> </span><span class="gl_jst" title="Les kératinocytes représente la population majoritaire des cellules épidermiques (90 à 95 %)."> </span></a>.</p> <p align=justify>Cette régénération semble être un processus centripète qui a lieu depuis les bords vers le centre du transplant, en association temporelle avec le rétablissement progressif de la vascularisation sous-jacente. A la périphérie de la greffe, l'épiderme humain apparaît nettement plus épais que celui de la souris (voir figure ci-dessous).</p> <p align=justify>Avec des anticorps spécifique des cellules humaines dirigés contre les molécules du complexe d'histocompatibilité (anti-HLA-ABC), qui décorent l'ensemble de l'épiderme (BC16) ou uniquement les couches basales, ou qui colorent l'<a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot26' name='mot26_4' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>involucrine</span><span class="gl_js" title="involucrine"> </span><span class="gl_jst" title="L'involucrine, du nom latin involucrum qui signifie enveloppe, est un des composants majeur de l'enveloppe cornée. Le gène de l'involucrine code pour une protéine dont la taille est de 68 kDa. D'une longueur de 585 acides aminés chez l'homme, très riche en résidus glutamine et acide glutamique (respectivement 25% et 20% du poids total), l'involucrine est caractérisée par un domaine central très conservé flanqué par des segments de 153 et 45 acides aminés en position N- et C-terminale respectivement. Le domaine central est caractérisé par un motif de 10 acides aminés (ELP/KHL)EQQEGQL répété 39 fois (Eckert and Green, 1986). Des études structurales ont montré que la longueur de la protéine (460 angströms), la structure en hélice α du domaine central ainsi qu'une distribution circonférentielle des résidus glutamine assurent une conformation optimale de l'involucrine pour interagir avec d'autres protéines impliquées dans la formation de l'enveloppe cornée."> </span></a> humaine, nous avons pu démontrer que l'épiderme greffé reste d'origine humaine (voir figure ci dessous).</p> <dl class='spip_document_109 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH375/Website-francais-Jonction-souris-homme-HLA-ABC-AE1-AE3-INVOLUCRIN-d1b5f.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 110.5 ko' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:350px;'><strong>Coupe transversale de l'épiderme humain, 1 mois après la greffe au centre du greffon (fig. 1) ou à la jonction entre la peau de souris et la peau humaine en histologie (fig.2), après immunomarquage avec un anticorps anti-HLA-ABC (fig.3), BC16 (fig 4), anti-involucrine humaine (fig. 5), ou BC1 (fig.6).</strong></dt> <dd class='spip_doc_descriptif' style='width:350px;'>A la jonction entre la peau humaine et la peau de souris, on observe que seule la peau humaine plus épaisse est marquée par les anticorps spécifiques de l'homme (fig. 3, 4, 5, and 6). </dd> </dl><p align=justify>Toutefois, ce dernier résultat ne permet pas de savoir si les principaux types cellulaires de l'épiderme, c'est à dire les kératinocytes, les <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot89' name='mot89_5' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>cellules de Langerhans</span><span class="gl_js" title="cellule de Langerhans<br />cellules de Langerhans"> </span><span class="gl_jst" title="La cellule de Langerhans est la cellule dendritique la mieux connue chez l'homme. Les cellules de Langerhans sont capables d'orienter la réponse immune soit dans le sens d'une réponse inflammatoire soit dans le sens d'une tolérance active. Aujourd'hui, la cellule de Langerhans est une cible pour les traitements immunosuppresseurs dans l'inflammation chronique ou pour la protection face aux agressions environnementales comme les rayons U.V. Leur place dans la vaccination est fondamentale."> </span></a>, les <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot100' name='mot100_6' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>mélanocytes</span><span class="gl_js" title="mélanocyte<br />mélanocytes"> </span><span class="gl_jst" title="Le mélanocyte est une cellule dendritique de la peau possédant une activité dopa-oxydasique et produisant la mélanine, le pigment de la peau."> </span></a>, et les <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot90' name='mot90_7' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>cellules de Merkel</span><span class="gl_js" title="cellule de Merkel<br />cellules de Merkel"> </span><span class="gl_jst" title="Les cellules de Merkel sont des mécanorécepteurs à adaptation lente de type I responsable de la sensation tactile fine qui se situent dans la couche basale de l'épiderme et au niveau du bulge dans les follicules pileux et qui détectent par leur microvillosités les déformations localisées, proches d'eux et qui libèrent des neuromédiateurs vers les fibres nerveuses."> </span></a>, sont présents dans le greffon et si ces cellules conservent leurs propriétés structurales et fonctionnelles.</p> <p align=justify>Les kératinocytes représentent environ 95% des cellules de l'épiderme. L'utilisation d'anticorps monoclonaux et polyclonaux spécifiques des kératinocytes humains, confirme que les kératinocytes de l'épiderme transplanté sont d'origine humaine (voir figure ci dessous). Dans le cas où ces anticorps colorent des couches particulières de l'épiderme humain normal, le même marquage est observé dans celui de la peau transplantée, deux mois après la greffe (voir figure ci dessus).</p> <p align=justify>La couche de cellules basales attachées à la membrane basale située à la jonction dermo-épidermique, constitue le compartiment prolifératif. Dans les couches épidermiques supérieures, les kératinocytes subissent une série de transformations morphologiques et biochimiques qui aboutit à la formation des cornéocyes morts, éliminés par desquamation. Cette différenciation des kératinocytes en cornéocytes résulte du déclenchement coordonné dans l'espace d'un certain nombre de mécanismes parmi lesquels la synthèse des <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot229' name='mot229_8' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>kératines</span><span class="gl_js" title="kératine<br />kératines"> </span><span class="gl_jst" title="Les kératines sont une famille de protéines ayant 2 formes principales <br /> <ul class="spip"><li> l'alpha-kératine (ou cytokératine) présente chez les <br /> mammifères dont l'homme. On en connaît 20<br /></li><li> la béta-kératine que l'on retrouve chez les reptiles <br /> et les oiseaux<br /> <br /> Les kératines sont les principales protéines du cytosquelette des kératinocytes et peuvent représenter jusqu'à 85 % des protéines totales des cornéocytes. Elles appartiennent à la super famille des filaments intermédiaires et se répartissent en 2 sous-familles, les kératines acides de type I (K9 à K28) et les kératines basiques de type II (K1 à K8 et K71 à K80) . <br /> <br /> Elles possèdent toutes la même organisation structurale avec un domaine centrale en hélice d'environ 310 acides aminés encadré par un domaine amino-terminal et un domaine carboxy terminal de taille extrêmement variable et de structure non hélicoïdale. La polymérisation des filaments de kératine se fait par l'assemblage d'hétérodimères de kératines acides et basiques qui vont s'assembler ensuite en tétramères qui s'associent finalement par leurs extrémités pour former un protofilament. L'association et la compaction de plusieurs protofilaments donnera naissance aux filaments intermédiaires de kératine de 10 à 12 nm de diamètre.<br /> <br /> Au cours de la différenciation des kératinocytes, différents hétérodimères de kératines vont être synthétisés. K5 et K14 sont exprimés dans les kératinocytes indifférenciés de la couche basale puis disparaissent dans les couches supérieures. K1 et K10 sont produits dans les couches suprabasales et sont absentes de la couche basale. Les kératines K6, K16, et K17 ne sont présentes que dans les épithéliums hyperprolifératifs et au cours de la cicatrisation cutanée lors de la phase de réépithélialisation.<br /> <br /> Bibliographie :<br /> <br /> <a href="http://www.medecinesciences.org/articles/medsci/pdf/2002/01/medsci2002181p45.pdf" class="spip_out" rel="external">Bousquet, Olivier ; Coulombe, Pierre A. ; Les kératines : un autre regard sur la biologie de la peau, Med Sci (Paris), 2002, Vol. 18, N° 1 ; p. 45-54 ; DOI : 10.1051/medsci/200218145</a></li></ul>"> </span></a> et la formation de l'<a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot247' name='mot247_9' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>enveloppe cornée</span><span class="gl_js" title="enveloppe cornée"> </span><span class="gl_jst" title="p align=justify>Lors des étapes terminales de la différenciation épidermique, les kératinocytes subissent d'importants changements morphologiques avec notamment le remplacement de la membrane plasmique par une coque protéique rigide et insoluble, l'enveloppe cornée. Au niveau interne, la structure protéique est liée aux composants de la matrice fibreuse par des liaisons covalentes. Au niveau externe, elle est recouverte d'une structure lipidique constituée d'une monocouche d'acylcéramides dont l'une des extrémités interagit avec les lipides des espaces intercornéocytaires. <br /><br /> <span class="csfoo htmla"></span><dl class="spip_document_296 spip_documents spip_documents_center"> <dt><img src="IMG/png/fig_6_art_fonction_barriere.png" width="560" height="650" alt="PNG - 109.1 ko" /></dt> </dl><span class="csfoo htmlb"></span><br />L'enveloppe cornée se met en place progressivement. La phase d'initiation a lieu sous la membrane plasmique des kératinocytes épineux avec l'assemblage covalent de plusieurs précurseurs protéiques grâce à l'action de différentes transglutaminases. Ces enzymes catalysent la formation de liaisons covalentes entre les résidus glutamine et lysine des protéines. Il y a tout d'abord mise en place d'un réseau covalent de périplakine, d'envoplakine et d'involucrine formant une véritable armature protéique, qui s'étend progressivement depuis la plaque desmosomale sur toute la face interne de la membrane plasmique. Dans un deuxième temps, se met en place une monocouche lipidique au niveau de la face externe. Les acylcéramides, issus de la sécrétion des corps lamellaires, sont liés de façon covalente par des liens esters à l'échafaudage protéique déjà en place par l'action de la transglutaminase 1. Ils remplacent ainsi progressivement les phospholipides de la membrane plasmique. De façon concomitante, la structure protéique primaire est renforcée par la liaison covalente d'autres protéines telles que la loricrine, les protéines « Small PRolin Rich », des protéines de la famille S100, les protéines « late-cornified envelope », l'hornerine, etc. Finalement, cette coque protéique est liée de manière covalente aux filaments de kératines et à la filaggrine. Au cours de sa mise en place, l'enveloppe cornée englobe une partie des composants intracellulaires et transmembranaires des desmosomes. <br /><br /> <br />L'enveloppe cornée permet, de par son échafaudage protéique, la séquestration des macrofibrilles de kératines de la matrice cornéocytaire et, de par sa structure lipidique, l'ancrage aux lipides intercornéocytaires. Ainsi, cette structure hautement résistante contribue aux propriétés biomécaniques de la couche cornée."> </span></a> sont les mieux décrits. Le programme normal de différenciation est parfois perturbé dans certaines maladies de la peau telles que le psoriasis. Il est intéressant d'étudier ce qu'il en est dans la <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot115' name='mot115_10' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>peau humaine</span><span class="gl_js" title="peau humaine"> </span><span class="gl_jst" title="La peau qu'on appelle également tégument (du latin tegumentum, couverture) est l'enveloppe de notre corps ; elle est en continuité avec les muqueuses qui recouvrent les cavités naturelles de notre organisme. Elle est également l'organe le plus visible et le plus vaste de notre organisme avec une surface de 1.8 m<sup class="typo_exposants">2</sup> et un poids de 3 kg en moyenne chez l'homme adulte de 70 kg."> </span></a> greffée sur la souris « nude ».</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_0"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=28#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>Conservation de la distribution des kératines dans l'épiderme transplanté</h3><p align=justify>Afin de déterminer si les caractéristiques fonctionnelles des kératinocytes sont également conservées après la transplantation, nous avons utilisé des anticorps qui sans être spécifiques d'espèce, montrent des distributions de la coloration différentes dans les épidermes humains normaux ou pathologiques. La répartition du marquage obtenu avec ces anticorps peut ainsi servir d'indicateur de normalité. Par exemple, les anticorps monoclonaux anti-kératine , AE1 et KL1 colorent respectivement soit la couche basale (AE1), soit les cellules suprabasales et quelques cellules basales (KL1). Par contre dans le cas d'un épiderme hyperprolifératif, tel que celui qui provient de la peau de malades atteints du psoriasis, cette distribution de la coloration peut être entièrement modifiée. Dans ces conditions, AE1 colore la couche suprabasale de l'épiderme et KL1 toutes les cellules de l'épiderme.Nous n'avons donc pas utilisé ces anticorps dans le but de localiser un type particulier de kératine mais pour déterminer dans quelle mesure la distribution du marquage obtenu avec ces anticorps est normale dans l'épiderme de la peau humaine transplantée.</p> <p align=justify>En fait, pendant toute la période de régénération de l'épiderme , c'est une coloration suprabasale avec AE1 et de l'épiderme entier avec KL1 qui est observée. Puis 1 mois après la transplantation, les cellules basales et quelques cellules suprabasales sont marquées par AE1, tandis que KL1 décorent des couches suprabasales et plus faiblement les couches basales. Finalement, deux mois après la greffe, la majorité de l'épiderme transplanté présente une coloration de peau humaine normale et seule une zone périphérique réduite se situant à la jonction homme-souris démontre un marquage ressemblant à celui des épidermes hyperprolifératifs.</p> <dl class='spip_document_108 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH375/website-francais-Peauhumaine-greffeeKL1-aa242.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 84.5 ko' /></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:350px;'><strong>Coupe transversale de la peau humaine transplantée, deux mois après transplantation sur la souris nude. Marquage avec l'anticorps KL1 et contre-coloration au bleu Evans.</strong></dt> <dd class='spip_doc_descriptif' style='width:350px;'>Seules les cellules épidermiques suprabasales sont décorées en jaune par l'anticorps KL1. La couche basale épidermique et le derme apparaissent en rouge en raison de la contre coloration. </dd> </dl> <p>Il apparaît donc que la distribution des kératines telle que le révèlent ces anticorps, et donc probablement le processus de kératinisation de l'épiderme, bien que modifié dans les premières semaines après la greffe, redeviennent finalement normaux.</p><div id='decoupe_bas1' class='pagination decoupe_bas'> <img class="no_image_filtrer" alt="Page précédente" title="Page précédente" src="http://biologiedelapeau.fr/plugins/auto/couteau_suisse/v1.9.4/img/decoupe/precedent_off.gif"/> <span class="cs_pagination_off">1</span> <a title="Page 2 : La formation de l'enveloppe cornée L'involucrine et la (...)" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=28&artpage=2-3" class="decoupe_page">2</a> <a title="Page 3 : Lipides et fonction barrière" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=28&artpage=3-3" class="decoupe_page">3</a> <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=28&artpage=2-3" class="decoupe_img"><img class="no_image_filtrer" alt="Page suivante" title="Page suivante" src="http://biologiedelapeau.fr/plugins/auto/couteau_suisse/v1.9.4/img/decoupe/suivant.gif"/></a> </div> </div> Les cellules de Langerhans et leur capacité à proliférer http://biologiedelapeau.fr/spip.php?article38 http://biologiedelapeau.fr/spip.php?article38 2010-12-26T16:07:00Z text/html fr Michel Démarchez <p>Décrites par Paul Langerhans en 1868, les cellules de Langerhans sont des cellules dendritiques qui ont un aspect clair dans les coupes histologiques en paraffine. Elles constituent deux à trois pour cent de la population cellulaire épidermique et sont préférentiellement situées en position suprabasale dans l'épiderme ; elles peuvent être mises en évidence par une réaction histochimique qui, en détectant l'activité de l'adénosine triphosphatase (ATPase), révèle dans les épidermes isolés un réseau de (...)</p> - <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?rubrique28" rel="directory">La peau humaine transplantée sur la souris nude</a> <div class='rss_texte'><p align=justify>Décrites par Paul Langerhans en 1868, les <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?article11" class='spip_out'>cellules de Langerhans</a> sont des cellules dendritiques qui ont un aspect clair dans les coupes histologiques en paraffine. Elles constituent deux à trois pour cent de la population cellulaire épidermique et sont préférentiellement situées en position suprabasale dans l'<a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot116' name='mot116_0' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>épiderme</span><span class="gl_js" title="épiderme"> </span><span class="gl_jst" title="L'épiderme, est la couche la plus superficielle de la peau. C'est un épithélium squameux stratifié kératinisé qui se renouvelle continuellement. Les kératinocytes représente la population majoritaire des cellules épidermiques (90 à 95 %). Les autres types cellulaires sont les mélanocytes, les cellules de Langerhans et les cellules de Merkel. L'épiderme ne contient ni vaisseau sanguin ni vaisseau lymphatique, mais renferme de nombreuses terminaisons nerveuses libres. La fonction primaire de l'épiderme est de produire la couche cornée qui forme une couche protectrice semi-perméable permettant la vie terrestre, en empèchant la perte en eau, en maintenant une hydratation satisfaisante de la peau et en évitant une hyperhydratation."> </span></a> ; elles peuvent être mises en évidence par une réaction histochimique qui, en détectant l'activité de l'adénosine triphosphatase (ATPase), révèle dans les épidermes isolés un réseau de cellules dendritiques correspondant aux <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot89' name='mot89_1' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>cellules de Langerhans</span><span class="gl_js" title="cellule de Langerhans<br />cellules de Langerhans"> </span><span class="gl_jst" title="La cellule de Langerhans est la cellule dendritique la mieux connue chez l'homme. Les cellules de Langerhans sont capables d'orienter la réponse immune soit dans le sens d'une réponse inflammatoire soit dans le sens d'une tolérance active. Aujourd'hui, la cellule de Langerhans est une cible pour les traitements immunosuppresseurs dans l'inflammation chronique ou pour la protection face aux agressions environnementales comme les rayons U.V. Leur place dans la vaccination est fondamentale."> </span></a>.</p> <p align=justify>Les principaux critères ultrastructuraux qui permettent d'identifier une cellule de Langerhans sont : un cytoplasme clair sans tonofilaments, ni <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot101' name='mot101_2' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>mélanosomes</span><span class="gl_js" title="mélanosome<br />mélanosomes"> </span><span class="gl_jst" title="Les mélanosomes sont des organites intracellulaires spécifiques des mélanocytes, synthétisant la mélanine."> </span></a>, la présence d'un organite cytoplasmique caractéristique, le granule de Birbeck, en forme de raquette ou de batonnet (voir figure ci dessous) un noyau lobulé avec des circonvolutions, et l'absence de <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot50' name='mot50_3' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>desmosomes</span><span class="gl_js" title="desmosome<br />desmosomes"> </span><span class="gl_jst" title="Le desmosome est un système de jonction entre deux kératinocytes qui participent au maintien de la cohésion de l'épiderme."> </span></a>.</p> <p align=justify>Dans nos travaux, nous avons utilisé l'anticorps monoclonal OKT6 préparé contre des thymocytes humains, qui réagit spécifiquement avec les cellules de Langerhans humaines. Les cellules de Langerhans exprimant à leur surface des protéines de classe II du complexe majeur d'histocompatibilité, elles peuvent être également marquées avec un anticorps monoclonal anti-HLA-DR. Toutefois, ce dernier critère n'est pas spécifique des cellules de Langerhans puisque des cellules épidermiques dites indéterminées, qui ressemblent aux cellules de Langerhans, mais ne contiennent pas de granules de Birbeck, expriment également à leur surface les antigènes de type HLA-DR.</p> <p align=justify>En accord avec les travaux de Krueger et al. et en utilisant ces techniques d'histochimie, de microscopie électronique, et d'immunohistologie, nous avons pu montrer que les cellules de Langerhans humaines se maintiennent dans la peau greffée. Bien que le nombre de cellules de Langerhans diminue dans les premières semaines après la greffe, il redevient pratiquement normal, un mois après la greffe et reste stable ensuite.</p> <p align=justify>L'observation selon laquelle les cellules de Langerhans humaines se maintiennent dans l'épiderme greffé, nous amena à aborder l'étude d'un aspect important mais méconnu de leur biologie, à savoir leur capacité de proliférer au sein de l'épiderme. L'intérêt que nous portions à ce problème provenait de la publication d'expériences réalisées par l'équipe de S. Katz. Dans ces expériences, des souris sont exposées à des rayonnements X très intenses qui induisent, chez ces animaux, la destruction des cellules souches de la moelle osseuse. Une greffe de moelle osseuse de souris allogénique à une souris irradiée aboutit à l'apparition de cellules de Langerhans du donneur dans l'épiderme de cette souris. Ces expériences semblaient donc indiquer que les cellules de Langerhans représentent une population de cellules en transit dans l'épiderme et qui sont constamment renouvelées à partir de cellules souches de la moelle osseuse. Dans la <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot115' name='mot115_4' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>peau humaine</span><span class="gl_js" title="peau humaine"> </span><span class="gl_jst" title="La peau qu'on appelle également tégument (du latin tegumentum, couverture) est l'enveloppe de notre corps ; elle est en continuité avec les muqueuses qui recouvrent les cavités naturelles de notre organisme. Elle est également l'organe le plus visible et le plus vaste de notre organisme avec une surface de 1.8 m<sup class="typo_exposants">2</sup> et un poids de 3 kg en moyenne chez l'homme adulte de 70 kg."> </span></a> transplantée sur la souris « nude », nous nous trouvions dans une situation opposée de celle des expériences de S. Katz, puisque la population de cellules de Langerhans semblait se maintenir en l'absence de renouvellement à partir d'une source externe à la peau greffée. De plus, il était connu, grâce à des expériences faites par J Czerniewlevski et al. que les cellules de Langerhans isolées à partir d'épiderme humain se trouvent à différentes phases du cycle cellulaire. Il semblait donc intéressant d'étudier si les cellules de Langerhans sont capables de proliférer au sein de l'épiderme.</p> <p align=justify>Nous avons, en premier lieu, cherché à savoir si les cellules de Langerhans de la peau transplantée synthétisent de l'ADN. Pour cela, nous avons injecté à des souris porteuses de greffon de peau humaine, de la bromodeoxyuridine (BrdU) qui est un analogue de la thymidine et qui s'incorpore à sa place dans l'ADN des cellules en phase de synthèse. Puis, pour détecter les cellules qui ont fabriqué de l'ADN après l'injection, nous avons utiliséun anticorps monoclonal anti-BrdU couplé à la fluorescéine. Mais comme nous nous intéressions uniquement aux cellules de Langerhans et que d'autres cellules, en particulier les <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot119' name='mot119_5' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>kératinocytes</span><span class="gl_js" title="kératinocyte<br />kératinocytes"> </span><span class="gl_jst" title="Les kératinocytes représente la population majoritaire des cellules épidermiques (90 à 95 %)."> </span></a> synthétisaient également de l'ADN, nous avons réalisé un double marquage avec OKT6 pour repérer les cellules de Langerhans et l'anti-BrdU pour détecter celle qui auraient incorporé du BrdU. L'observation d'un certain nombre de cellules de Langerhans contenant du BrdU nous démontra que les cellules de Langerhans de la peau humaine transplantée synthétisent de l'ADN.</p> <p align=justify>Dans une seconde étape, nous avons cherché à savoir si toutes les cellules de Langerhans humaines de l'épiderme greffé synthétisent de l'ADN ou si cette propriété est limitée à une sous-population. Après injection de BrdU à des souris porteuses de greffons de peau humaine, toutes les 6 heures, pendant une longue durée (plus de 17 jours), 94% des cellules de Langerhans avaient incorporé du BrdU. Il est donc probable que la majorité des cellules de Langerhans entrent en phase de synthèse d'ADN dans la peau greffée. En réalisant des injections de BrdU pendant des périodes allant de 6 heures à plus de 17 jours, puis en comptant, à chaque stade, le nombre de cellules de Langerhans ayant incorporé du BrdU, nous avons pu, avec l'aide d'un modèle mathématique, déterminer les paramètres du cycle cellulaire des cellules de langerhans. Nous avons établi que la durée totale du cycle cellulaire d'une cellule de Langerhans est de l'ordre de 392 heures (16.3 jours) et que la durée de la phase S est de 12 heures.</p> <p align=justify>Sachant donc que les cellules de Langerhans sont capables de proliférer dans l'épiderme, nous avons alors cherché à déterminer si cette activité prolifératrice pouvait être modulée par des agents exogènes. Pour répondre à cette question, nous avons traité, de deux manières différentes, des souris greffées : 1) en appliquant sur l'épiderme de la peau tranplantéee, du TPA, un promoteur de tumeur connu pour induire une hyperprolifération ou 2) en faisant une série de « strippings », ce qui consiste à arracher à l'aide d'une bande adhésive la couche externe de l'épiderme. Deux jours après l'un ou l'autre des traitements, nous avons pu constaté une augmentation du nombre de cellules de Langerhans ayant incorporé du BrdU par rapport à celui des peaux témoins non traitées. Cette augmentation était de 100 % après l'<a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot262' name='mot262_6' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>application</span><span class="gl_js" title="application"> </span><span class="gl_jst" title=""> </span></a> de TPA et de l'ordre de 60% après les « strippings ». Ainsi, les cellules de Langerhans de la peau transplantée apparaissent capables de répondre à des stimulants de type chimique (TPA) ou mécanique ("strippings).</p> <p align=justify>Toutefois, la démonstration que les cellules de Langerhans sont capables de synthétiser de l'ADN dans la greffe n'est pas une preuve absolue de leur capacité de se diviser. Il était également nécessaire de montrer qu'elles entrent en mitose. Comme le marqueur le plus constant des cellules de Langerhans est la présence du granule de Birbeck, nous avons utilisé les techniques de microscopie électronique à transmission pour essayer de voir des cellules de Langerhans en mitose avec des granules de Birbeck. Mais comme les cellules de Langerhans représentent seulement 2 à 3 % des cellules épidermiques et que les cellules en mitoses sont rares, la probabilité de les observer est très faible. Nous avons augmenté nos chances en utilisant des greffons de peau traités au TPA, ce qui devait augmenter le nombre de cellules de Langerhans en mitose. De plus, les souris avaient reçu, 5 heures avant le prélévement des transplants une injection de colchicine, qui bloque les cellules en métaphase. Sur 1000 cellules repérées sur des coupes semi-fines de tissu par leur position suprabasale et leur cytoplasme clair, quatre présentaient des figures de mitose. Observées au microscope électronique à transmission, ces cellules contenaient des granules de Birbeck et présentaient les caractéristiques de cellules en début de métaphase avec la condensation de la chromatine et l'absence de membrane nucléaire et de nucléole.</p> <p align=justify>Ainsi, nous avons pu démontré que les cellules de Langerhans de la peau humaine transplantée sur la souris « nude » non seulement se maintiennent après la greffe mais sont également capable de proliférer à l'intérieur de l'épiderme humain et de varier ainsi leur densité en réponse à des stimuli externes. Le mécanisme de régulation qui détermine le nombre de cellules de Langerhans dans l'épiderme humain reste à définir mais nos expériences semblent indiquer qu'il est probablement purement cutané.</p></div> Les mélanocytes et les cellules de Merkel http://biologiedelapeau.fr/spip.php?article39 http://biologiedelapeau.fr/spip.php?article39 2010-12-14T16:14:00Z text/html fr Michel Démarchez <p>Les mélanocytes<br class='autobr' /> Les mélanocytes sont les cellules qui produisent le pigment de la peau, la mélanine. Ceux sont des cellules dendritiques localisées dans la couche basale de l'épiderme où elles reposent sur la membrane basale. Par leurs nombreux dendrites, ils sont en relation avec les kératinocytes environnants auxquels ils transfèrent les granules pigmentaires. Après traitement des spécimens par la dopa qui met en évidence l'activité dopa oxydase, l'ensemble de leur cytoplasme prend une couleur brune (...)</p> - <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?rubrique28" rel="directory">La peau humaine transplantée sur la souris nude</a> <div class='rss_texte'><div class="cs_sommaire cs_sommaire_avec_fond" id="outil_sommaire"> <div class="cs_sommaire_inner"> <div class="cs_sommaire_titre_avec_fond"> Sommaire </div> <div class="cs_sommaire_corps"> <ul> <li><a title="Les mélanocytes" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=28#outil_sommaire_0">Les mélanocytes</a></li> <li><a title="Les cellules de Merkel" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=28#outil_sommaire_1">Les cellules de Merkel</a></li> </ul> </div> </div> </div><h3 class="spip" id="outil_sommaire_0"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=28#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>Les <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot100' name='mot100_0' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>mélanocytes</span><span class="gl_js" title="mélanocyte<br />mélanocytes"> </span><span class="gl_jst" title="Le mélanocyte est une cellule dendritique de la peau possédant une activité dopa-oxydasique et produisant la mélanine, le pigment de la peau."> </span></a></h3> <p> Les mélanocytes sont les cellules qui produisent le pigment de la peau, la <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot103' name='mot103_1' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>mélanine</span><span class="gl_js" title="mélanine<br />mélanines"> </span><span class="gl_jst" title="Les mélanocytes humains produisent deux types chimiquement distincts de mélanines, l'eumélanine, un pigment de couleur brun-noir et, la pheomélanine, un pigment de couleur jaune-rouge."> </span></a>. Ceux sont des cellules dendritiques localisées dans la couche basale de l'<a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot116' name='mot116_2' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>épiderme</span><span class="gl_js" title="épiderme"> </span><span class="gl_jst" title="L'épiderme, est la couche la plus superficielle de la peau. C'est un épithélium squameux stratifié kératinisé qui se renouvelle continuellement. Les kératinocytes représente la population majoritaire des cellules épidermiques (90 à 95 %). Les autres types cellulaires sont les mélanocytes, les cellules de Langerhans et les cellules de Merkel. L'épiderme ne contient ni vaisseau sanguin ni vaisseau lymphatique, mais renferme de nombreuses terminaisons nerveuses libres. La fonction primaire de l'épiderme est de produire la couche cornée qui forme une couche protectrice semi-perméable permettant la vie terrestre, en empèchant la perte en eau, en maintenant une hydratation satisfaisante de la peau et en évitant une hyperhydratation."> </span></a> où elles reposent sur la membrane basale. Par leurs nombreux dendrites, ils sont en relation avec les <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot119' name='mot119_3' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>kératinocytes</span><span class="gl_js" title="kératinocyte<br />kératinocytes"> </span><span class="gl_jst" title="Les kératinocytes représente la population majoritaire des cellules épidermiques (90 à 95 %)."> </span></a> environnants auxquels ils transfèrent les granules pigmentaires. Après traitement des spécimens par la dopa qui met en évidence l'activité dopa oxydase, l'ensemble de leur cytoplasme prend une couleur brune typique. Leurs caractéristiques ultrastructurales sont un noyau arrondi contenant une chromatine fine et un nucléole bien défini, un cytoplasme clair sans microfibrilles avec des organelles spécifiques, les <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot101' name='mot101_4' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>mélanosomes</span><span class="gl_js" title="mélanosome<br />mélanosomes"> </span><span class="gl_jst" title="Les mélanosomes sont des organites intracellulaires spécifiques des mélanocytes, synthétisant la mélanine."> </span></a>, et l'absence de <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot50' name='mot50_5' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>desmosomes</span><span class="gl_js" title="desmosome<br />desmosomes"> </span><span class="gl_jst" title="Le desmosome est un système de jonction entre deux kératinocytes qui participent au maintien de la cohésion de l'épiderme."> </span></a>.</p> <p> Les observations en microscopie électronique à transmission démontrent la présence de mélanocytes dans la couche basale de l'épiderme transplanté (voir figure ci dessous).</p> <p> A l'inverse des kératinocytes et des <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot89' name='mot89_6' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>cellules de Langerhans</span><span class="gl_js" title="cellule de Langerhans<br />cellules de Langerhans"> </span><span class="gl_jst" title="La cellule de Langerhans est la cellule dendritique la mieux connue chez l'homme. Les cellules de Langerhans sont capables d'orienter la réponse immune soit dans le sens d'une réponse inflammatoire soit dans le sens d'une tolérance active. Aujourd'hui, la cellule de Langerhans est une cible pour les traitements immunosuppresseurs dans l'inflammation chronique ou pour la protection face aux agressions environnementales comme les rayons U.V. Leur place dans la vaccination est fondamentale."> </span></a> pour lesquels nous avions des anticorps spécifiques de type cellulaire et d'espèce, nous ne possédions pas d'anticorps anti-mélanocytes spécifiques d'espèce. Toutefois, comme ces cellules contiennent de la vimentine, nous avons cherché à savoir si elles étaient marquées avec un anti-vimentine de souris ou avec un anti-vimentine humaine. Aucune réaction ne fut observée avec l'anticorps anti-vimentine de souris alors que des cellules dendritiques étaient marquées par l'anti-vimentine humaine dans l'épiderme transplanté. Ainsi, les mélanocytes, observés en microscopie électronique à transmission, sont probablement, comme les kératinocytes et les cellules de Langerhans, d'origine humaine. De plus, la <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot115' name='mot115_7' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>peau humaine</span><span class="gl_js" title="peau humaine"> </span><span class="gl_jst" title="La peau qu'on appelle également tégument (du latin tegumentum, couverture) est l'enveloppe de notre corps ; elle est en continuité avec les muqueuses qui recouvrent les cavités naturelles de notre organisme. Elle est également l'organe le plus visible et le plus vaste de notre organisme avec une surface de 1.8 m<sup class="typo_exposants">2</sup> et un poids de 3 kg en moyenne chez l'homme adulte de 70 kg."> </span></a> devient très rapidement pigmentée après la transplantation. Il semble donc que les mélanocytes du greffon sont fonctionnels.</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_1"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=28#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>Les <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot90' name='mot90_8' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>cellules de Merkel</span><span class="gl_js" title="cellule de Merkel<br />cellules de Merkel"> </span><span class="gl_jst" title="Les cellules de Merkel sont des mécanorécepteurs à adaptation lente de type I responsable de la sensation tactile fine qui se situent dans la couche basale de l'épiderme et au niveau du bulge dans les follicules pileux et qui détectent par leur microvillosités les déformations localisées, proches d'eux et qui libèrent des neuromédiateurs vers les fibres nerveuses."> </span></a></h3> <p> Les cellules de Merkel sont des cellules neuro-endocrines de la peau, décrites par F. S. Merkel voilà plus de 100 ans. Elles sont habituellement trouvées isolément dans la couche basale de l'épiderme en étroite association avec des fibres nerveuses. Elles présentent un noyau polylobé, un cytoplasme clair contenant des organites cytoplasmiques caractéristiques. Ces derniers forment des granules d'un diamètre de l'ordre de 100 à 140 nm, entourés d'une membrane et présentant une zone centrale sombre séparée de la membrane par une zone claire. Des desmosomes rudimentaires existent entre les cellules de Merkel et les kératinocytes environnants. L'identification des cellules de Merkel est, en général, faite en microscopie électronique. Toutefois , il a été démontré que deux anticorps monoclonaux, appelés respectivement perh1 et TROMA-1 permettent d'identifier les cellules de Merkel dans l'épiderme humain. En utilisant TROMA-1, nous avons pu observer que les cellules de Merkel semblaient se maintenir dans l'épiderme humain après transplantation chez la souris « nude » (voir figure ci dessous). L'observation d'une cellule de Merkel caractéristique à l'aide de microscope électronique à transmission (voir figure ci dessous) dans un épiderme humain greffé confirma que cette sous-population de cellules épidermiques restait présente après la transplantation.</p></div> La régénération de la jonction dermo-épidermique et du derme de la peau humaine après transplantantation sur la souris « nude » http://biologiedelapeau.fr/spip.php?article40 http://biologiedelapeau.fr/spip.php?article40 2010-12-13T20:28:00Z text/html fr Michel Démarchez <p>La jonction dermo-épidermique<br class='autobr' /> Deux mois après la greffe, la jonction dermo-épidermique de la peau humaine transplantée montre la même organisation ultrastructurale que celle qui est observée dans une peau humaine normale. Elle peut être divisée en quatre zones qui, depuis l'épiderme vers le derme, sont : 1) la membrane plasmique des cellules basales de l'épiderme avec au niveau des kératinocytes des hémidesmosomes, 2) la lamina lucida, une zone claire aux électrons d'environ 20 à 40 nm d'épaisseur, 3) (...)</p> - <a href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?rubrique28" rel="directory">La peau humaine transplantée sur la souris nude</a> <div class='rss_texte'><div class="cs_sommaire cs_sommaire_avec_fond" id="outil_sommaire"> <div class="cs_sommaire_inner"> <div class="cs_sommaire_titre_avec_fond"> Sommaire </div> <div class="cs_sommaire_corps"> <ul> <li><a title="La jonction dermo-épidermique" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=28#outil_sommaire_0">La jonction dermo-épidermique</a></li> <li><a title="Le derme" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=28#outil_sommaire_1">Le derme</a></li> </ul> </div> </div> </div><h3 class="spip" id="outil_sommaire_0"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=28#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>La <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot118' name='mot118_0' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>jonction dermo-épidermique</span><span class="gl_js" title="jonction dermo-épidermique"> </span><span class="gl_jst" title="La jonction dermo-épidermique également dénommée membrane basale épidermique, est la région acellulaire qui sépare le derme de l'épiderme."> </span></a></h3> <p> Deux mois après la greffe, la jonction dermo-épidermique de la <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot115' name='mot115_1' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>peau humaine</span><span class="gl_js" title="peau humaine"> </span><span class="gl_jst" title="La peau qu'on appelle également tégument (du latin tegumentum, couverture) est l'enveloppe de notre corps ; elle est en continuité avec les muqueuses qui recouvrent les cavités naturelles de notre organisme. Elle est également l'organe le plus visible et le plus vaste de notre organisme avec une surface de 1.8 m<sup class="typo_exposants">2</sup> et un poids de 3 kg en moyenne chez l'homme adulte de 70 kg."> </span></a> transplantée montre la même organisation ultrastructurale que celle qui est observée dans une peau humaine normale. Elle peut être divisée en quatre zones qui, depuis l'<a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot116' name='mot116_2' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>épiderme</span><span class="gl_js" title="épiderme"> </span><span class="gl_jst" title="L'épiderme, est la couche la plus superficielle de la peau. C'est un épithélium squameux stratifié kératinisé qui se renouvelle continuellement. Les kératinocytes représente la population majoritaire des cellules épidermiques (90 à 95 %). Les autres types cellulaires sont les mélanocytes, les cellules de Langerhans et les cellules de Merkel. L'épiderme ne contient ni vaisseau sanguin ni vaisseau lymphatique, mais renferme de nombreuses terminaisons nerveuses libres. La fonction primaire de l'épiderme est de produire la couche cornée qui forme une couche protectrice semi-perméable permettant la vie terrestre, en empèchant la perte en eau, en maintenant une hydratation satisfaisante de la peau et en évitant une hyperhydratation."> </span></a> vers le <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot117' name='mot117_3' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>derme</span><span class="gl_js" title="derme"> </span><span class="gl_jst" title="Le derme est une des trois couches constitutives de la peau comprise entre l'épiderme et l'hypoderme. C'est un tissu conjonctif qui est principalement composé d'une matrice extracellulaire produite par des fibroblastes, la principale population cellulaire dermique."> </span></a>, sont : 1) la membrane plasmique des cellules basales de l'épiderme avec au niveau des <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot119' name='mot119_4' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>kératinocytes</span><span class="gl_js" title="kératinocyte<br />kératinocytes"> </span><span class="gl_jst" title="Les kératinocytes représente la population majoritaire des cellules épidermiques (90 à 95 %)."> </span></a> des hémidesmosomes, 2) la lamina lucida, une zone claire aux électrons d'environ 20 à 40 nm d'épaisseur, 3) la lamina densa, une zone dense aux électrons ayant approximativement 30 à 60 nm d'épaisseur,et finalement 4) la région sous la lamina densa avec des filaments d'ancrage, des bobines de microfibrilles et des fibres de <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot99' name='mot99_5' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>collagène</span><span class="gl_js" title="collagène<br />collagènes"> </span><span class="gl_jst" title="Les collagènes fibrillaires sont, de loin, les protéines les plus abondantes dans la peau humaine, constituant plus de 90% de son poids sec. Le collagène de type I représente 60 à 80% des collagènes du derme et de l'hypoderme alors que le collagène de type III compte pour 15 à 25% et le collagène de type V pour 2 à 5%. Les collagènes fibrillaires de type I, III, et V s'auto-assemblent en fibres plus épaisses qui forment un réseau tridimensionnel dans toute l'épaisseur du derme. Ils donnent à la peau sa force de résilience et sont essentiels à son intégrité tissulaire. Le réseau de collagène est organisé et maintenu sous une tension mécanique dynamique fourni par les fibroblastes responsable de sa production.<br /><br /> <br />Tous les collagènes fibrillaires sont caractérisés par la formation d'une triple hélice due à l'association de trois chaînes peptidiques. Chaque chaine polypeptidique est, à l'origine, synthétisée avec des acides aminés additionnels qui les rendent solubles. La triple hélice soluble dénommée pro-collagène est assemblée à l'intérieur du fibroblaste. Le pro-collagène est secrété par les fibroblastes et les peptides terminaux sont ensuite coupés par deux enzymes dans l'espace extracellulaire. L'excision de ces parties terminales produit du collagène qui s'assemble spontanément en grosses fibres qui sont enzymatiquement pontées.<br /><br /> <br />Les fibres réticulaires sont composées de collagène de type III et sont observées après une coloration à l'argent, au niveau de la jonction dermo-épidermique et des lames basales des vaisseaux sanguins, des nerfs et des adipocytes.<br /><br />Pour plus de détails, voir :<br /><br /> <ul class="spip"><li> <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Collag%C3%A8ne" class="spip_out" rel="external">Collagène Wikipedia</a><br /> <br /></li><li> <a href="http://pages.usherbrooke.ca/bcm-514-bl/3f.html" class="spip_out" rel="external">Biochimie des protéines BCM-514</a></li></ul>"> </span></a>.</p> <p> Par immunofluorescence indirecte, nous avons détecté une répartition linéaire et continue de collagène de type IV, de laminine, de l'antigène BP repéré par les anticorps d'un antisérum de malades atteints de la pemphigoïde bulleuse. La fibronectine apparaît, par contre, distribuée de façon discontinue. Cette distribution des composants caractéristiques de la jonction dermo-épidermique est identique à celle de la peau humaine normale. Avec les anticorps spécifiques d'espèce, nous avons observé que du collagène de type IV d'origine humaine est linéairement déposé le long de la jonction épidermique de la peau greffée alors que seules les membranes basales des vaisseaux sanguins sont mixtes, contenant comme nous l'avons déjà vu, du collagène de type IV issues des deux espèces, homme et souris.</p> <dl class='spip_document_114 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH375/Website-francais-Jonction-souris-hommeIVhumain-ou-souris-1ae2c.jpg' width='500' height='375' alt='JPEG - 84.9 ko' /></dt> <dd class='spip_doc_descriptif' style='width:350px;'>On observe un dépot de collagène de type IV humain sous l'épiderme humain et au niveau des vaisseaux sanguins dans le derme greffé. Le collagène de type IV de souris est présent à la jonction dermo-épidermique de la peau de souris et dans les vaisseaux sanguins des deux types de peau. On notera qu'il y a une zone de recouvrement entre les deux types de collagènes au niveau de la JDE sous l'épiderme humain à la jonction entr le deux tissus. On peut émettre l'hypothèse q'à ce niveau le collagène de type IV humain est produit par les kératinocytes humains et celui de souris par des fibroblastes de souris. </dd> </dl> <p> Ainsi, il apparaît donc que les constituants principaux de la jonction dermo-épidermique de la peau humaine et leur organisation ultrastructurale sont maintenus après transplantation sur la souris « nude ».</p> <h3 class="spip" id="outil_sommaire_1"><a title="Sommaire" href="http://biologiedelapeau.fr/spip.php?page=backend&id_rubrique=28#outil_sommaire" class="sommaire_ancre"> </a>Le derme</h3> <p>Le derme de la peau humaine adulte est constitué d'une <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot97' name='mot97_6' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>matrice extracellulaire</span><span class="gl_js" title="matrice extracellulaire"> </span><span class="gl_jst" title="La matrice extracellulaire est une structure complexe formée d'un réseau très organisé de fibres de collagène, de fibres élastiques et de fibres réticulaires"> </span></a> très abondante qui entoure un petit nombre de cellules, principalement des <a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot98' name='mot98_7' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>fibroblastes</span><span class="gl_js" title="fibroblastes<br />fibroblaste"> </span><span class="gl_jst" title="Les fibroblastes sont d'origine mésenchymateuse et constituent la catégorie cellulaire la plus nombreuse dans le derme normal. La fonction principale des fibroblastes est de produire ou de dégrader et donc d'organiser les composants de la matrice extracellulaire avec laquelle, ils interagissent par l'intermédiaire de récepteurs membranaires de type intégrine. Les fibroblastes ont une forte activité synthétique ; ils sécrètent du collagène, de l'élastine, de la fibrilline, de la substance fondamentale, des facteurs de croissance et des enzymes dont des collagénases et des inhibiteurs de protéases matricielles pour dégrader la matrice extracellulaire, la renouveler et la réorganiser. Un même fibroblaste est capable de secréter plus d'un type de collagène et de l'élastine simultanément."> </span></a>. Les filaments intermédiaires du fibroblaste sont constituées de vimentine. Avec un anticorps préparé contre de la vimentine de veau qui, en immunofluorecence indirecte, réagit avec les cellules humaines mais pas avec les cellules de souris, nous avons pu montré que des cellules humaines sont présentes dans le derme de la peau humaine greffée. A l'inverse, des cellules contenant de la vimentine de souris ne sont observées qu'au niveau des vaisseaux sanguins. De même les composants majeurs de la matrice extracellulaire du derme transplanté, tels que les collagènes de type I, III, V, ou VI ou l'<a href='http://biologiedelapeau.fr/spip.php?mot129' name='mot129_8' class='cs_glossaire'><span class='gl_mot'>élastine</span><span class="gl_js" title="élastine"> </span><span class="gl_jst" title="L'élastine est la protéine responsable de l'élasticité des tissus des vertébrés. C'est l'élastine qui confère aux fibres élastiques du derme leur élasticité et leur résilience et permet à la peau de reprendre sa position d'origine quand elle est pincée ou étirée.C'est un polymère insoluble synthétisé à partir d'un précurseur soluble appelé la tropoélastine. Elle est très difficilement dégradable et fait partie des protéines les plus résistantes de l'organisme. En conditions physiologiques, le renouvellement de l'élastine est quasi nul. La demi-vie de l'élastine est estimée à 70 ans."> </span></a> sont également humains (voir figure ci dessous).</p> <dl class='spip_document_115 spip_documents spip_documents_center'> <dt><img src='http://biologiedelapeau.fr/local/cache-vignettes/L500xH432/Jonction-souris-hommecollagen-lastineweb2011-20040.jpg' width='500' height='432' alt='JPEG - 159.5 ko' /></dt> <dd class='spip_doc_descriptif' style='width:350px;'>Dans les figures 2, 3, et 4, la peau de souris a été repliée au dessus de la peau humaine avant la coupe. Les zones décorées par les anticorps apparaissent en jaune et l'ensemble du tissu apparait en rouge (contre coloration au bleu Evans ; figs 1, 3, et 4) ou les noyaux des cellules sont colorés en orange par l'iodure de propidium (fig. 2) <br />On peut noter que seul le derme humain est marqué par les anticorps spécifiques de l'homme dirigés contre la vimentine (fig.1), les fibres élastiques (fig. 2), et le collagène de type I (fig.3) alors que l'anticorps anti-collagène de souris (Fig.4) ne marque que le derme de souris. </dd> </dl></div>