La peau qu’on appelle également tégument (du latin tegumentum, couverture) est l’enveloppe de notre corps ; elle est en continuité avec les muqueuses qui recouvrent les cavités naturelles de notre organisme. Elle est également l’organe le plus visible et le plus vaste de notre organisme avec une surface de 1.8 m2 et un poids de 3 kg en moyenne chez l’homme adulte de 70 kg.
La peau humaine adulte est un organe complexe qui, schématiquement, peut être divisé en 3 compartiments : l’épiderme , le derme et l’hypoderme . La zone de jonction entre l’épiderme et le derme fait souvent l’objet d’une approche spécifique ; elle est composée d’une matrice extracellulaire dont les constituants sont secrétés par les cellules de l’épiderme et du derme.
L’épiderme, en contact avec l’environnement extérieur, est un épithélium pluristratifié, kératinisé, squameux non vascularisé ; il est, principalement composé de couches de kératinocytes qui représente 90 à 95 % des cellules épidermiques ; il contient également des mélanocytes, des cellules de Langerhans et des cellules de Merkel. Dans ce tissu, le compartiment extracellulaire est réduit au ciment intercellulaire.
A l’inverse, le derme est constitué d’un petit nombre de cellules et d’une matrice extracellulaire bien développée. Les fibroblastes constituent la population majoritaire des cellules résidentes du derme. Le derme est traversé par un réseau ramifié de vaisseaux sanguins, de vaisseaux lymphatiques et de nerfs qui met en relation la peau avec le reste de l’organisme.
L’hypoderme est la partie la plus profonde de la peau et la plus épaisse (jusqu’à 3 cm d’épaisseur sur l’abdomen) ; c’est une zone majeure de dépots graisseux. L’hypoderme sépare la peau des tissus sous-jacents, les aponévroses ou le periosteum.
La vascularisation de la peau est réalisée par un réseau très développé de vaisseaux sanguins qui excède largement les seuls besoins nutritifs locaux car elle est également impliquée dans la thermorégulation , la cicatrisation , les réponses immunitaires et le contrôle de la pression sanguine de l’organisme en entier.
Le système nerveux cutané est riche et complexe avec une voie afférente et une voie efférente, les trois compartiments cutanés, hypoderme, derme, et épiderme (sauf la couche cornée ), étant innervés. En contact direct avec l’environnement extérieur, la peau est un organe sensoriel majeur. Des contacts étroits entre fibres nerveuses et cellules cutanées ont été observés en microscopie électronique ou confocale. Les fibres nerveuses de la peau produisent des neuromédiateurs (substance P, vaso-active intestinal peptide (VIP ), somatostatine, calcitonin-gene related peptide (CGRP ), gastrin-releasing peptide (GRP), neuropeptide Y, peptide histidine-isoleucine (PHI), neurotensine, neurokinines A et B, bradykinine, acétylcholine, catécholamines, endorphines et enképhalines) et des neurohormones (prolactine, mélanotropine (MSH) ou corticotropine (ACTH)). Les cellules épidermiques et dermiques et les cellules immunitaires en transit dans la peau (macrophages , polynucléaires, lymphocytes) peuvent également produire des neuromédiateurs et des enzymes pouvant les dégrader ; elles expriment des récepteurs aux neuromédiateurs et sont donc sensibles à l’action des neuromédiateurs.
De ces observations, est né le concept de système neuro-endocrino-immuno-cutané (SNEIC) qui engloberait les cellules de la peau, les éléments cutanés du système nerveux et du systéme immunitaire. Les grandes fonctons cutanées (fonction barrière, thermorégulation, fonction sensoriel) seraient sous le contrôle du SNEIC. Ce concept permet d’expliquer l’influence du psychisme dans le maintien de l’homéostasie cutanée et dans le déclenchement de certains désordres dermatologiques, tels que le psoriasis ou l’eczéma.
Profondément enfoncées dans le derme, se trouvent également des annexes de l’épiderme telles que les follicules pilo-sébacés et les glandes sudoripares .
La peau a une épaisseur de 0.6 mm sur le corps, de 0.12 mm sur le visage ; elle est plus fine sur les lèvres et autour des yeux (0.3mm sur le paupières) et plus épaisse sur les paumes de mains et la plante des pieds (1.2mm to 4.7mm).
La peau humaine est glabre ou velue. La peau glabre est observée sur les paumes de mains, la plante des pieds ; elle est dite « épaisse », étant caractérisée par un épiderme épais avec à sa surface des crêtes et des sillons visibles à l’oeil nu (empreintes digitales ou « dermatoglyphes » et déterminés par des élevures du derme (papilles dermiques) soulevant l’épiderme en crêtes séparées par des sillons. Les glandes sudoripares sont très abondantes dans la peau glabre.
A l’inverse, la peau velue est dénommée « peau fine » en raison de la faible épaisseur de son épiderme ; elle contient des follicules pilo-sébacés en quantité variable selon les régions de notre corps.
La peau remplit de nombreuses fonctions, la principale étant une fonction « barrière ». Etant en contact direct avec l’environnement extérieur, la peau constitue une barrière dynamique qui régule le passage vers l’intérieur et vers l’extérieur de l’eau, des électrolytes, et de diverses autres substances et qui protège l’organisme contre la pénétration de microorganismes, d’agents toxiques, contre les rayons UV et contre les agressions mécaniques. La peau est également un régulateur de température (voir l’article thermorégulation), un organe immunitaire qui détecte et combat les infections (voir le système immunitaire cutané), et un organe sensoriel qui transmet des informations sur la température, le toucher , la douleur , les démangeaisons et les stimuli mécaniques en tous les points du corps. De plus, une peau saine étant un composant majeur de notre apparence physique, la peau joue un rôle important dans nos relations sociales et sexuelles.
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